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El Watan | Algérie | 08/07/2021
La situation épidémiologique est alarmante à Sétif. La troisième vague accentue les difficultés des soignants débordés. Il en est de même pour les centres de dépistage.
On apprend que pour la seule journée de mardi, le centre de santé de Bel Air – une cité du chef-lieu – avait effectué pas moins de 100 tests PCR.
L’augmentation du nombre de malades contaminés ou suspects, donne du fil à retordre aux différents hôpitaux de la wilaya, lesquels arrivent à saturation. Selon le directeur de la santé et de la population (DSP), Abdelkrim Dahane, le nombre des patients hospitalisés dépasse les 350.
D’après notre interlocuteur, le nombre de décès prend lui aussi la tangente.
Affecté par la disparition du Dr Bentouhami Slimane (50 ans), un pneumologue exerçant à l’hôpital de Aïn Oulmene – chef-lieu de daïra situé à 32 km au sud de Sétif – terrassé par la Covid-19, le DSP pointe du doigt l’insouciance, pour ne pas dire l’inconscience des citoyens faisant non seulement fi des mesures barrières mais se montrant réticents à toute idée de vaccination.
« La réticence des citoyens ne plaide pas en faveur de l’immunité collective. La vaccination de masse fait face à la résistance d’une partie de la population ne respectant pas les mesures barrières, la distanciation physique et ne portant pas de masque. Les négligences de certaines personnes impactent les efforts des professionnels de la santé, qui viennent de perdre un être cher et un grand pneumologue contaminé par le terrible virus » souligne en préambule Abdelkrim Dahane.
Et de renchérir : « Pour freiner la troisième vague, la vaccination de masse est la solution idoine. Le vaccin est disponible. La preuve, nous venons de recevoir un nouveau quota de 28 000 doses. Ce qui nous permet de vacciner plus de 60 000 personnes. On a les moyens pour la multiplication des points de vaccination de masse pourvu que la population y adhère. »
Le son de cloche de nombreux soignants du CHU de Sétif, parlant sous le sceau de l’anonymat, est autre : il est alarmant. « La situation est intenable. Nos services sont saturés et les personnels fatigués. L’augmentation du nombre des contaminés et des décès n’est pas une fatalité. La démission de tout le monde en est la cause. A situation exceptionnelle, des mesures exceptionnelles. Le retour à un confinement strict et draconien est impératif.
Afin d’atténuer les ardeurs des fêtards trouvant le moyen d’organiser des mariages en grandes pompes et comme si de rien n’était, nous devrions instaurer un couvre-feu draconien. Sans mesures fortes et dissuasives, la verbalisation des non-porteurs de masque ne serait qu’un feu de paille. Il ne faut pas se voiler la face, les soignants tancés par le manque de moyens et de paramédicaux n’ont pas été écoutés.
C’est la triste réalité », fulminent les praticiens, qui n’ont pas manqué d’avoir une pensée pour les confrères disparus et de souhaiter un prompt rétablissement à des étudiants de 2e année de médecine contaminés eux aussi…
KAMEL BENIAICHE
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