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Revue de presse

Prétextant l’augmentation de leurs impôts : Les médecins libéraux veulent augmenter leurs honoraires

Le soir d'Algérie | Algérie | 21/11/2021

La nouvelle loi de finances a été adoptée mercredi. Parmi les nouvelles mesures, l’augmentation de la taxe forfaitaire sur le chiffre d’affaires de l’exercice libéral qui passe de 12% à plus de 30%. Les médecins libéraux, touchés par cette mesure, avertissent, d’ores et déjà, sur l’augmentation de leurs honoraires. Le citoyen devra payer au minimum 2500 dinars pour une simple consultation chez le médecin privé, estime le président national de l’Ordre des médecins.

Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Les avocats ont déjà tenu un mouvement de grève pour dénoncer la mesure de la nouvelle loi de finances qui a prévu une augmentation d’impôt à hauteur de 35%. Les médecins libéraux, une fois la loi adoptée par l’Assemblée populaire nationale, sont également montés au créneau pour prévenir sur les répercussions de cette mesure sur les malades. Ces derniers vont, désormais, devoir payer plus cher leurs consultations chez les cabinets privés. Après les produits de consommation, ce sont les honoraires du médecin qui vont donc voir leurs prix augmenter. « Le médecin doit bien vivre non ? », s’interroge le président de l’Ordre des médecins. Selon Mohamed Bekkat Berkani, il n’y a aucun doute « si les impôts augmentent, et avec l’inflation qui est actuellement non maîtrisée, bien entendu, les honoraires du médecin privé vont augmenter ».

« Il ne faut pas se tromper, les gens ont tendance à confondre entre les honoraires et les tarifs, il faut savoir que le médecin n’a pas de tarifs, il touche des honoraires qui ont un seuil minimum », explique le docteur Bekkat. Actuellement, l’Algérien paye une simple consultation chez le privé, qu’il soit généraliste ou spécialiste, à 2 000 dinars. Selon le président de l’Ordre des médecins, la consultation va augmenter au minimum à 2500 dinars.

Le médecin libéral, rappelle-t-il, est libre de fixer les tarifs qu’il veut. Ceci, souligne ce médecin, tant qu’il n’y a pas d’honoraires conventionnés avec la Sécurité sociale. La Cnas n’a jamais suivi l’évolution des tarifs et des honoraires qu’ils soient en consultation ou en d’autres prestations radiologiques et autres.

En effet, la loi sur la Sécurité sociale date de 1983 et l’acte des activités médicales et des tarifs de référence n’ont pas été révisés depuis 1987. Le président de l’Ordre des médecins avoue que la Sécurité sociale n’a pas voulu engager un dialogue « sérieux » avec les médecins ou leurs représentants. « Nous avons tenté, par le passé, et cela a été un échec, dans la mesure où la Sécurité sociale a proposé des honoraires en deçà de la réalité. Sur 40 000 médecins, 150 ont été conventionnés et, au final, le projet a été vite abandonné car il n’a pas été à la hauteur », a expliqué le docteur Bekkat.

De son côté, le président du Syndicat national des médecins libéraux préfère, tout de même, garder espoir en soulignant que la loi de finances n’a pas encore été signée. Cependant, si elle est amenée à être signée dans cette mouture, dit-il, « toutes les charges vont augmenter et cela va se répercuter inévitablement sur les honoraires ». « Comment peut-on ajuster ? », s’interroge le docteur Benbrahem. Autrement, dit-il, « ce sera la clé sous le paillasson, en particulier pour les petits cabinets ». Le médecin, poursuit le président du SNML, «ne va pas jouer au saint-bernard au détriment de sa vie, lui aussi a une famille à prendre en charge ». Cette augmentation sera effectuée à contre-cœur, regrette le docteur Benbrahem qui estime que le médecin va se retrouver devant une problématique :

« D’un côté, il y a les malades, dont certains n’ont même pas de quoi payer la consultation, et, d’un autre côté, il y a cette augmentation d’impôt qu’on nous impose et qui ne nous laisse pas d’autre choix que d’augmenter les honoraires. »

La seule solution, souligne le président du SNML, c’est que la Cnas intervienne avec de nouvelles mesures pour réduire l’impact sur le malade. Mais, regrette-t-il, « les mesures assurantielles ne vont pas suivre ».

Salima Akkouche

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