Le président de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire, le Pr Kamel Sanhadji, a déclaré à la Radio Chaîne I que la structure travaille continuellement pour la création d’un Centre de recherche de vaccinologie pour maîtriser la technologie des vaccins, notamment ceux à base d’ARN. Ce centre apportera une grande valeur ajoutée dans la lutte contre les crises épidémiologiques en produisant les vaccins nécessaires, sans recourir à l’importation.

En plus de ce centre de développement de la recherche, au registre des pouvoirs publics, un projet de création d'un nouvel hôpital moderne pour prendre en charge les épidémies, lié à un laboratoire pour effectuer des analyses, fera office d’un lieu de confinement et de quarantaine en cas de nouvelles crises épidémiologiques.

Ce même centre prendra également en charge la formation des experts et des spécialistes dans le domaine de la vaccination. Aujourd’hui, le monde de la santé travaille sur plusieurs technologies de vaccins que l’Algérie devra produire, « dans le Centre de recherche de vaccinologie, la technologie de l’ARN sera privilégiée, le vaccin sera produit avec une grande qualité ». Kamel Sanhadji a déclaré que « la fabrication du vaccin en Algérie est très importante pour le système de santé en Algérie et répond aux normes internationales, il n’a rien à envier au vaccin original produit en Chine.

De surcroît, la fabrication du vaccin profitera économiquement à l'Algérie, en réduisant le coût de production ». Le praticien a ajouté que l'usine Saidal de Constantine abrite des capacités scientifiques qui permettent la fabrication du vaccin localement, soulignant que « nous sommes entrés dans l’ère des épidémies et qu'il y aura de nombreuses autres épidémies susceptibles de toucher plusieurs régions du monde, notamment l’Algérie ». Les premières doses du vaccin seront disponibles dans les prochains jours sur le marché et les centres de santé à travers le territoire national. En sus du vaccin anticovid, une réflexion existe pour la fabrication du vaccin antigrippal, ce qui permettra de réaliser l’autosuffisance pour lutter contre cet autre virus. S’agissant de l’immunité collective, le Pr Sanhadji souligne qu’il est important de vacciner le plus grand nombre de personnes et d’aller au-delà des 20 millions de personnes, pour atteindre, en premier lieu, l’immunité relative, mais pour atteindre l’immunité collective, le monde entier doit se faire vacciner. Plus de 35 millions d'Algériens doivent être vaccinés pour obtenir une immunité collective locale face à la propagation du variant Delta.

L’Algérie pourrait connaître une quatrième vague de la Covid-19, et «pour la combattre, il serait judicieux d’accélérer la vaccination et administrer les deux doses au plus grand nombre, afin d’amortir efficacement la quatrième vague».

Par ailleurs, des études cliniques sont en cours à travers le monde, pour étudier la faisabilité de la vaccination des femmes enceintes. « Pour ce qui est des enfants, c’est une étape inévitable que l’Algérie effectuera, sachant que les enfants parfois sont asymptomatiques, mais transmettent le virus. Les résultats des études visant à généraliser la vaccination de ce groupe seront également publiés », a-t-il ajouté.

Mohamed Mendaci