Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a affirmé, dimanche à Alger, que la promotion de la santé mentale fait partie des priorités de son secteur, citant, à ce propos, les actions entreprises et les efforts qui se poursuivront et seront soutenus, malgré la situation difficile que traverse le pays.

Le professeur Abderrahmane Benbouzid, qui s’exprimait lors d’une journée d'étude organisée à l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, évoque, à titre d’exemple, l’introduction de la première thérapie de remplacement des opioïdes établie, le lancement de la mise en œuvre du Plan national de Promotion de la Santé, qui a été retardée en raison de la Covid-19, et le lancement d'un site Internet multisectoriel pour les utilisateurs et les professionnels de la pédopsychiatrie, notamment pour les personnes autistes, en novembre 2021. Il cite également la mise en place du premier traitement alternatif aux opiacés, qui a été mis en place au niveau de deux centres-pilotes de prise en charge des addictions, et il sera étendu à six nouveaux centres, dès le début de l’année 2022.

Par conséquent, le ministre a invité toute les personnes concernées par ce sujet, y compris les professionnels, les secteurs partenaires, la société civile, les médias et les familles, à travailler encore plus avec son département, pour «intensifier les efforts» en vue d’atteindre les objectifs fixés dans le domaine de la santé mentale. « L'Algérie avait inscrit, dans sa Constitution, le droit des citoyens à protéger leur santé et a fait d'importants investissements depuis l'indépendance pour fournir des soins de santé intégrés pour tous. La santé mentale est un droit fondamental et une partie intégrante de la santé, car elle est considérée comme l'une des préoccupations de santé publique qui ont été réaffirmées dans la nouvelle loi sur la santé », dit-il.
Pour mettre en avant l’importance de la santé mental pour le gouvernement, le Pr Benbouzid a souligné que la promulgation de la loi sanitaire N°18-11 du 2 juillet 2018 et du Plan National de Promotion de la Santé Mentale (2017-2020) est un « précieux acquis» pour le développement de la santé mentale dans notre pays.

Il explique que ce texte stipule que les services de santé élaborent et mettent en œuvre des programmes de prévention des troubles mentaux, tandis que le plan national pour la promotion de la santé mentale, qui comprend un certain nombre d'axes stratégiques, répond au besoin de développer un cadre stratégique global pour la coordination entre la promotion, la prévention, le traitement et la réadaptation.

Intervenant à son tour, le professeur de psychiatrie, Mohamed Chakali, a affirmé que cette célébration constitue une belle occasion de «retracer le cheminement» de la réponse de l’impact psychologique de cette crise pandémique exceptionnelle qui a pris la forme d’une catastrophe épidémique, selon toutes les définitions d’une catastrophe, à savoir dommages humains et matériels, perturbations de différentes institutions et secteurs, particulièrement celui de la santé qui est sous pressions depuis des mois. « En matière de prise en charge psychologique lors de la période Covid-19, il faut savoir qu’un dispositif a été mis en place dans chaque wilaya, grâce aux points focaux, dans lequel des nouvelles équipes de santé ont été soutenues. Le même dispositif comprend également l’intégration de structures et ressources humaines identifiées localement au niveau de différents secteurs, des associations et du secteur libéral, ajoutez à cela l’engagement d’une réflexion sur l’évaluation du dispositif », a-t-il noté

Présente à cette rencontre, la représentante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré que la Journée mondiale de la santé mentale constitue une opportunité pour «réfléchir» à la façon d’améliorer notre propre santé, et relevé qu’un grand nombre de personnes en Afrique souffrent des maladies mentales, mais qui n’ont pas accès aux soins, en sus du constat d’un sous-investissement dans ce secteur, ce qui rend « difficile » l’accès aux soins.

Une plateforme multisectorielle de pédopsychologie

Le ministre de la Santé a annoncé le lancement, novembre prochain, d'une plateforme multisectorielle destinée aux personnels et professionnels intervenant dans la prise en charge psychologique des enfants, notamment des autistes. Le Pr Benbouzid a affirmé que le lancement de cette plateforme entre dans le cadre des mesures prises dans ce sens, citant notamment l'introduction d'un traitement alternatif aux médicaments à base d'opioïdes au niveau de deux centres-pilotes pour le traitement de la toxicomanie.
Ce traitement sera généralisé à six nouveaux centres dès 2022, a-t-il annoncé.

Mohamed Mendaci