Connu pour être un facteur de risque de nombreuses infections respiratoires, le tabagisme cause chaque année la mort de 8 millions de personnes dans le monde, dont plus de 7 millions par la consommation de tabac proprement dite et 1,2 million par le tabagisme passif.
Le tabagisme est une menace pour la vie humaine dans le monde entier, première cause de morbidité et de mortalité évitable dans le monde et premier facteur de risque pour les quatre premières maladies non transmissibles: maladies cardiovasculaires, cancer, diabète et maladies pulmonaires chroniques.

La célébration, le 31 mai de chaque année, de la Journée mondiale sans tabac a pour objectif d'attirer l'attention sur les conséquences sociales, économiques et sanitaires de la consommation de tabac et sur la nécessité de mettre en place les mécanismes nécessaires pour optimiser le processus de lutte contre le tabagisme. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la pandémie de la COVID-19 a poussé des millions de consommateurs de tabac à vouloir arrêter. D’après une étude qu’elle a réalisée, quelque 780 millions de personnes dans le monde ont exprimé leur volonté d’arrêter de fumer. Cependant, seulement 30 % d’entre elles ont accès aux outils qui peuvent les aider à surmonter leur dépendance physique et psychique au tabac.

Pour aider ces personnes, l’OMS a lancé une campagne mondiale dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale sans tabac 2021, placée cette année sous le thème « Tabagisme et Covid-19 : S'engager à arrêter ». Cette campagne d’une année a pour objectif de soutenir, dans le monde entier, 100 millions de personnes et à contribuer à l’instauration d’environnements plus sains et propices à un arrêt du tabagisme, tout en plaidant pour des politiques strictes visant l’arrêt du tabac. Elle prévoit, également, l’élargissement de l’accès à des services de sevrage en permettant aux fumeurs de réussir à arrêter de fumer grâce aux initiatives « Gagner à arrêter ». Pour ce faire, l’OMS a créé la nouvelle « Access Initiative for Quitting Tobacco » (initiative pour l’accès à des ressources en vue du sevrage tabagique) qui propose notamment un libre accès à des consultations en ligne et s’est associée à des entreprises de technologie telles que Facebook, WhatsApp et Soul Machines pour sensibiliser les consommateurs et les aider à arrêter grâce à des « chatbots » (agents conversationnels) et à des agents de santé virtuels.

« 35% des cancers causés par le tabac »

En Algérie, le tabagisme est la cause du décès de quelque 15.000 personnes par an et d’environ 35% des cancers diagnostiqués, en dépit des gros efforts consentis par les pouvoirs publics dans la prévention et la lutte.

La loi sur la santé de 2018 a, à ce sujet, introduit des dispositions pénales à l'encontre des contrevenants. Ainsi, les produits destinés à être fumés, prisés, chiqués, mâchés ou sucés, dès lors qu'ils sont, même partiellement, constitués de tabac, sont considérés comme produits du tabac. L’article 53 interdit toute forme de promotion, de parrainage ou de publicité en faveur des produits du tabac, et quiconque contrevient à cette interdiction est puni d'une amende de 500.000 DA à 1.000.000 DA. Cette loi prévoit, également, l'aide au sevrage tabagique qui doit être fournie au sein des structures sanitaires assurant des activités psychopédagogiques.

Kamélia Hadjib