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El Watan | Algérie | 17/04/2021
Le ministère de la Santé a rappelé à l’ordre les pharmaciens d’officine et les médecins spécialistes en hématologie installés à titre libéral qui effectuent des analyses biologiques au sein de leurs structures, contrairement à la réglementation en vigueur. Ce qui est qualifié d’activité illégale de la biologie médicale.
Dans une instruction de la direction générale des services de santé et de la réforme hospitalière datant du 4 avril, les Directeurs de santé publique (DSP) sont instruits de prendre les mesures qui s’imposent pour mettre fin à ces pratiques. Les concernés sont menacés de sanctions administratives, voire de fermeture. «Il m’a été donné de constater que bon nombre de pharmaciens privés effectuent des analyses médicales au sein de leur officine de pharmacie et font mention de laboratoire d’analyses médicales sur l’enseigne de la pharmacie», alerte le Pr Lyes Rahal, Directeur général des services de santé (DGSS). Selon lui, « ces pharmaciens aménagent dans les locaux de leur pharmacie des espaces qui servent à cette activité, faisant fi de la réglementation régissant les pharmacies et les laboratoires d’analyses. Cette situation constitue une infraction à la réglementation régissant les deux professions de santé, qui se distinguent, sans controverse, obéissant chacune à un cadre réglementaire spécifique », écrit le DGSS. Pour ce qui est des médecins spécialistes en hématologie, le ministère de la Santé signale que ces derniers « exploitent les laboratoires d’analyses médicales où sont effectués tous les paramètres de la biologie médicale.
En plus, il est fait mention de laboratoire d’analyses médicales sur les plaques de signalisation de leur structure, sur les feuilles d’ordonnance et cartes de visite ».
Devant cet état de fait, le DGSS rappelle qu’en application de l’arrêté du 23 novembre 2008, « les médecins spécialistes en hématologie sont autorisés à exploiter un laboratoire d’analyse en hématologie, où sont effectués exclusivement les paramètres spécifiques à l’hématologie et dans lequel est aménagé une unité de consultation ». Au vu des dispositions consacrées par la loi, «les médecins spécialistes en hématologie ne sont pas autorisés à conclure des conventions avec les laboratoires d’analyses médicales», a-t-il tranché. Il instruit les DSP à procéder au contrôle de tous les laboratoires d’hématologie dans toutes les wilayas du pays et « transmettre à la DGSS un rapport circonstancié accompagné des mesures que vous auriez pris ».
Des instructions qui ont fait monter au créneau le Syndicat national des pharmaciens d’officine (Snapo), qui rejette catégoriquement les dispositions réglementaires avancées par la DGSS et persiste en affirmant que « les pharmaciens ont les compétences et sont habilités techniquement, professionnellement et biologiquement à réaliser des analyses médicales en officine ». Le président de l’Association des laboratoires d’analyses médicales (ALAM), quant à lui, affirme que « pour exercer la biologie médicale et ouvrir un laboratoire d’analyses de biologie médicale (LABM), il faut être titulaire d’un diplôme d’études médicales spécialisées (DEMS) dans le département biologie ». Il signale que « cette activité a énormément évolué, nous devons tenir compte de cela, d’où la nécessité de l’encadrer et rendre à César ce qui appartient à César ». Il déplore que depuis des années, « nous assistons à l’activité illégale de la biologie médicale par certains pharmaciens et spécialistes cliniciens, notamment les hématologues, qui constitue une hérésie scientifique ».
La dérogation permettant aux hématologues d’ouvrir des laboratoires d’analyses médicales a été consacrée, rappelons-le, par l’arrêté de 2008, élaboré sur mesure par Amar Tou, alors ministre de la Santé. Une disposition élargie par la suite à toutes les mono spécialités. Ce qui a fait réagir les biologistes, mais en vain. La dernière réaction en date est la lettre signée par l’ensemble des biologistes, sociétés savantes, syndicat et association des biologistes et adressée en juillet 2020 au ministère de la Santé, où ils formulent une série de propositions pour l’amélioration de l’activité et exiger la préservation de la profession de biologie médicale en tant que spécialité médicale à part entière.
DJAMILA KOURTA
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