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El Moudjahid | Algérie | 22/01/2022
Alors que la vague de contaminations a bousculé l'agenda scolaire et obligé les autorités publiques à fermer les établissements pour dix jours. Le Pr Hacene Meriche, du service immunologie au CHU d'Annaba, met en garde contre la propagation des discours profanes quant à la nature du virus et pense que la vaccination des enfants ne doit pas être une décision hâtive, pour ne pas tomber dans ce qu'il qualifie de vaccination sauvage.
El Moudjahid : Nous revoilà avec plus de 1.500 cas de contamination/jour. Le relâchement quant à l’application des mesures de protection est-il la seule cause de cette situation ?
Pr Meriche : Le relâchement a été, malheureusement, constaté depuis longtemps par la population, mais je ne crois pas que la flambée des cas de contaminations soit due uniquement à ce seul facteur.
La hausse des infections est également liée à la nature du virus lui-même, que ce variant Omicron possède une vitesse de propagation très étendue. Heureusement qu’il a une virulence moins importante que les autres variants.
Il provoque moins d’hospitalisations que Delta et il envoie aussi beaucoup moins de patients en service de réanimation.
Il faut préciser que Omicron se reproduirait davantage que Delta dans les voies respiratoires supérieures, mais moins dans les tréfonds des poumons. Cela pourrait expliquer qu’il est plus transmissible, mais moins grave.
Alors que les établissements scolaires se trouvent encore une fois obligés de fermer provisoirement, le débat sur la vaccination du public juvénile refait surface…
Il faut être prudent par rapport au sujet de la vaccination des enfants. Comme vous devez le savoir, il y a toute une stratégie pour la vaccination de cette catégorie de la population. Il ne suffit pas d'injecter pour dire que l'on a entamé une campagne de vaccination ; il y a toute une démarche lorsqu'il s'agit de vacciner : la préparation, le suivi, la surveillance. Il s'agit d'une vaccination de masse où les imprévus et les accidents sont des éléments importants à ne pas négliger dans la décision publique.
Il faut réfléchir sur les modes de vaccination en commençant par poser la question de savoir si ça rapporte quelque chose. Il est nécessaire de préciser qu'avec la vaccination, et en dépit de la flambée des cas de contamination, on va arriver à une immunité globale par l'effet de contamination, c'est naturel et dans l'ordre des choses, c'est le cycle viral qui sera atteint. Dans ce cas-là, les mesures restrictives ne servent parfois à rien.
Je précise que la précaution est de mise, et le respect des mesures de prévention est des plus recommandés. Ceci dit, la vaccination reste la meilleure solution pour briser la chaîne de contamination, et ainsi pour ne pas tomber dans ce que je qualifie de vaccination sauvage irréfléchie et incontrôlée.
Cependant, la réticence de la population quant à la vaccination est également de nature à compliquer la situation. Que doit-on faire pour renverser la tendance ?
Il n'y a pas uniquement des fausses nouvelles sur les espaces du Net pour cet état de fait, il y a ce qui est plus dangereux : l'intox, sur les réseaux sociaux, notamment. L'autorité scientifique se trouve concurrencée et parfois même menacée par le discours profane. C'est ça le malheur des réseaux sociaux, et aussi le dilemme : contrôler peut signifier chez certains une forme de censure, ne pas surveiller peut laisser libre la voie à des personnes sans scrupule pour répandre le mensonge. Le fondement de toute politique sanitaire est de faire dans l'éducation et la pédagogie, pour immuniser les individus des risques de fausses nouvelles et également faire en sorte que le débat soit encadré dans l'espace de la rationalité scientifique. C'est aussi le devoir des médias.
T. K.
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