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El Watan | Algérie | 17/04/2021
Alors que le nombre des contaminations à la Covid-19 était en net recul dans la wilaya de Constantine durant les mois de février et mars, le relâchement constaté par la population ces dernières semaines a finalement tout bousculé. Aujourd’hui, les incidences de l’assouplissement des mesures barrières risquent d’être fatales, selon les avertissements du corps médical.
Plusieurs médecins de différentes infrastructures hospitalières affirment que les services de réanimation sont en train de recevoir des cas positifs à un rythme accéléré. Ils ont même qualifié cette remontée de cas de bombe à retardement, qu’il faut désamorcer avant l’explosion de la situation. Notons, à titre d’exemple, la situation à l’hôpital de Didouche Mourad, où la hausse inquiétante se fait sentir depuis 15 jours. « Durant ces derniers mois de fléchissement, on enregistrait entre 2 à 3 malades par jour. Malheureusement, cet indicateur en baisse n’a pas duré.
Actuellement, on enregistre 10 cas par jour. En matière de consultations, pendant ces 13 derniers jours, on a signalé 75 cas. Ce qui est quand même important, mais pour le moment le bilan n’est pas si lourd », a déclaré le Pr Assia Bensalem, médecin-chef du service d’oncologie médicale à l’établissement mentionné. Et de recommander aux autorités locales de relancer, en force, les campagnes de sensibilisation ainsi que les mesures répressives dans les espaces publics. « Parfois, je me sens ridicule dans les marchés ou ailleurs, car je me retrouve seule à porter un masque de protection », a regretté notre interlocutrice.
La situation est presque similaire à l’hôpital Mohamed Boudiaf de la ville d’El Khroub, deuxième de la wilaya en nombre d’habitants, selon des sources du corps médical de l’établissement. Notre source, qui a requis l’anonymat, affirme que 10 cas ont été enregistrés mercredi dernier et trois décès durant la semaine. « La panique commence à s’emparer des blouses blanches, qui ont peur de revivre le même scénario du début de la pandémie », ajoute-t-elle, en soulignant que le virus est plus virulent qu’avant. D’après ses dires, on parle « d’un variant » ! Chose qu’on n’a pas pu confirmer.
Par ailleurs et en dépit de l’augmentation, la situation semble maîtrisable au CHU Dr Ben Badis de la ville de Constantine. Mais, selon les médecins, cette maîtrise n’est que temporaire. « Nous pouvons dire que la situation est sous contrôle pour le moment, du fait que nous n’avons pas dépassé 30 malades admis par jour. Par exemple, au début nous accueillons entre 2 à 3 cas par semaine ; contrairement à la conjoncture actuelle, où nous hospitalisons entre 3 à 4 patients par jour.
Mais il faut souligner aussi que parfois nous enregistrons zéro cas. C’est pourquoi, nous parlons de maîtrise de situation », a expliqué Salim Benteldjoune, responsable et coordinateur des consultations Covid au CHU Ben Badis. « Auparavant, on recevait entre 8 à 12 cas durant la journée. Maintenant, on signale entre 15 et 20 personnes déclarées positives par jour. Les gens ne mesurent pas la gravité de la situation, qui devient inquiétante chaque jour davantage, car le corps médical de la wilaya parle de la forme grave du virus », a-t-il ajouté. « Il faut rappeler que le virus, sans parler de ses séquences et ses variants, est mortel ; surtout pour une certaine catégorie de la population. Il y a trois formes de Covid : la minime, la modérée et la grave. Cette dernière est celle qui est en train de se propager et de toucher les gens. Les malades nécessitent directement une oxygénation ou une hospitalisation », a avisé le Pr Salim Benteldjoune.
Notre interlocuteur a souligné qu’il est devenu nécessaire, voire urgent, de réviser le protocole sanitaire face au relâchement de la population. Il a affirmé que dans les mosquées, la situation est inadmissible, pour ne pas dire choquante en l’absence de tout respect des mesures barrières.
De leur côté, de nombreux commerçants n’ont pas manqué d’exprimer leur inquiétude face au spectre du confinement et les mesures répressives, qui ont eu des répercussions désastreuses sur le plan financier.
YOUSRA SALEM
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