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Revue de presse

Dr Mohamed Bourouba. Président de l’Association nationale de médecine nucléaire libérale : « Nous faisons face à une véritable crise sanitaire »

El Watan | Algérie | 04/03/2021

« Nous faisons face à une véritable crise sanitaire », déclare Mohamed Bourouba, docteur en médecine nucléaire et président de l’Association nationale de médecine nucléaire libérale (ANMNL), à propos de la rupture des produits radiopharmaceutiques dans les centres de médecine nucléaire. Dans l’entretien qu’il nous a accordé, il met en garde contre les conséquences de cette situation qui perdure et risque, selon lui, de mettre « hors circuit le protocole thérapeutique de 1400 malades cancéreux, 1200 malades coronariens » et provoquer chez « 250 porteurs de cancer de la thyroïde des risques d’évolutivité de la maladie avec métastases ».

Les centres de médecine nucléaire vivent un stress épouvantable en raison de la rupture des produits radiopharmaceutiques qui pénalise de nombreux cancéreux et cardiopathes. Comment en êtes-vous arrivé à cette situation ?

Avant de répondre à votre question, il est important d’apporter quelques éléments indispensables à la compréhension de la spécificité de la médecine nucléaire, qui utilise des produits radiopharmaceutiques. Il s’agit de produits assimilés à des médicaments au sens de la loi sanitaire, que nous pouvons marquer par des sources radioactives et l’ensemble est administré au malade dans un but thérapeutique ou diagnostique. Ils sont tous importés de l’étranger, notamment de la Turquie, Pologne, France, et se distinguent par une courte durée de vie, qui varie de quelques heures à quelques jours. Ce qui impose un renouvellement permanent du stock.

Un produit radiopharmaceutique non utilisé perd de son efficacité très rapidement au fil du temps. Ces caractéristiques spéciales ont fait, et cela depuis longtemps, que l’importation et la distribution étaient régies par le Commissariat à l’énergie atomique (Comena). En 2012, légalement, le relais devait être pris par la PCH, mais il a fallu attendre 2019 pour que cela soit effectif. La PCH s’est retrouvée confrontée aux spécificités du produit radiopharmaceutique, qui ne correspondait pas à la gestion des autres médicaments classiques. Elle était confrontée à une situation délicate de gestion et de distribution.

Depuis novembre dernier, nous avons été victimes de trois situations de crise suite à des décisions brutales d’arrêt des commandes et des livraisons des produits radiopharmaceutiques. Cette mesure a été prise sans respect de la forme. Les différentes décisions nous ont été communiquées par un simple coup de téléphone, sans aucune forme administrative, c’est-à-dire un écrit ou une diffusion de la décision. La plupart des services de médecine nucléaire se sont retrouvés dans des situations d’urgence sanitaire.
Les délais impartis pour ces informations ne nous permettaient pas de réguler au mieux la prise en charge des patients nécessitant ces radiopharmaceutiques. Les premiers malades pénalisés par cette situation sont les porteurs de cancer de la thyroïde, qui nécessitent obligatoirement la prise d’iode radioactif pour leur traitement, ensuite tous les autres malades demandeurs d’examens scintigraphiques, en particulier les cancéreux et les coronariens, dont l’examen scintigraphique fait partie du protocole de leur prise en charge effective.

Concernant les cancers de la thyroïde, les patients sont préparés pendant au moins 4 semaines, et le timing de l’administration de l’iode radioactif est essentiel puisque tout retard peut générer à moyen ou long terme des extensions fatales de la maladie. Ainsi, l’annonce de l’arrêt de la livraison pose, en premier lieu, un manquement aux délais impartis pour la bonne prise en charge de ces patients. Les reports de rendez-vous sont quasiment ingérables au vu de la liste d’attente au niveau national, qui est quand même significativement longue.

Suite à ces décisions d’arrêt d’approvisionnement, et après plusieurs réunions en visioconférence, notre association a saisi la direction de la PCH (Pharmacie centrale des hôpitaux), qui n’a pas jugé utile de nous répondre ou de donner d’explication. Elle a toutefois expliqué aux membres du bureau reçus le 22 novembre 2020, qu’il y a une anomalie dans la passation des marchés des produits radiopharmaceutiques, sans plus. Nous avons aussi saisi par écrit le ministère de la Santé, malheureusement, sans écho.
Puis, nous avons écrit au président de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, qui nous a été d’un grand secours en transmettant nos doléances aux plus hautes instances autoritaires. Nous avons par ailleurs médiatisé le problème, un article publié le 8 février dernier, sur les colonnes d’El Watan. Le jour même de la parution, les utilisateurs ont, pour la plupart, reçu un appel téléphonique émanant de la direction de la PCH et de celle de la pharmacie du ministère de la Santé pour les assurer de la reprise des commandes, tout en leur expliquant que le problème est en cours de règlement définitif.

Est-ce des engagements ou juste des promesses ?

En fait, après ces appels, nous pensions que le problème était résolu puisque les commandes prévues le 22 février 2021 ont été honorées.
Ces commandes ont été faites 10 jours avant. Mais, quelle fut notre surprise d’apprendre le samedi 20 février 2021, qu’un nouvel arrêt brutal des commandes et d’approvisionnement par la PCH est prévu à partir du 1er mars, avec la même forme d’annonce, c’est-à-dire un simple coup de téléphone. De nouveaux courriers sont adressés aux autorités et instances, à savoir la PCH, ministère de la Santé, Premier ministère, Agence nationale de sécurité sanitaire, etc. Malheureusement, à ce jour, aucune réponse.

Selon vous, où réside le problème ? Est-ce réellement lié à une signature du Premier ministre ?

Je dois d’abord vous préciser que le directeur général de la PCH nous a fait part d’une anomalie dans la passation des marchés d’achat des produits radiopharmaceutiques. Cela est du ressort administratif de cet organisme, de ce fait, nous ne sommes pas concernés en tant qu’utilisateurs.

Et d’ailleurs, nous n’avons jamais été saisis officiellement. Néanmoins, la direction de la pharmacie du ministère de la Santé nous a assuré, le 23 février, que le problème a été réglé par les plus hautes autorités. Malgré cela, la crise perdure et aucun délai ne nous a été donné pour la reprise des commandes.

Quelles conséquences aura une telle rupture sur les malades ?

Dans nos différents courriers aux autorités, nous avions évoqué les risques d’une telle situation. Il faut savoir qu’une semaine de rupture d’approvisionnement aura pour grave conséquence la mise hors circuit du protocole de thérapeutique de 1400 cancéreux et 1200 malades coronariens. En plus de ces deux catégories, 250 porteurs de cancer de la thyroïde seront sujets à des risques d’évolutivité de la maladie, avec métastases. C’est vous dire la gravité de la situation. Nous sommes devant une véritable crise sanitaire.

SALIMA TLEMCANI

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