Le ministre de la Santé a décidé de changer de stratégie en matière de prise en charge des malades atteints du Covid-19. Benbouzid a annoncé qu’à l’avenir, il y aura un hôpital dédié, ou plus, c’est selon l’ampleur de la situation sanitaire, à la lutte contre la Covid-19 et les autres vont devoir travailler normalement. Par ailleurs, l’idée de réaliser cinq hôpitaux régionaux, affirme le directeur des services hospitaliers au ministère de la Santé, est « irréalisable ». En raison, explique-t-il, de l’insuffisance des capacités d’accueil des hôpitaux.

Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Dans sa gestion de la troisième vague Covid-19, en particulier, le ministre de la Santé dit avoir fait face à une situation d’une extrême difficulté. Une période qui a été gérée dans l’urgence, où le personnel de la santé a dû faire appel à l’improvisation pour gérer tant bien que mal la situation.

Abderrahmane Benbouzid, qui a relevé un dysfonctionnement en matière d’occupation de lits dans les hôpitaux, a décidé, pour les prochaines vagues, de choisir un seul hôpital dédié au Covid-19. « Nous avons décidé, à l’avenir, de désigner un hôpital dédié à la prise en charge des malades Covid et les autres vont travailler normalement», a déclaré le ministre de la Santé. Puisque durant la précédente vague, l’ensemble des structures de santé étaient mobilisées et plusieurs services ont été fermés, laissant ainsi les autres malades à leur sort durant plusieurs mois. Un scénario que le ministre de la Santé ne veut plus voir se reproduire.

Cependant, devant l’incapacité des hôpitaux à répondre à la demande d’hospitalisation, en juillet et août derniers, les professionnels de la santé avaient appelé à mettre en place des espaces dédiés à la prise en charge du Covid-19 en dehors des structures de santé. Il était question, à l’époque, de réquisitionner la Safex et le Stade olympique. Une option écartée par le ministère de la Santé. Le directeur des structures de santé a expliqué que cette démarche a été étudiée mais elle ne pouvait pas aboutir. La Safex, a-t-il indiqué, pouvait être une solution mais seulement dans une situation d’extrême urgence. Pour le stade du 5-Juillet, il est exclu, dit-il, en raison de l’impossibilité, entre autres, de pouvoir y installer des scanners, de l’oxygène ou des obus d’oxygène.

Le ministre de la Santé a parlé d’une autre réflexion qui a porté sur la création de cinq hôpitaux dédiés, dont un dans la wilaya de Chlef, pour faire face à la demande des régions ouest et centre-ouest, un autre à Bel-Abbès pour répondre à la demande des régions du Sud-Ouest, un troisième dans la wilaya de Bouira pour les régions du Centre-Est, un autre à Sétif pour les régions est et sud-est et un cinquième dans la wilaya de Djelfa pour répondre à la demande des régions du Sud. Un projet irréalisable, selon le directeur général des services hospitaliers au ministère de la Santé. Pour quelle raison ? Tout simplement, parce que les capacités d’accueil des hôpitaux sont limitées. « Nous avons enregistré jusqu'à 17 000 demandes d’hospitalisation. Si on divise cette demande par cinq hôpitaux, on aura 3 000 malades par hôpital et aucun hôpital n’a ces capacités », a expliqué le professeur Rehal.
Selon lui, le plus grand hôpital de la capitale, en l’occurrence le CHU Mustapha-Pacha, ne dispose de même pas 1 500 lits.

Salima Akkouche