Qualifiée de maladie d’un autre temps, la tuberculose n’a pourtant pas dit son dernier mot. Et c’est peu dire, quand on sait (de source officielle, bien entendu) que sur le territoire de la wilaya de Constantine, cette pathologie représente 62,78% des maladies à déclaration obligatoire, et que dans sa forme la plus virulente (la tuberculose pulmonaire), elle est considérée comme l’une des principales causes de mortalité. Dans ce sens, certaines études épidémiologiques stigmatisent la dégradation des conditions socioéconomiques et un accroissement de l’exode durant la décennie rouge des populations rurales vers les agglomérations urbaines.

Ce qui a multiplié considérablement les risques d’infection en raison d’une promiscuité et de conditions de vie favorables au développement de la maladie. Du point de vue d’un pneumo-phtisiologue du CHU de Constantine, il y a aussi risque de contagion dans les lieux publics, dans les transports en commun, ou dans les hammams, où il suffirait d’un crachat d’un tuberculeux pulmonaire pour contaminer ceux qui l’entourent. En outre, l’ignorance de la maladie, les habitudes d’automédication et l’intervention de pseudo-guérisseurs, sont d’autres facteurs négatifs également dénoncés par les spécialistes du secteur. Pour sa part, dans un bilan chiffré portant sur l’année 2006, la direction de la santé et de la population révèle que 189 cas de tuberculose pulmonaire, et 452 cas de tuberculose extra-pulmonaire ont été notifiés par les structures sanitaires de la wilaya de Constantine.

Ahmed Boussaid