Depuis l’avènement de la crise sanitaire de Covid-19, l’évolution de la situation épidémiologique en Algérie suit une courbe en dents de scie. Après une première vague, un pic de plus de 1 000 cas de contaminations par jour a enclenché la seconde vague de l’épidémie en novembre dernier. Aujourd’hui, la situation semble plus ou moins stable. Explications.

Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Les derniers chiffres de l’évolution de la pandémie de coronavirus en Algérie font état de 119 486 cas cumulés de contaminations, d’un total de 3 152 décès et de 83 286 cas de guérison depuis l’avènement de cette maladie jusqu’au 17 avril 2021. Établis par le Comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie de Covid-19, les différents bilans révèlent une certaine stabilité depuis plusieurs semaines. Depuis le 14 février dernier, le nombre de contaminations quotidien reste en dessous des 200 cas. Idem pour le nombre de décès qui varie depuis le 31 mars dernier entre 3 et 4 morts par jour. Les statistiques des trois derniers jours en sont la preuve. Le 17 avril, l’Algérie enregistre 163 nouveaux cas de contamination et 4 décès, contre 181 cas de contamination et 4 décès le jour d’avant, et 167 nouveaux cas de contamination et 3 décès le 15 avril dernier.

Retour en détail sur une année de pandémie, l’épisode du coronavirus a commencé en Algérie, avec l’arrivée d’un ressortissant italien le 17 février 2020, présentant des symptômes. Confirmé positif au Covid-19 le 25 février, il a été placé en isolement, afin d'éviter la transmission du virus, avant qu’il ne soit rapatrié quatre jours plus tard.

Les premiers cas locaux, une femme de 53 ans et sa fille âgée de 24 ans, n’ont été enregistrés que le 1er mars 2020 dans la wilaya de Blida, au sud d’Alger. Le lendemain, deux nouveaux cas ont été recensés parmi leurs proches puis trois autres le surlendemain. L'enquête épidémiologique a permis de remonter la trace de la contamination à un Algérien de 83 ans et à sa fille résidant en France, ayant séjourné du 14 au 21 février 2020 dans leur famille à Blida.

Le 4 mars, le bilan des personnes atteintes de coronavirus dans notre pays a connu un nouveau pic. En une journée, neuf autres personnes de la même famille ont été confirmées positives à ce virus. Deux nouveaux cas ont été enregistrés le 7 mars, puis un autre cas le lendemain 8 mars, portant ainsi le nombre de cas de contaminés par le virus Sars-CoV-2 à vingt cas, dont dix-sept issus de la même famille.

L’Algérie enregistre ses premiers cas de décès du coronavirus le 12 mars 2020. Le bilan fait état de 26 cas confirmés et deux décès, le premier à Blida et le second dans la wilaya de Skikda.
La propagation du virus se poursuit pour recenser le premier cas dans la wilaya d’Alger, le 13 mars. Le lendemain, un troisième décès a été enregistré et la liste des contaminations s’allonge à 37 cas. Ce même jour, 12 cas confirmés ont quitté le confinement après leur guérison. Vingt-quatre heures plus tard, le bilan total s’élève à 54 personnes confirmées positives au Sars-CoV-2 depuis l’avènement de la Covid-19 dans notre pays.

Le 22 mars, l’Algérie confirme officiellement l’entrée en phase 3 de la pandémie. Le bilan du jour fait état de 201 cas de contamination et 17 morts, soit une hausse de 62 cas confirmés et de deux morts par rapport au bilan de la veille. Progressivement, l’épidémie se propage pour toucher d’abord toutes les wilayas du nord, puis celles de l’intérieur et du sud du pays. Les contaminations augmentent en flèche et les décès se font nombreux. Le 29 mars, le nombre cumulé des contaminations a atteint 511 cas et celui des décès a atteint 35 morts. Le dernier jour du mois de mars, 14 morts ont été recensés en 24 heures. Ce premier record quotidien porte le nombre total de décès à 58 morts au moment où le nombre cumulé des contaminations a atteint 716 cas.

Mille cas de contamination en un mois

Le 1er avril 2020, l’Algérie n’enregistre aucun décès. Une date qui s’est distinguée comme la première fois, depuis l’avènement de la crise sanitaire de Covid-19, qu’aucun mort n’a été enregistré dans notre pays. Ce même jour, le total des contaminations s’élevait à 847 cas avec 61 guérisons enregistrées.

Deux jours plus tard, le 3 avril, la barre des mille contaminations cumulées a été franchie pour enregistrer 1 171 cas, soit une hausse de +19% par rapport au jour précédent. Quant au nombre total de décès, il a dépassé les 100 cas depuis pour atteindre 105 morts. Un chiffre qui n’a pas tardé à doubler pour atteindre 205 morts le 8 avril. Le cumul du nombre de contaminations lui, était de 1 572 cas. Le lendemain, le nombre de décès quotidiens a atteint un nouveau record. Trente morts ont été recensés en 24 heures. Redescendu à 21 cas le jour suivant, ce chiffre se stabilise pendant quelques jours, une évolution en dents de scie, avant de chuter de 16 morts survenus le 17 avril, à trois morts le lendemain. Depuis, le nombre de décès par jour a maintenu une certaine stabilité jusqu’à début novembre 2020. Il oscillait entre 3 morts et 13 morts quotidiens. D’ailleurs, aucun décès n’a été enregistré le 6 octobre dernier. Seule exception, la journée du 16 octobre durant laquelle le nombre de décès quotidien est remonté à 14 morts pour baisser rapidement et osciller entre 5 et 10 morts par jour, et ce, jusqu’au mois de novembre.
Un zéro mort a été enregistré une nouvelle fois, le 3 novembre dernier. Le lendemain, le nombre journalier de décès repart en pic pour atteindre 19 morts. Il se stabilise ensuite entre 12 et 22 décès quotidiens pendant quelques jours et atteint 23 morts le 26 novembre.

Après une accalmie, une seconde vague

Durant tout l’été et le début de l’automne, la situation épidémiologique en Algérie s’est largement stabilisée. Le nombre de nouveaux cas de contamination et celui des décès sont restés plus au moins stables durant plusieurs mois. Ce n’est que le 17 novembre dernier, que le cap des 1 000 cas de contamination par jour a été franchi. Le Comité scientifique du suivi de l’évolution de la pandémie du coronavirus avait annoncé 1 002 nouveaux cas, portant le nombre total depuis l’avènement de la pandémie à 69 591 cas confirmés. Le même jour, 18 morts ont été déplorés pour atteindre un cumul de 2 186 morts depuis mars 2020.

La recrudescence des contaminations a été accompagnée par la reprise à la hausse du nombre quotidien de décès. Les scientifiques déclarent ainsi le début de la seconde vague de la pandémie de Covid-19. Le nombre cumulé de contaminations a atteint le 18 novembre, le 70 629 cas avec 20 décès enregistrés le même jour. Une semaine plus tard, soit le 17 novembre, le bilan fait état de 80 168 cas cumulés de contamination et de 20 morts en 24 heures.

Une nouvelle accalmie depuis début 2021

La cadence de la propagation de la Covid-19 commence à ralentir vers la fin décembre 2020. À partir du 26 décembre, le nombre de décès est descendu sous les 10 morts par jour.
Même si l’Algérie a dépassé le 2 janvier dernier, les 100 000 cas de contamination enregistrés depuis le début de la crise sanitaire, pour atteindre 100 159 cas, tous les indicateurs restent à la baisse. Le 6 février, aucun décès n’a été enregistré.
Entre le 10 février jusqu’au 16 avril 2021, le nombre de morts oscillait entre 2 et 5 morts par jour.

Seule exception, le 4 mars dernier où 6 morts ont été recensés en 24 heures. Idem pour le nombre de contaminations qui a connu à son tour, une certaine stabilité depuis le début de l’année 2021.

Aujourd’hui, seuls l’accélération de la cadence de la campagne de vaccination anti-Covid-19, lancée le 31 janvier dernier, et le respect rigoureux du protocole sanitaire mis en place, peuvent éviter à l’Algérie, une troisième vague de la pandémie.

Ry. N.