Pour l’expert de l’OMS, la convention cadre de lutte antitabac, ratifiée par l’Algérie en 2006 permettra de réduire l’incidence des maladies, des décès prématurés et la morbidité découlant de l’usage du tabac.
Cette convention de 32 articles est un arsenal juridique et réglementaire qui place la santé publique au-dessus des intérêts particuliers. Elle est ratifiée par 146 pays sur les 192 Etats membres de l’OMS. Le professeur Boguy a affirmé : «Le tabac est à l’origine du 1/10 des décès dans le monde». Et d’ajouter : «Le tabac est une drogue licite et un tueur silencieux». L’étude menée par le professeur Skander entre 1987 et 2007 sur le tabagisme en Algérie met en relief le développement du phénomène de façon alarmante chez les jeunes notamment dans la tranche d’âge 16/20 ans.

Pour la plupart des spécialistes présents que nous avons interrogés «il n’existe pas de médicaments-miracle pour arrêter de fumer».
Nos interlocuteurs révèlent aussi que ces médicaments devraient être remboursés par les producteurs de tabac -ils génèrent de gros bénéfices - et non par les Etats. Le docteur Ameur Soltane a dit pour sa part : « Seule la prévention primaire peut être payante à court, moyen et long terme en épargnant des vies humaines et en faisant faire des économies sur les coûts de santé ».
Notre interlocuteur a déclaré encore : « Grâce à une série de mesures de santé publique comprenant notamment une politique de prix, de restrictions à la publicité, à la promotion et au parrainage, la réglementation du conditionnement et de l’étiquetage, des campagnes d’informations, l’interdiction de fumer dans les lieux publics et des services d’aide au sevrage tabagique on parviendra à dissuader les gens de commencer à fumer et à les faire renoncer à la cigarette». A l’issue des travaux, le docteur Ameur Soltane, président de la Société algérienne d’oncologie thoracique (SAOT), s’est dit très satisfait des résultats des dixièmes journées nationales organisées les mercredi et jeudi derniers.

Les conférences et communications de haut niveau et des échanges très fructueux ont eu lieu dans l’amphithéâtre de la cité des sciences. Les débats, souvent de haut niveau ,qui ont accompagné les communications des Pr Pascal Bogui (Oms), Karen Slama (Uictmr), Gherbi (Marie Lannelongue Paris) Escarguel (Toulon France), Bridji (Nantes France), et Algériens,soient les Prs Benali (Annaba), Haouichat, Zidouni, Skander, Grangaud (Alger), Moumeni (Sétif), Djebbar (Batna), Ziane et Rezk Kallah (Oran) et les très nombreux experts présents dans la salle en provenance d’Alger, Blida, Constantine, Tizi-Ouzou, Oran… ont permis entre autres de faire le point sur ce que devrait être la stratégie de lutte contre le tabac dans un pays comme l’Algérie.
«Il s’est d’ailleurs dit aussi très heureux que cette avancée dans la lutte contre le tabac en Algérie ait eu lieu grâce aux sponsoring d’entreprises nationales comme Sonatrach, et de Laboratoires pharmaceutiques tels que Ebewe Pharma, Sanofi Aventis, Pierre Fabre, Gsk… qui n’ont aucun intérêt immédiat et financier dans la lutte contre le tabac».

M. Lemdani