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Liberté-Algérie | Algérie | 13/02/2022
Dans cet entretien accordé en exclusivité à Liberté, le Dr Yahia Mekki, virologue et expert auprès de l’OMS, livre certaines nouveautés sur le Sars-CoV-2 dans le monde, dont l’atteinte cardiaque a touché 15 millions de personnes depuis le début de la pandémie. Notre interlocuteur estime qu’il est nécessaire de mettre en place une consultation spécialisée et spécifique de cardiologie dans toutes les structures hospitalières afin de prendre en charge cette pathologie post-Covid-19.
Liberté : Cela fait plusieurs jours que l’on constate une fluctuation inquiétante des chiffres relatifs aux nouvelles contaminations à la Covid-19. Quel est votre lecture de ces pics sinusoïdaux ?
Dr Yahia Mekki : Le fait que les chiffres fluctuent dans les cas de pandémie est une chose normale. Concernant l’Algérie, certainement que la quatrième vague a été moins importante que la précédente (juillet et août 2021) qui avait engendré un nombre d’infections et de décès très élevé. La quatrième vague a commencé un peu sévèrement parce que ce n’était que du Delta. Après, il y a eu l’apparition des premiers cas du type Ba1 d’Omicron, qui a pris le dessus, pour dépasser les 1 000 nouvelles contaminations par jour. Cependant, depuis deux semaines, nous constatons que les chiffres ont chuté au point que nous pensions être sortis de la quatrième vague. Finalement, le nombre de cas augmente de nouveau parce que le sous-type d’Omicron, à savoir le Ba2, est prépondérant à 65% des cas en Algérie. Je pense que le Ba2 va certainement augmenter davantage car ce nouveau variant est 28 fois plus transmissible et contaminant que le Ba1, qui est à son tour 40 fois plus contaminant que le variant Delta.
Il est à noter que le Ba2, dans sa composition génique au niveau du génome qui contient la protéine “S”, il y a eu plus de 30 mutations, il a donc perdu un fragment de nucléotide et d’acides aminés à la position 69 à 70. Cela veut dire que ce virus est moins pathogène tout en restant transmissible et plus contaminant. C’est ce qui explique ces pics sinusoïdaux. C’est ce qui s’est passé en France avec le Ba2.
Le sous-type Ba2 d’Omicron est-il fréquent dans le monde ?
Oui, nous constatons que l’Omicron prend le dessus. Il est plus fréquent en Algérie qu’en France. Il représente 95% des contaminations aux Etats-Unis, au Danemark, en Norvège, en Suède et dans certains pays asiatiques. Je pense que cette souche dominera le monde entier dans quelques semaines. C’est pour cela que nous ne répéterons jamais assez la nécessité du port du masque et de la vaccination.
En effet, ce virus est, certes, moins mortel, cependant le Sars-CoV-2, quel que soit le variant, atteint le cœur à long terme (Covid chronique). Le patient infecté peut faire une forme sévère, peut mourir, peut être hospitalisé en réanimation, peut faire une grippe sévère ou moins sévère. D’autres, asymptomatiques, qui font une infection même après quelques semaines ou quelques mois, peuvent développer une atteinte cardiaque. Je peux même donner le chiffre d’une publication rendue publique mardi dernier concernant le Sars-CoV-2 qui, avec tous ses variants, a, depuis son apparition en 2019, contaminé plus de 350 millions de personnes et en a tué 5,5 millions dans le monde. Ladite publication a fait aussi état de 15 millions d’atteintes cardiaques enregistrées à travers le monde. Il s’agit de dilatations, de myocardites et d’atteintes sévères et modérées, d’où la nécessité de mettre en place une consultation de cardiologie spécialisée spécifique Covid-19, tout en formant les jeunes assistants en cardiologie pour prendre en charge cette forme longue de la Covid-19, appelée aussi Covid chronique. Les atteintes post-Covid-19, il faut le dire, n'ont pas livré tous leurs secrets.
Entretien réalisé par : Faouzi SENOUSSAOUI
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