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Revue de presse

Entretien avec le Dr Mensouri, DG du CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou : «Le CHU est en mue pour une meilleure prise en charge du malade»

La Tribune | Algérie | 12/03/2006

LA TRIBUNE : De manière générale, dans quelle situation se trouve le CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou ?
Dr Mensouri : Le fait de vivre en deux étapes la situation du CHU de Tizi Ouzou me permet d’avoir une vision assez particulière. Mais avant d’en parler, il y a lieu de signaler que le CHU est à rayonnement régional d’où sa très grande importance puisqu’il assure des soins hautement spécialisés pour quatre wilayas : Béjaïa, Bouira, Boumerdès et Tizi Ouzou elle-même, soit à peu près 3 300 000 habitants, 10% de la population.
Il a aussi, en plus de cette caractéristique régionale, une autre caractéristique qui est géopolitique puisqu’il est situé dans une région à géographie particulière, à contraintes épidémiologiques particulières et, sur le plan culturel, il faut dire aussi qu’il y a des particularités. C’est un CHU qui jouit de beaucoup d’atouts : des capacités de 1 000 lits qui sont aujourd’hui dépassées ; le CHU renferme, d’autre part, une ressource humaine de qualité et en nombre et ça reste pour le moment insuffisant, tout juste acceptable. S’agissant des disciplines, nous les regroupons toutes, à l’exception de quelques-unes, hautement spécialisées : chirurgie thoracique et chirurgie vasculaire, certaines ont vu le jour ces dernières semaines et d’autres dans les prochains jours. Cela dit, beaucoup d’inconvénients sont liés à la vétusté de la structure qui date de 1950 avec un style pavillonnaire, des salles communes et des délabrements qui l’ont affecté rendant difficile sa gestion et son fonctionnement au jour le jour.

Est-ce que la population de la wilaya de Tizi Ouzou bénéficie d’une couverture sanitaire adéquate ? Quelle est sa qualité ?
La wilaya de Tizi Ouzou bénéficie quand même d’un nombre de structures très intéressant. IL y a le CHU, mais il y a aussi les structures de santé avec huit secteurs sanitaires pour la wilaya et pas des moindres. Une répartition assez judicieuse de celles-ci. Aujourd’hui, le véritable problème pour que la population puisse jouir de la totalité des apports de ces structures réside dans le déficit de coordination entre elles qui fait qu’il y a une déstabilisation de la hiérarchie des soins qui n’est pas respectée. Vous pourrez trouver au CHU un malade qui pourrait être pris en charge dans une unité de soins ou le secteur sanitaire par exemple.
Cette situation dévalorise un petit peu les missions du CHU et ça amoindrit ses capacités d’assurer des soins hautement spécialisés. Donc, en somme, il s’agit d’un problème d’organisation.

A quoi est due cette désorganisation ?
La hiérarchie des soins est bafouée aujourd’hui. Certains services au niveau du CHU dont la mission se devait d’octroyer des soins hautement spécialisés et de qualité pour prendre en charge les grands malades, se retrouvent quelquefois à prendre des missions destinées aux secteurs sanitaires, voire à des salles de soins.

S’agissant de l’infrastructure, comment peut-on juger de son état, de ses insuffisances et surtout des prévisions de sa prise en charge en nombre et en qualité ?
Pour le reste de la wilaya, l’infrastructure est assez suffisante. Mais le CHU, vu les caractéristiques suscitées commence à étouffer, nous tournons à 150% du taux d’occupation des lits, il nous arrive de rajouter des lits pour assurer la satisfaction du malade. Cela est dû au fait que c’est un établissement qui reçoit des malades de l’ensemble de la wilaya et des wilayas limitrophes pour les spécialités de traumatologie osseuse, de neurochirurgie, de chirurgie cancérologique générale… ce qui fait que les capacités actuelles sont largement dépassées.

Cet afflux n’est-il pas dû aussi, en partie, aux compétences du personnel médical et paramédical ?
Effectivement, le CHU de Tizi Ouzou jouit d’un sérieux inaliénable en matière de prise en charge du malade. Le malade est pris en charge correctement, les compétences sont là et deuxièmement, tous les malades, d’où qu’ils viennent, sont pris en charge même quand il y a un manque de disponibilité de lits.

Cela nous amène à vous demander quels sont les problèmes majeurs du CHU de Tizi Ouzou ...
Il y a d’abord un problème de places et de vétusté de l’établissement. Choses qui nous ont poussés à engager de très gros travaux pour la normalisation parce que la réforme hospitalière veut qu’il y ait amélioration de l’accueil, mais aussi du confort du malade durant son hospitalisation. Il y a aussi les équipements obsolètes et dépassés du CHU, aggravés par le déficit du service de maintenance. A ce sujet, nous avons entamé une procédure de renouvellement des équipements qui dépend des finances. L’autre problème est celui des ressources humaines, le style pavillonnaire des deux immenses unités, Nedir Mohamed et de Belloua, absorbe énormément de ressources humaines, notamment pour ce qui est des paramédicaux et des agents polyvalents pour la maintenance des structures. Bien sûr, le grand problème, c’est l’afflux des malades. Nous avons des consultations et des programmes opératoires très chargés, le pavillon des urgences, malgré ses capacités qui avoisinent 60 lits, se retrouve aujourd’hui dépassé. Cet afflux constitue un vrai problème pour le fonctionnement de l’établissement.

Est-ce que la population a une bonne couverture en soins dans les localités et villages de Tizi Ouzou ? Pouvez-vous dire un mot sur la médecine de proximité ?
La question relève essentiellement des prérogatives de la DSP (Direction de la santé et de la population). Mais, je suppose que la situation n’est pas à déplorer puisque le malade bénéficie de la proximité du CHU qui lui permet de bénéficier de soins à tout moment avec les évacuations qui se font des structures de daïras et de villages vers le CHU. Les examens qui ne se font pas dans les secteurs sanitaires sont octroyés. Par ailleurs, concernant la médecine de proximité, la carte sanitaire doit jouer son rôle. Il y a nécessité de mettre en place une carte sanitaire judicieuse avec des régions sanitaires, une hiérarchisation des soins. Il y a même une restructuration des urgences. C’est un dossier sur lequel j’ai travaillé au niveau du ministère de la Santé où, à travers une étude faite à l’INSP, nous avons relevé certaines anomalies qui sont liées au fonctionnement des urgences. Des solutions existent, nos urgences ne sont pas aussi désastreuses qu’on le pense. Cela dit, c’est ainsi qu’on pourra donner à tous les citoyens, quel que soit l’endroit où ils sont, des soins de qualité, une accessibilité facile et un contexte d’équité.

Peut-on savoir quels sont vos projets ? Les délais de réalisation ? Les perspectives ?
En matière de projets, vous savez pertinemment que le CHU de Tizi Ouzou opère sa mue dans le sens d’améliorer tout ce qui est prestations de services. Vous venez le soir, et vous remarquerez que toutes les spécialités existent pour la prise en charge du malade ; l’accueil est valorisé, et toute l’activité médicale et chirurgicale d’urgence existe au niveau du CHU. A travers les insuffisances, il y a des projections. D’abord, il faut normaliser tous les services et blocs opératoires pour obéir aux normes de fonctionnement. Aujourd’hui, certains de nos services n’ont plus rien à envier à des services modernes et on va vers la généralisation. Le Belloua a bénéficié d’un renouvellement total et, début mars, tous les services de l’hôpital le Belloua seront normalisés et finalisés. Au niveau de Nedir, l’opération est aussi entamée, nous avons rénové une grande partie des services, nous allons entamer cela des blocs opératoires. Ceci dit, nous disposons d’un service dialyse parmi les plus importants en Algérie avec trente générateurs neufs et la perspective de recevoir un centre de transplantation rénale pour lequel le ministre a émis un avis favorable. Pour l’ouverture, ces jours-ci, du service d’oncologie médicale, nous avons aussi reçu l’enveloppe de 150 milliards de centimes pour le centre anti-cancer, le comité de réflexion pour son implantation et sa fiche technique sont prêts, nous nous réunissons pratiquement une fois par semaine ; je pense que c’est un projet qui va être lancé incessamment, nous ferons en sorte que le projet prenne naissance le plus rapidement possible. Mais, en attendant, les 1 100 cancéreux de Tizi Ouzou, avec les 700 de Béjaïa, 500 de Bouira et 500 autres de Boumerdès peuvent, d’ores et déjà, bénéficier du service d’oncologie à partir de début mars. Nous avons reçu deux oncologues ajoutés à celui qui existe, ils permettront de mener à terme cette tâche. Il y a aussi le service de chirurgie lourde au Belloua dont les deux blocs opératoires seront finalisés et opérationnels incessamment. Nous venons aussi de finaliser l’unité de soins en cardiologie ici à Nedir pour prendre en charge cette pathologie, et l’ouverture d’un service des urgences de cardiologie avec une option de cathéter pour développer toute la cardiologie d’intervention. Nous manquons au niveau du Belloua d’un service de gastro-entérologie à développer. En somme quatre services seront incessamment ouverts. Et à partir de là, il y a une projection d’amélioration de la qualité de la prestation, de modernisation des équipements. Vous avez les salles de réanimation qui commencent à être modernisées, à recevoir des équipements modernes ; l’imagerie médicale qui constitue aujourd’hui un de nos soucis et qui souffre un petit peu d’un dysfonctionnement, bénéficie d’un mammographe et prochainement du renouvellement du scanner, et pourquoi pas, de l’IRM. Il y a aussi l’aspect du confort du malade ; dans ce sens, il y a une opération de renouvellement de tous les lits qui répondront aux normes de sécurité et d’hygiène et aussi l’équipement en climatiseurs de tous les services à 100% pour 2006. Nous avons créé un service hygiène pour l’entretien quotidien de l’hôpital. Nous avons aussi entamé l’amélioration de l’alimentation du malade en optant pour le plat individualisé et l’amélioration de sa qualité. Dans la gestion du médicament, on fait en sorte que le malade trouve au CHU tous les médicaments dont la gestion avec rigueur permet l’utilisation à bon escient des deniers publics. Le plateau technique de laboratoire a aussi acquis de nouveaux équipements et la rénovation du service permet de voir mieux à l’avenir.
Aujourd’hui, nous faisons pratiquement toute la biologie, la biochimie, il reste à développer le marqueur tuméro dont a besoin le centre anti-cancer ainsi que l’immunologie pour nous préparer aux cartes génétiques des malades éventuellement dans la projection sur la greffe rénale. Le service de ANAPAT est en train de se développer, le centre de transfusion sanguine qui constitue un véritable problème aujourd’hui puisque nous avons 10 000 donneurs, assure la distribution du sang pour l’ensemble des structures publiques et privées de la wilaya de Tizi Ouzou avec une sécurité transfusionnelle absolue mais le centre reste dépassé du fait de l’exiguïté des locaux. A ce sujet, nous avons localisé une assiette de terrain pour l’implantation d’un nouveau centre de transfusion sanguine à moyen terme.

Disposez-vous de moyens financiers conséquents pour livrer à temps tous ces projets ?
Vous savez, au mois d’octobre dernier, quand je suis arrivé, la dette était de 52 milliards. Cependant, la rigueur de la gestion a permis aujourd’hui de payer 80 à 90% de la dette. Cela dit, l’insuffisance budgétaire existe ; nous n’avons pas de budget qui permette de répondre définitivement à nos besoins, mais avec de la rigueur, nous arrivons quand même à entamer la mue du CHU, à subvenir réellement aux besoins du malade, néanmoins avec quelques insuffisances. Il reste que nous sollicitons toujours une augmentation de l’enveloppe financière. La contractualisation (avec la CNAS) nous permettrait demain d’être mieux financés, et de récupérer pratiquement ce que l’on dépense.

Quelle place accorde le CHU à la formation ? Profitez-vous des apports scientifiques et techniques de l’université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou ?
Le centre hospitalo-universitaire est un site de formation, un terrain de stage, pour la formation médicale initiale, la post-graduation pour les paramédicaux, et aujourd’hui la masse d’étudiants qui arrive commence à être très lourde pour le CHU, notamment les externes en médecine. Cependant, une organisation est établie par les chefs de service pour faire bénéficier, en formation initiale, l’ensemble des externes. Quant aux résidents, ils constituent aujourd’hui, en matière de post-graduation, un apport pour l’établissement.

Lakhdar Siad

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