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El Moudjahid | Algérie | 01/02/2022
Le professeur Abderazzak Bouamra, épidémiologiste et spécialiste en médecine préventive, a mis en garde, hier, contre la prescription de médicaments, pour le traitement des patients atteints de la Covid-19, sans test et sans examen médical.
« Un phénomène qui a pris de l'ampleur, selon le Pr Bouamra, avec l'augmentation du nombre d'infections par le nouveau variant Omicron et dont les symptômes chez les patients se ressemblent. Dans une déclaration à El Moudjahid, le Pr Bouamra qui est également directeur de l'hôpital de Tipaza, affirme que ces prescriptions comprennent des antibiotiques et des anticoagulants qui sont pris par certains patients sans avoir effectué de test pour confirmer l'infection par le Coronavirus, et parfois sans même effectuer d'examen médical.
« Ces médicaments représentent un danger pour ces patients, en particulier les antibiotiques, dans la mesure où chaque malade nécessite un examen médical et des médicaments prescrits en fonction de son état par un médecin spécialiste», a-t-il averti. Bouamra a évoqué un autre problème, celui de prescrire aux personnes infectées par le Coronavirus des antibiotiques puissants.
« Ces antibactériens peuvent avoir des effets secondaires sur le patient, et affaiblir son immunité face aux bactéries qui développent une résistante à ces antibiotiques, et le patient aura besoin de médicaments plus puissants pour y faire face à l'avenir», explique l'épidémiologiste.
Au sujet de l'évolution de la situation épidémiologique, le spécialiste en médecine préventive a expliqué que l'augmentation, ces derniers jours, des cas d'infection par le variant Omicron, connu pour sa vitesse de propagation, était attendue. « Avant l'Algérie, plusieurs pays avaient atteint un nombre record de cas d'infection par ce variant. Les États-Unis par exemple ont enregistré un million de cas par jour, alors que certains pays européens ont dépassé les 300.000 cas. La même chose était attendue en Algérie avec la quatrième vague où un nombre record de cas a été enregistré», rappelle le spécialiste.
Toutefois, le directeur de l'hôpital de Tipaza affirme que les services hospitaliers et les services de réanimation n'ont pas subi de pression, comme cela était le cas avec le variant Delta lors de la troisième vague, ce qui est dû, selon lui, aux symptômes du variant Omicron, qui sont plutôt légers en général.
Le Pr Abderazzak Bouamra pense que le variant Omicron remplacera dans les semaines à venir le variant Delta, dont il prédit la disparition progressive, pour laisser place à Omicron.
Concernant l'optimisme affiché par certains spécialistes, selon lesquels le variant Omicron est le début de la fin de l'épidémie de coronavirus, l'épidémiologiste a expliqué que cette éventualité est tout à fait possible et que l'espoir existe. Se référant à l'évolution épidémiologique, il explique que « lorsqu'une mutation moins sévère apparaît, les mutations qui succèdent sont aussi moins sévères que la dernière ».
Cependant, selon le Pr Bouamra, cet espoir demeure tributaire de la vigilance ainsi que de la surveillance génétique mais surtout de l'apparition de mutants moins sévères qu'Omicron. Si la situation continue sur ce rythme, selon notre interlocuteur, seuls certains foyers épidémiologiques subsisteront, rappelant que la prudence reste de mise et que l'autre possibilité d'apparition d'un variant plus virulent qu'Omicron avec les prochaines vagues demeure également envisageable.
Quant à l'enregistrement de nombreux cas d'infection chez les enfants, le Pr Bouamra estime qu'il n'y a pas lieu de s'alarmer. Il explique que l'augmentation des cas d'infection dans la société qui est due aux caractéristiques du variant Omicron, connu pour sa propagation rapide, conduit naturellement à l'enregistrement de cas d'infection chez les enfants, mais avec des symptômes légers qui ne nécessitent pas de prise en charge à l'hôpital.
Par ailleurs, le Pr Bouamra prévoit le début du déclin de la quatrième vague dans deux semaines.
«Si l'on tient compte des mesures de précaution prises par le gouvernement, ainsi que de la courbe de la cinquième vague qui a été enregistrée en Europe, dont le seul pays qui commence à en sortir est la Grande-Bretagne, et ce après 9 semaines, l'Algérie en est actuellement à la quatrième semaine, et donc on prévoit le début du déclin de l'épidémie dans deux semaines. Mais ces données ne restent que des prévisions », conclut-il.
Salima Ettouahria
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