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El Watan | Algérie | 07/03/2021
La détection de nouveaux cas du variant britannique plus contagieux, dont le nombre total était de huit jeudi dernier, au niveau national, et une dizaine de cas suspects, inquiète les spécialistes, qui appellent à plus de vigilance et au renforcement des enquêtes épidémiologiques.
Le Pr Lyes Bouamra, spécialiste en épidémiologie et chef de service au CHU de Blida, estime que le risque d’une nouvelle vague n’est pas à écarter, surtout que « toutes les mesures barrières ne sont pas respectées rigoureusement. Actuellement, nous constatons un relâchement total face à ces mesures préventives ». Il préconise, par ailleurs, le lancement d’une enquête flash par l’Institut Pasteur d’Algérie, en collaboration avec les centres de diagnostic, pour détecter la présence de variant sur un échantillon représentatif des tests PCR positifs enregistrés sur une certaine période à travers le séquençage.
« Les résultats de cette enquête vont nous permettre de prendre connaissance de la prévalence et surtout connaître la part qu’occupe ce nouveau variant, qui circule à bas bruit dans l’épidémie, et évaluer par la suite son évolution », a-t-il expliqué, tout en précisant que « cette enquête concernera les wilayas les plus touchées, dont l’objectif est d’identifier la présence de ce mutant afin de suivre et surveiller son évolution ».
Et de saluer, au passage, l’équipe de l’Institut Pasteur d’Algérie pour le travail accompli dans la lutte contre ce virus et surtout pour avoir accéléré la plateforme de séquençage génomique et la maitrise de la technique.
Pour le spécialiste en épidémiologie, le risque de voir ce variant évoluer et devenir dominant est à prendre en considération car « il pourrait provoquer une troisième vague, d’où l’importance de renforcer les mesures de contrôle et de prévention, notamment vis-à-vis de toute personne en provenance de l’étranger, en l’occurrence des pays à risque. Ces voyageurs, qui rentrent à titre exceptionnel, doivent observer un confinement d’une semaine, malgré une PCR négative ».
Le Pr Bouamra recommande également l’accélération de la campagne nationale de vaccination pour diminuer le nombre de cas graves de Covid-19, d’autant qu’une récente étude britannique a révélé que les taux de létalité et des décès ont beaucoup diminué depuis le lancement de la vaccination en Grande-Bretagne.
Rappelons que l’Institut Pasteur d’Algérie avait annoncé, jeudi dernier, sur son site web, que six nouveaux cas du variant britannique du coronavirus ont été détectés en Algérie. « Dans la continuité des activités de séquençage des virus SARS-CoV-2 mises en place par l’Institut Pasteur d’Algérie dans le contexte de surveillance des variants circulant actuellement dans le monde, et suite à la confirmation, le 25 février dernier, de deux cas porteurs du variant britannique à Alger, six autres cas porteurs de ce même variant ont été détectés ce jour, 4 mars 2021, au niveau des laboratoires de l’IPA », indique le communiqué.
« Il s’agit de quatre sujets contacts, détectés dans le cadre des enquêtes épidémiologiques autour de l’un des deux premiers cas, et de deux nouveaux cas, actuellement en isolement à l’EHS d’El Kettar et à l’EPH de Rouiba », a précisé l’IPA. Pour rappel, deux premiers cas du variant britannique de la Covid-19 ont été détectés le 25 février dernier, en Algérie, chez un membre du personnel de santé de l’EHS de psychiatrie de Chéraga (isolé actuellement) et chez un immigré venant de France pour l’enterrement de son père.
Par ailleurs, la campagne nationale de vaccination tarde à s’accélérer et les quantités de doses de vaccins, prévues pour la fin du mois de février – près d’un million de doses, selon le ministère de la Santé – sont toujours attendues.
La population cible concernée par cette première phase de vaccination, à savoir les personnels de santé, les personnes âgées et les malades chroniques, à avoir bénéficié du vaccin contre la Covid-19, ne représente qu’une partie infime à ce jour.
Le porte-parole du comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie, Djamel Fourar, a déclaré à la presse que « 10 000 inscriptions pour la prise de RDV ont été enregistrées sur la plateforme du ministère de la Santé. Ce qui prouve qu’il n’y a pas de réticence à la vaccination de la part des citoyens ». Il appelle, ainsi, les citoyens au respect des mesures barrières, au lavage des mains et la distanciation physique et que la vaccination ne doit se substituer en rien à toutes ces mesures pour prévenir une propagation des contaminations.
DJAMILA KOURTA
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