Le président du Syndicat national des pharmaciens d’officines (SNAPO), le docteur Belambri Messaoud, appelle à l’instauration de solutions d’urgence pour assurer la disponibilité des médicaments en rupture, et révèle qu’au 31 décembre 2020, quelque 335 produits, importés ou fabriqués localement, étaient en rupture de stock.

Contacté par El Moudjahid, Belambri Messaoud précise qu’il s’agit de médicaments destinés au traitement de l’hypertension, des hormones, des corticoïdes injectables, les aérosols pour les asthmatiques, outre les médicaments destinés au traitement de la thyroïde. «La situation ne s’est pas améliorée et la liste des médicaments en rupture ne cesse de s’élargir, provoquant un déséquilibre très fort entre l’offre et la demande. Nous enregistrons quotidiennement le manque d’un nouveau médicament », regrette-t-il.

Cette situation pénalise le pharmacien et le citoyen. « Il y a eu le ras-le-bol de la part des pharmaciens qui ont organisé récemment une journée sans commande. Les pharmaciens ont fait preuve de maturité et choisi de s’exprimer de manière pacifique pour réclamer des solutions à la situation et d’assurer la disponibilité des médicaments », rapporte le président du SNAPO. Une action sera organisée prochainement par les pharmaciens à Constantine.

Plusieurs associations de malades, notamment l’association d’aide aux malades atteints du cancer El-Amel, ont signalé la non-disponibilité de certains médicaments. « Face à cette situation, ajoute-t-il, le pharmacien n’arrive plus à exercer son métier convenablement. D’où la nécessité de prendre des décisions dans l’urgence pour assurer la disponibilité des médicaments qui sont actuellement en rupture.
Les malades ont besoin de leurs médicaments. Un malade chronique ne peut pas arrêter son traitement pour stabiliser son diabète, sa tension artérielle ou son asthme », fait-il remarquer.

Le Dr Belambri rappelle l’annonce faite dernièrement par le ministre de l’Industrie pharmaceutique, à propos de l’enregistrement de 400 nouveaux médicaments et la signature de 500 programmes d’importation. « C’est une bonne nouvelle, mais ceci nécessite du temps pour apporter des solutions à la situation de non-disponibilité des médicaments. Nous avons besoin de solution d’urgence. Les pharmaciens sont des professionnels de la santé qui ont en face d’eux des malades, et ces derniers ont besoin de leurs médicaments», soutient-il, tout en plaidant pour l’ouverture du marché de producteurs pharmaceutiques qui, en cas de problèmes, peuvent assurer l’approvisionnement directe des officines en médicaments, à l’image de ce qui se fait partout dans le monde.

Le président du syndicat fait part de sa satisfaction quant à la levée de l'attestation de régulation instaurée le mois de septembre dernier pour l'importation des produits pharmaceutiques. « Nous espérons que cette décision va aider à assurer une meilleure disponibilité des médicaments, d’autant plus que l’attestation de régulation est levée pour les produits pharmaceutiques, ainsi que pour les matières premières et les intrants », se félicite le Dr Belambri.

Kamélia Hadjib