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El Watan | Algérie | 14/04/2021
Les Algériens ont-ils acquis une immunité collective contre le coronavirus ? Alors que certaines voix plaident pour cette hypothèse pour expliquer la stabilité du nombre de cas atteints, le professeur Kamel Sanhadji, président de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire, estime qu’il est trop tôt pour faire des constats pareils. « Il est trop tôt pour parler d’immunité collective.
Il est dangereux d’affirmer des choses actuellement par rapport au fait qu’un tel degré d’immunité serait atteint en Algérie puisque ce n’est pas vrai. Pour que cela soit possible, il faut augmenter le nombre d’études séro-épidémiologiques de façon beaucoup plus importante.
Il faut surtout mener des enquêtes à des niveaux élevés de population pour pouvoir tirer des conclusions », a-t-il souligné hier, lors de son passage à la Chaîne III de la radio algérienne. Pour l’invité de la rédaction, le plus urgent aujourd’hui est d’accélérer la cadence de la vaccination afin d’assurer une meilleure maîtrise de la pandémie. Faute de quoi, le risque de mutation du virus sera très élevé.
« Il n’y a pas pire que de vacciner à bas bruit. Aujourd’hui, il y a urgence de vacciner en H24, nuit et jour, pour ne pas se retrouver face à de nouveaux variants », a alerté le premier responsable de l’Agence nationale de la sécurité sanitaire. Le professeur Sanhadji a affirmé que la vaccination est l’unique solution permettant de stopper la propagation de la Covid. Pour lui, parler d’immunité collective n’a pas lieu d’être présentement.
Le Pr a tenu à rassurer que tous les vaccins anti-Covid-19 sont à l’heure actuelle au même point sur le plan de l’efficacité. « La preuve est que les variants qui ont émergé sont toujours maîtrisables et reconnus par les vaccins. Les modifications ne sont pas très importantes de façon à ce que les vaccins classiques puissent ne plus avoir prise sur le virus », a rassuré le Pr Sanhadji.
Pour être prêt à toute éventuelle nouvelle pandémie dans le futur, il propose la création d’un centre de recherche en vaccinologie qui sera le point focal de ces recherches par rapport aux zoonoses.
Ce centre pourra centraliser toutes les données, les prélèvements sur tous les sites sur le territoire national. Cette nouvelle infrastructure regroupera des équipes de recherche qui pourront anticiper des plans d’intervention en cas d’apparition d’un nouveau virus. Pour le moment, la vaccination et le respect des mesures barrières sont les seules garanties d’une maîtrise de la pandémie.
ASMA BERSALI
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