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Revue de presse

Pr Smaïl Nourredine. Epidémiologiste, chef de service au CHU Mustapha Pacha et directeur général de l’Institut national de santé publique (INSP) : « Nous avons probablement atteint collectivement des taux d’immunité »

El Watan | Algérie | 16/03/2021

Le Pr Smaïl Nourredine, chef de service d’épidémiologie et médecine préventive au CHU Mustapha Pacha, directeur général de l’INSP et membre du comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie, revient dans cet entretien sur la situation épidémiologique en Algérie, qui se distingue de par sa stabilité comparativement à d’autres régions du monde. L’acquisition d’un certain niveau d’immunité dans la population aurait probablement contribué, selon lui, à cette stabilité. Il appelle au respect des mesures barrières qui ont montré, a-t-il dit, « leur efficacité en faisant régresser un ensemble d’autres maladies infectieuses et respiratoires, comme la grippe au cours de cet hiver ».

La situation épidémiologique en Algérie s’est nettement stabilisée depuis plusieurs semaines. Quelles sont vos interprétations ?

L’évolution de la situation épidémiologique de la Covid-19 dans notre pays traverse actuellement une phase favorable de stabilité du nombre de nouveaux cas confirmés, des hospitalisations, des admissions en réanimation et de la mortalité. Les connaissances scientifiques sur cette pathologie émergente qu’est la Covid-19 ont beaucoup progressé depuis son apparition, il y a une année. Elles restent cependant encore insuffisantes pour permettre une interprétation exacte de son évolution, notamment en matière de modèles de prédiction.

Ceci étant valable pour beaucoup d’autres phénomènes épidémiques plus connus dans l’histoire de l’humanité. L’apparition et la disparition de certaines grandes épidémies n’ont pas trouvé d’explication définitive à ce jour. Une certitude est que cette situation favorable, bien qu’encourageante, ne doit pas nous faire baisser la garde. Nous devons rester extrêmement vigilants.

Cette diminution du nombre de cas, ne dépassant pas 200, ne serait-elle pas liée à une faiblesse du virus Sars-Cov-2, ou y a-t-il une acquisition de l’immunité ?

La diminution du nombre de cas est avant tout due au travail colossal fourni par notre pays, qui a su prendre les décisions et les mesures de lutte et de prévention adéquates en temps voulu à chaque phase de l’évolution de l’épidémie. Elle est due aussi à la mobilisation de nos blouses blanches ainsi que de l’ensemble des personnels de santé. De nombreux autres secteurs ont contribué directement au recul de cette maladie. Beaucoup de sacrifices socioéconomiques ont été consentis par notre population pour maintenir ce bas niveau d’incidence de la maladie.

Par contre, il faut savoir que l’immunité collective est un concept épidémiologique qui définit un taux de vaccination et/ou de maladie immunisante qu’il faut atteindre pour ralentir la transmission de ladite maladie au sein d’une population. L’immunité collective à 100% n’existe pas, même avec les vaccins les plus connus, comme le cas de la rougeole, dont la vaccination est pratiquée depuis des années, dont le taux d’immunité collective avoisine les 80%.

Seule la variole, qui a été éradiquée suite à la vaccination, a pu atteindre une immunité totale. Pour l’acquisition de l’immunité à la Covid-19, je dirais que collectivement, nous avons probablement atteint des niveaux et des taux d’immunité qui contribuent partiellement au ralentissement de la transmission de l’infection au sein de la population, en témoigne un taux de reproduction calculé inférieur à 1.
Ce virus présent en Algérie déjà depuis plus d’une année a largement circulé dans la population. En plus des cas symptomatiques confirmés et traités qu’il a provoqués, il y a eu les cas asymptomatiques plus nombreux (80% théoriquement) qui ne présentaient pas de signes cliniques, mais qui ont concouru à la transmission et donc à l’acquisition d’une immunité dans la population.

Des confrères signalent des résultats intermédiaires de travaux en cours sur la détection de taux assez probants de l’immunité qui prévaut dans la population et en milieu de santé. Par ailleurs, cette immunité naturelle dans la population est reconnue assez faible qualitativement, notamment celle acquise par les cas asymptomatiques qui ne peut en aucune manière être considérée comme définitivement protectrice.
L’Algérie ne comptabilise pas les cas probables de la Covid-19, qui sont pourtant répertoriés dans le bulletin épidémiologique de l’INSP. Pourquoi, d’après vous ?

L’Institut national de santé publique (INSP) est l’institution par le biais de laquelle l’Algérie fournit une analyse de la situation épidémiologique complète au regard des rôles et des missions qui lui sont attribués.

C’est dans ce but que le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière (MSPRH) lui transmet (ou le charge de collecter) certaines données épidémiologiques qu’il doit exploiter et traiter pour fournir une analyse exhaustive de la situation épidémiologique de la Covid-19, que vous retrouvez dans ses bulletins périodiques.
Ce travail d’appui et d’aide à la décision qu’apporte l’INSP se fait en étroite collaboration avec le MSPRH, qui a donné son aval pour que ces analyses soient portées à la connaissance de la population, notamment scientifique. Il s’agit donc d’une organisation de travail de nos services de santé telle que prévue par la réglementation et sous la haute autorité du ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière.

La détection des souches mutantes du Sars-CoV-2 inquiète les spécialistes. Ne doit-on pas appréhender un rebond de l’épidémie ?

Les expériences récentes dans le monde et dans notre pays nous ont montré que l’évolution de cette maladie est assez imprévisible. Une reprise de la transmission de la Covid-19 ne doit donc pas être totalement écartée et, à cet effet, je réitère mon appel au strict respect des mesures barrières, seules garantes de la rupture de la transmission en l’état actuel du niveau de vaccination dans le monde et en Algérie. Un relâchement du respect des mesures barrières est quotidiennement observé dans la population et il faut y remédier.

Le port du masque et le respect des autres mesures barrières par population ont montré leur efficacité en faisant régresser un ensemble d’autres maladies infectieuses et respiratoires, comme la grippe au cours de cet hiver.

Les souches mutantes dont la transmission – et il est utile de le rappeler – est autant empêchée par les mesures barrières (port du masque, distanciation et lavage des mains) pourraient trouver un terrain favorable pour s’installer en l’absence de ces dernières. Ces souches signalées récemment dans notre pays, bien que préoccupantes, sont très peu fréquentes et ne doivent pas nous faire perdre de vue qu’elles peuvent être maîtrisées par les mêmes mesures de prévention que nous devons donc renforcer.

L’accélération de la campagne de vaccination contre la Covid-19, qui est toujours timide, permettra-t-elle de nous protéger de ces nouveaux variants ?

Pour l’Algérie comme pour toute l’humanité, il est certain que l’accélération de la production et de l’utilisation de vaccins va contribuer efficacement à la protection de toutes les populations contre la Covid-19 et ceci pour toutes les souches répertoriées actuellement. Il semble même que l’immunité que procure la vaccination soit plus efficace que celle fournie par l’infection naturelle, et ce, en l’état des connaissances scientifiques actuelles.

C’est aussi un moyen d’avoir une immunité collective homogène, plus à même d’assurer une meilleure protection des populations dans le monde. L’avenir nous dira si ce vaccin ne devra pas être révisé à intervalles réguliers, comme celui de la grippe…

DJAMILA KOURTA

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