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El Moudjahid | Algérie | 08/01/2022
Le président du Conseil de l'Ordre national des médecins, le Dr Mohamed Bekkat-Berkani, a relevé l’importance des rencontres nationales sur la santé, une opportunité de faire le point sur la situation de la santé publique et privée et de formuler des recommandations.
El Moudjahid : Quelle est l’importance des rencontres nationales sur la santé ?
Dr Bekkat-Berkani : Ce sont des rencontres pour faire le point sur la santé et établir une conduite à tenir à moyen et long termes pour faire sortir le secteur de la situation dans laquelle il se trouve. Le Conseil national de l’Ordre des médecins participe à ces rencontres, comme nous avons participé aux rencontres régionales pour échanger des réflexions au sein des ateliers.
C’est une rencontre importante que nous avons appelée de nos vœux il y a des mois pour faire le point sur la santé publique et privée, le partenariat public-privé, les problèmes financiers et les moyens humains. La rencontre est également l’occasion d’aborder les maladies endémiques et la prévention, émettre des idées et formuler des recommandations qui seront transmises au plus haut niveau de l’Etat.
Quels sont les thèmes essentiels retenus ?
Parmi les thèmes essentiels, la question des ressources financières est très importante. Les rencontres seront mises à profit pour tenter d’augmenter les ressources et évoquer la relation entre la sécurité sociale et la santé publique, la carte sanitaire et les moyens humains, c’est-à-dire la ventilation des médecins, la question du service civil après la décision du président de la République de le supprimer, les grands dossiers relatifs à la prise en charge et à la prévention des cancers. Comment optimiser le secteur public, quels sont les programmes à mettre en place pour la modernisation du secteur et l’amélioration des soins ? La pandémie de Covid-19 nous a donné une grande leçon sur la place qu’il faut accorder à la santé. Je pense que ces rencontres s’inscrivent dans cette optique où tous les problèmes seront mis sur la table en vue de faire le point sur la situation et formuler des recommandations.
Je rappelle que des propositions ont été faites lors des assises régionales. Chaque région a ses spécificités.
Il faut se mettre d’accord sur un Smig d’urgence. L’état de la santé publique n’est pas satisfaisant malgré tous les moyens que déploient les autorités. Il faudrait aller vers les causes qui empêchent nos médecins d’aller dans certaines régions du pays : des causes matérielles, salariales ou d’ordre socio-économique. Répondre à ces questions c’est esquisser une feuille de route.
Qu’en est-il de la place de la formation ?
La formation est un volet très important à revoir. Des rencontres ont eu lieu entre le ministère de la Santé et le ministère de l’Enseignement supérieur pour la réforme des études médicales.
A mon avis, il faut rétablir le numerus clausus. Il est clair que l’on forme beaucoup de médecins mais il faudrait répondre à des critères autres qu’un classement sur la base de la moyenne obtenue au baccalauréat, comme l’organisation d’un concours. La formation en elle-même devrait être plus qualitative et répondre à des critères de modernité. S’agissant de la langue utilisée en médecine, c’est bien d’utiliser l’anglais mais pas dans l’immédiat. Par contre le français est la langue de la médecine en Algérie et nos étudiants ont des lacunes dans la maîtrise de cette langue.
Je pense qu’il est préférable de bénéficier d’une formation en langue française de deux mois avant d’entamer le cursus de formation.
Quelle est la place de la carte sanitaire dans le système de santé ?
On a instauré le service civil pendant des années. Les médecins sont allés faire le service civil comme une sanction et dès qu’ils terminent, ils reviennent vers les villes du Nord. La question qui se pose est de pérenniser leur présence là où ils ont été affectés.
La réponse est simple : réunir les conditions matérielles suffisantes pour les retenir dans ces régions. Par exemple, pour l’exercice public il faut revoir complètement les conditions socio-économiques et les conditions professionnelles.
Quant au privé, les médecins qui vont dans des endroits déshérités devraient être exonérés d’impôts. Il faut les aider à trouver des cabinets et un logement. En résumé il faut instaurer des mesures incitatives.
Comment optimiser la contribution du secteur privé dans la prise en charge des malades ?
Le privé représente près de plus de 50% de l’activité médicale. Sur le plan des coûts, ce sont les ménages qui sont impactés. Certes, la sécurité sociale a des difficultés mais on ne peut pas continuer à rembourser des consultations de médecine générale à 50 dinars et à 100 dinars une consultation spécialisée. Il faut revoir les grilles et établir des conventions avec le privé. Il faut essayer de faire évoluer les choses et mettre à profit la contribution du secteur privé.
Quelles sont les attentes des professionnels de la santé de ces rencontres ?
Je crois en la volonté sincère du président de la République et des autorités de changer les choses. Les recommandations que nous avons formulées au cours des assises précédant la loi sur la santé de 2018 qui n’a toujours pas de décrets d’application sont pratiquement les mêmes. Cependant, les choses ont changé avec la pandémie et la prévention doit avoir une place prépondérante avec les maladies transmissibles virales ou bactériennes.
Il faut absolument trouver des mécanismes pour être prêt au moment voulu. Nous avons également la prévention des maladies chroniques. Avec 25. 000 morts tous les deux ans, les décès liés au cancer sont supérieurs à tous les cas de Covid. Il faut une politique de prévention, notamment pour les pathologies évitables avec des plans réalisables à court et long termes.
K. H.
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