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Le soir d'Algérie | Algérie | 24/01/2022
L’accès aux moyens de dépistage de Covid-19 dont les prix sont toujours excessifs reste hors de portée de beaucoup d’Algériens. Indispensables pour maîtriser la propagation exponentielle du virus Sars-CoV-2, ces tests sont pourtant non remboursables par la Sécurité sociale. La promesse des pouvoirs publics d’assurer la prise en charge de leurs coûts par ces caisses tarde à venir.
Les professionnels de la santé ne cessent d’insister sur la nécessité du dépistage du virus de Covid-19. Selon eux, le testing constitue le premier maillon de la prise en charge de cette maladie, afin de pouvoir isoler les cas positifs.
« Il faut tester car, sans dépistage, nous risquons de passer à côté d’un isolement, d’un traitement ou d’un arrêt de travail et laisser ainsi les patients affectés contaminer d’autres personnes », explique le Pr Ryad Mahyaoui, membre du Comité scientifique de suivi de l'évolution du coronavirus. Or, les moyens de dépistage, notamment les tests PCR et les tests antigéniques, restent hors de portée pour la grande majorité de la population. Leurs prix excessifs dissuadent, d’ailleurs, plus d’un, d’autant que ces tests ne sont pas remboursables par les caisses de Sécurité sociale. Depuis l’avènement de la crise sanitaire de Covid-19, la question du remboursement des tests PCR et antigéniques a été évoquée à maintes reprises par les autorités concernées, mais sans suite.
Selon le Pr Mahyaoui, le remboursement de ces moyens de dépistage fait partie de la réflexion générale de la réforme de la santé. Rappelant que ces tests sont nouveaux et ne sont pas encore « nomenclaturés », il fait savoir qu’une réflexion sur le financement et le remboursement de ces tests, et les conventionnements avec l’implication de la Sécurité sociale, va permettre la prise en charge rapide de ces moyens de dépistage. « Tout cela est à l’ordre du jour et il est discuté régulièrement pour trouver des solutions à ce problème », assure-t-il. Le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), le Dr Lyes Merabet, fait remarquer qu’outre les tests de dépistage du Covid-19, nombre de prestations et de produits médicaux ne font pas partie de la nomenclature des remboursements. « Les gens cotisent durant pratiquement toute leur vie, et lorsqu’ils ont besoin de leur assurance maladie, ils s’aperçoivent qu’elle n’arrive pas à répondre à leurs attentes », se désole-t-il.
Déplorant l’absence d’une volonté politique pour l’accompagnement des réformes sanitaires, il estime que celles-ci doivent se faire de manière globale qui circonscrit tous les aspects, y compris celui des remboursements et de l’assurance maladie. Pour lui, il est temps de rompre le monopole de l’assurance maladie détenu par la Caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (CNAS), et d’ouvrir ce créneau à l’investissement, y compris privé, comme prévu par la loi de santé de 2018. Malheureusement, poursuit-il, « cette loi compte plus de 105 articles dont l’application reste tributaire des décrets ou d’arrêtés qui, jusqu’à aujourd’hui, n’ont pas encore été pris ». Le Dr Merabet plaide aussi pour la révision de la loi sur la Sécurité sociale qui date de 1983. « Il est urgent que cette loi soit abrogée et revue dans son ensemble. Certes, elle a été retouchée à certaines occasions, mais toujours dans le sens de consolider les intérêts des caisses d’assurance maladie », dit-il. Le maintien de cette loi, explique-t-il, « arrange les affaires des pouvoirs publics, car amender cette loi signifie revoir le niveau des remboursements et les prestations, notamment celles qui ne figurent pas sur la nomenclature ». Il insiste également sur la révision des deux nomenclatures : celle des actes médicaux et chirurgicaux à rembourser, et celle qui concerne la tarification et les remboursements. « Ces nomenclatures n’ont pas été révisées depuis 1987. Seul le niveau de cotisation des affiliés a été revu », précise-t-il.
Ry. N.
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