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Le quotidien d'Oran | Algérie | 02/05/2007
Voilà plusieurs semaines que le service de maternité de l'hôpital de Béni-Saf fonctionne sans gynécologue. La seule spécialiste affectée à cet hôpital se trouve, apprend-on, en congé de maternité. Ce service d'enfantement continue de fonctionner avec à son bord uniquement des sages-femmes et des accoucheuses. Cependant, il se passe souvent que, pour un accouchement difficile, la prise en charge par une gynécologue est nécessaire, et le transfert vers un autre établissement hospitalier hors de Béni-Saf aussi.
Les destinations les plus convoitées sont l'hôpital de Aïn Témouchent et le CHU de Tlemcen. Le premier est à 28 km et il faudrait à un ambulancier une vingtaine de minutes pour y arriver. Tlemcen est à une soixantaine de bornes. Là les familles craignent souvent ce dur diagnostic médical d'« accouchement difficile», synonyme d'évacuation en urgence vers l'un des hôpital cités. Les situations de transfert sont, nous dit-on, souvent déplaisants. Un tout nouveau papa nous a relaté comment il avait vécu ces moments pénibles quand le jour où il avait ramené sa femme à l'hôpital de Béni-Saf pour accoucher. «On m'avait dit que cela nécessitait une césarienne et que, faute de gynécologue, il fallait la transférer vers l'hôpital de Aïn Témouchent.
La seconde surprise fut quand le seul ambulancier en poste, cette nuit-là, était en mission pour une urgence. Et comme il fallait faire vite, je l'ai fais moi-même dans la voiture d'un ami. Ma troisième et grosse surprise était lorsque ma femme avait plus tard mis au monde un garçon le plus normalement du monde et... sans césarienne. Pour en savoir plus, nous avons pris attache avec la direction de l'hôpital de Béni-Saf.
Sur place, l'on nous fait savoir qu'on reste conscient que la présence de ce corps spécialisé au sein du service de maternité est capitale, que ce besoin a été rapporté hiérarchiquement à la tutelle, le ministère de la Santé et de la population et qu'une affectation le plutôt possible, d'un spécialiste est grandement attendue à l'hôpital de Béni-Saf.
Au même terme, l'on saura auprès de gens mis au courant de notre visite, qu'une gynécologue, originaire de Béni-Saf et mariée à Béni-Saf, parcourt chaque jour 200 km pour aller faire ses preuves à Maghnia. Même cas de figure pour une autre de la même spécialité, exerçant à Hammam-Bouhadjar.
Par ailleurs, et au sujet du problème, un seul ambulancier de nuit, notre interlocuteur nous fera savoir que, faute d'effectif, la direction n'a pas d'autre alternative que de mettre un seul ambulancier la nuit.
Et quand le besoin en chauffeur se fait sentir la nuit, la seule solution reste de perquisitionner un second chauffeur, un troisième même si cela l'exige. Mais souvent, cette unique solution (faire déplacer l'intéressé de son domicile...) prend du temps même si le parc roulant de l'hôpital ne manque pas d'ambulances, nous fera-t-on encore remarquer.
Dans le même contexte, notre interlocuteur nous lira quelques statistiques. Et, à titre d'exemple, il y a eu en 2006, à l'hôpital de Béni-Saf 1343 accouchements, 215 actes opératoires dont 143 par césarienne. Il y a eu aussi 72 transferts vers d'autres centres hospitaliers.
Par ailleurs, en 2007, jusqu'à la fin du mois de février, moment où la gynécologue était toujours active, il y a eu 18 actes opératoires. Sur total des accouchements jusqu'au 29 avril, il y a eu 300 naissances et 23 transferts. En attendant la solution, l'on s'interroge au sein de toutes les familles, comment laisser sans gynécologue un hôpital qui reçoit en moyenne 04 femmes en phase d'accouchement par jour ?
Par Mohamed Bensafi
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