Le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (FOREM) a insisté, dans cet entretien accordé à El Moudjahid, sur la sensibilisation et l’information, pour vaincre la réticence de la population a se faire vacciner contre la Covid.
Entretien réalisé par Kamélia Hadjib

El Moudjahid : Comment qualifiez-vous cette grande opération de vaccination en Algérie ?

Pr Khiati : Avec la troisième vague de coronavirus, nous avons constaté un certain engouement pour la vaccination anti-Covid, mais qui s’est malheureusement effrité rapidement.
On sait aujourd’hui, d’après les chiffres avancés de par le monde, que la vaccination s’accompagne d’une baisse du nombre de décès alors que les formes graves de la maladie sont quasiment inexistantes.
On ne peut qu’appuyer et encourager l’initiative lancée par le ministère de la Santé à travers l’organisation de la semaine nationale de la vaccination qui tend a optimiser le processus de vaccination dans le pays.
Depuis un certain temps, on assisté à une grande mobilisation de toutes les structures de santé mais également des collectivités locales puisque les communes et les wilayas sont impliquées dans ce processus, sans oublier le secteur privé à travers les cabinets médicaux et les pharmacies, pour élargir l’espace santé au profit du citoyen. Donc, oui, je crois que cette mobilisation des potentialités devrait donner des résultats probants.

Quelle est l’importance de la vaccination anti-Covid dans la lutte contre la pandémie ?

L’intérêt de la vaccination n’est plus a démontrer puisqu’elle constitue le moyen le plus efficace d’enrayer cette pandémie. La généralisation de la vaccination a permis de réduire les formes graves et de faire baisser la mortalité liée au coronavirus. Dans certains pays comme l’Islande, l’Angleterre et la Nouvelle-Zélande qui ont pratiquement vacciné 90 % de leur population, le variant Delta a contamine un nombre important de personnes mais les formes graves et la mortalité ont été cependant relativement basses, ce qui est encourageant. D’où l’importance de multiplier les campagnes de sensibilisation et de maintenir un véritable effort d’information pour arriver au taux fixe par rapport a cette campagne de vaccination et atteindre l’immunité collective.

Atteindre l’objectif de vacciner 70% de la population d’ici la fin de l’année, est-ce possible ?

Il n’y a pas de raison pour qu’on n’atteigne pas cet objectif. Nous avons l’encadrement nécessaire et les moyens de le faire. Reste bien sûr la question relative a la disponibilité du vaccin. Est-ce que nous avons suffisamment de doses pour vacciner les 70 % de la population ? Je ne sais pas mais j’espère qu’avec le lancement de la production locale, on pourra arriver à satisfaire les besoins nationaux.
Mais il y a toujours des personnes réticentes au vaccin…
La réticence du citoyen face au vaccin est due a une désinformation sur l’intérêt de la vaccination et l’efficacité du vaccin anti-Covid. Le citoyen se réfère aux réseaux sociaux où il est bombardé d’informations contradictoires.
Il est victime d’un manque de communication qui le pousse à prendre une mauvaise décision par rapport à la vaccination. Depuis le lancement de l’opération de vaccination en Algérie, nous avons appelé à multiplier les campagnes de sensibilisation pour amener le citoyen à se faire vacciner. Pour cela, nous devons maintenir l’effort de sensibilisation et d’information du citoyen pour le convaincre de se faire vacciner. Il faut que les Algériens soient convaincus de l’importance de la vaccination pour se prémunir contre le virus.