Les Algériens sont peu soucieux de leur ligne ou plutôt de leur santé. L'obésité, en fait, touche de plus en plus d’hommes, de femmes et d’enfants, victimes d'un mode de vie qui se distingue par une alimentation non saine et une sédentarité, devenue un choix irréversible, avec une utilisation démesurée de la voiture, y compris pour les petits déplacements, pouvant être effectués à pied et sans recourir à l'engin « spectaculaire », si cher à l'Algérien.

Ce n'est point étonnant de voir chez nous que la courbe de la masse corporelle a tendance ces dernières années à grimper. L'obésité, c'est un fait, ne touche pas les pays occidentaux uniquement, mais aussi l’Algérie qui n’est pas épargnée par ce phénomène ; qualifié par les spécialistes de problème de santé publique, au regard de son ampleur.

27 enfants sur 100.000 obèses en 2018

La famille algérienne s'éloigne de l'alimentation équilibrée. Les menus se mettent aux saveurs et aux goûts de la restauration version express, accompagnée de bouteilles de soda et de gâteaux. Résultat : l'obésité menace de plus en plus la population. En effet, des signes révélateurs de l'excès de poids sont là, n'excluant ni les hommes, ni les femmes, ni les enfants qui paient les frais de ce dérèglement alimentaire plus que visible. En Algérie, les chiffres ont triplé depuis 2015. Selon les derniers résultats de l’enquête Step Wise du ministère de la Santé en 2017, le taux de l’obésité est de 30% chez les femmes et de 14% chez les hommes. L’obésité demeure parmi les facteurs favorisant l’apparition du diabète, les maladies cardiovasculaires, les cancers du foie, du sein...

Aujourd'hui, l'obésité gagne du terrain pour concerner même les enfants. Une évolution significative des maladies métaboliques et du diabète de type 1 est enregistrée en Algérie. Le registre du diabète de type 1 au niveau de la wilaya d’Alger a montré que l’incidence est entre 26 et 27 pour 100.000 enfants, âgés de moins de 5 ans en 2018, alors qu’elle était de 4% dans les années 80. « Cette même incidence a été multipliée par 6 fois ces dernières années », selon les spécialistes qui estiment le taux du surpoids chez les enfants à 18%. Ces chiffres, en fait, inquiètent les spécialistes qui plaident pour une sensibilisation à la prévention contre l'obésité, considérée comme un problème de santé publique.

Des campagnes d'information sont plus que nécessaires, à commencer par l'école, pour lutter contre ce phénomène qui prend de l'ampleur chez nous. L'éducation, en amont, demeure la seule voie pour prévenir un problème de santé, à l'origine de nombreuses maladies graves et lesquelles constituent un fardeau pour l'état en termes de prise en charge.

Samia D.