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Le soir d'Algérie | Algérie | 24/11/2021
Les dettes des hôpitaux envers la Pharmacie centrale des hôpitaux s’élèvent à 200 milliards de dinars. C’est ce que nous avons appris auprès de la direction générale de cet établissement qui peine à recouvrer ses créances en raison de la situation financière très fragilisée des établissements de santé publique. En 2018, il était question que les pouvoirs publics effacent 34,5 milliards de dinars de dettes des hôpitaux pour leur insuffler un peu d’air.
Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Les hôpitaux sont à bout de souffle en raison de leur situation financière. Les établissements de santé publique sont accablés de dettes et c’est de mal en pis.
Les dettes des hôpitaux envers la Pharmacie centrale des hôpitaux s’élèvent à 200 milliards de dinars, a-t-on appris auprès de cet établissement. La PCH, principale fournisseur des établissements de santé publique en médicaments, qui gère 80% de la facture globale des médicaments, ne risque pas de recouvrer ses créances de sitôt. Puisque la situation financière des hôpitaux est au rouge. Les hôpitaux qui disposent d’un budget de 106 milliards de dinars annuellement ne peuvent pas assumer leurs charges ni satisfaire leurs besoins en médicaments sans s’endetter. Pourtant, en 2018, il était question de l’effacement de 34,5 milliards de dinars de dettes des hôpitaux par les pouvoirs publics. Une mesure qui leur permettrait de respirer un peu. Mais la situation des hôpitaux ne s’améliore pas.
D’une panne à une autre et d’une rupture de médicaments à une autre. Même situation de crise dans tous les services et dans tous les établissements de santé au niveau national. Cette réalité ne peut échapper à personne puisqu’il suffit de mettre les pieds dans les services des urgences de n’importe quel hôpital pour se rendre compte du drame.
Les médecins et les patients vivent dans ce désarroi depuis des décennies. Ne faudrait-il pas revoir la politique de subvention des hôpitaux ? La question a été soulevée plusieurs fois, en particulier par les professionnels de la santé. Selon eux, il s’agit d’une mesure qui permettrait d’améliorer l’accès aux soins. Actuellement, l’essentiel du budget hospitalier est alloué par le ministère de la Santé et la Sécurité sociale participe avec un forfait allant entre 30 à 35%. « Très insuffisant », estime le docteur Yousfi, président du Syndicat des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP) qui appelle à la révision du financement du système de soins à travers la contractualisation. Selon lui, ce système de contractualisation qui devait être appliqué depuis 1993 a été également consacré par la nouvelle loi sanitaire de 2018. Comment ça va se dérouler ?
L’hôpital, explique le docteur Yousfi, dispose d’un contrat avec la Sécurité sociale, Cnas et Casnos, pour qu’elle paye l’acte de son assuré au prix réel. « Mais il faudrait également appliquer la mutuelle car l’assurance va au-delà de 80% », souligne le président du SNPSSP. Ainsi, poursuit-il, l’assureur ne paye rien et les personnes démunies seront prises en charge par les Directions de l’action sociale. La seule solution, selon le docteur Yousfi, pour que l’établissement hospitalier soit payé au prix réel.
« Ça ne peut pas continuer comme ça, le budget dont disposent les établissements n’est jamais suffisant pour leurs activités et ils se retrouvent accablés de dettes envers la PCH qui a le monopole de distribution des produits pharmaceutiques pour les hôpitaux », souligne notre interlocuteur.
Ce dernier rappelle qu’en 2007, une opération à blanc a été faite au niveau des entrées des hôpitaux en élaborant des factures, comme si le malade payait le prix réel de ses soins, pour savoir ce que le malade doit réellement payer. Un comité d’experts a été installé, la même année, pour revoir les actes de remboursement mais les deux parties, la Sécurité sociale et le ministère de la Santé, ne sont pas arrivées à s’entendre. L’affaire a fini par être envoyée en arbitrage au niveau du Premier ministère. Une fois de plus, le dossier est classé sans suite.
Actuellement, la Cnas rembourse 50 dinars pour une consultation chez un médecin généraliste et 100 dinars pour une consultation chez un spécialiste. Or, chez ce dernier, la consultation est de 2000 dinars au minimum. Selon le docteur Yousfi, « la contractualisation est le seul moyen de financer au prix réel des soins, mais elle est obligatoirement liée à la mise à jour de la nomenclature des actes de remboursement qui date de 1987 ».
En attendant, les hôpitaux continuent de générer des déficits, et ils ne pourront ni assumer leurs charges financières, ni encore moins pouvoir lancer un quelconque projet d’investissement pour se rénover.
Salima Akkouche
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