« En dépit des difficultés auxquelles se heurte notre pays dans le contexte de la pandémie mondiale de COVID-19, les programmes de santé reproductive et de planification familiale demeurent une priorité pour la préservation de la santé de la mère et de l’enfant, et l’amélioration du bien-être de la population », a affirmé le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, dans son discours, lu par le directeur de la population du ministère de la Santé, à l’occasion de la Journée mondiale de la population.

Cette pandémie qui sévit partout dans le monde a mis à rude épreuve les systèmes de santé publique, et, est à l’origine de nombreuses mesures inédites prises par les gouvernements du monde entier, notamment des restrictions de mouvement et des ordonnances de confinement. Dans certains pays, cette crise a imposé un lourd tribut aux femmes et aux filles», a relevé M. Benbouzid, de nombreuses femmes ont été contraintes de reporter leur grossesses, outre la perturbation des soins de santé provoquée par l’épidémie en interrompant l’accès aux services de planification familiale, entraînant des grossesses non désirées particulièrement au sein des groupes vulnérables.

Le programme national de planification familiale demeure fondé sur le principe d’adhésion volontaire et de choix personnel, et ce quel que soit l’impact de la pandémie sur la fécondité. «En Algérie aucune forme de coercition n’est permise dans la prescription des méthodes de contraception ou de limitation des naissances», a précisé le ministre, mettant l’accent sur les efforts déployés pour préserver les acquis dans ce domaine et assurer la continuité de services.

Il a, à ce propos, fait part des efforts d’investissement en matière de santé particulièrement importants, consacrant les principes fondamentaux d’accessibilité, d’équité et de proximité de soins de qualité avec une attention particulière aux femmes en âge de procréer, aux enfants, aux personnes handicapées et aux personnes âgées, mettant en avant les importants progrès accomplis en matière de santé reproductive et de planification familiale.

Pour preuve, la dernière enquête MICS6 réalisée en 2019 fait état d’une nette régression de la mortalité maternelle passant de 117.4 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes en 1999 a 48.5 décès pour 100.000 naissances vivantes en 2019 et d’une augmentation d’espérance de vie passant de 72,5 ans en 2000 à 77,8 ans en 2019.

De son côté, le directeur de la population au ministère de la Santé a mis en exergue l’impact de la pandémie du Covid 19 sur les activités de santé de la reproduction et de planification familiale.
M. Ouali a relevé l’importance de la journée de la Population qui est une occasion de passer en revue les défis et obstacles auxquels sont confrontés les prestataires de santé de la reproduction et de planification familiale et de mettre en exergue les enseignements à tirer de cette pandémie.
« C’est également une occasion de formuler des recommandations en vue de préserver la santé des femmes et des filles en mettant en place les moyens permettant de pallier le manque de données qui limite la compréhension actuelle des répercussions de la pandémie COVID-19 sur la fécondité ».

En se référant aux données des prestataires et des associations qui œuvrent dans le domaine, le directeur de la population a fait part d’une baisse des consultations en matière de santé reproductive et de planification familiale durant la pandémie par crainte de contamination.

Selon l’étude d’impact de la pandémie du Covid-19 sur les activités de santé reproductive et de planification familiale, réalisée en septembre 2020 dans le cadre du programme de coopération avec le Fonds des Nations unies pour la Population en direction des prestataires, 87% des répondants ont constaté une baisse des visites prénatales et des prestations de planification familiale durant le confinement, 93.9 % des répondants ont déclaré que leur structure a continué d’être approvisionnée en médicaments et consommables et 94.7 % en contraceptifs.

Pour sa part, la chargée du bureau du Fond des Nations unies pour la population (UNFPA) en Algérie, Mme Wahiba Sakani a appelé à la continuité des services de santé de la reproduction, par crainte que l’épidémie qui sévit encore dans le monde entier entrave le fonctionnement de certains services de santé, en particulier la santé sexuelle et reproductive.

La Journée mondiale de la Population, célébrée le 11 juillet de chaque année a été instituée par le Conseil d’administration du Programme des Nations unies pour le développement en 1989 afin d’attirer l’attention sur l’importance des questions démographiques dans le cadre des plans et programmes de développement.

Kamelia Hadjib