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El Watan | Algérie | 18/02/2021
A l’instar des autres pays du monde, l’Algérie vient d’entamer sa campagne anti-Covid-19. Selon vous, comment doit-on gérer, efficacement, les déchets issus de millions de flacons en verre (et accessoires/ emballage qui vont avec) de vaccin ?
Bien-sûr ! Vous savez, déjà en temps normal, l’Etat a prévu un dispositif spécifique pour la gestion des vaccins, y compris les déchets qui en sont générés et qui font partie des DAS. Cela d’autant que les mesures de tri des DAS (déchets d’activités de soins) sont adoptées depuis des années au niveau des établissements sanitaires, dont les acteurs sont rompus à cet exercice.
La Covid-19 a-t-elle poussé nos hôpitaux à durcir la gestion des déchets hospitaliers ? A-t-on suffisamment d’incinérateurs ?
Le constat est là ! En effet, la pandémie a intensifié la consommation d’équipements de protection personnelle et médicale. Ces équipements sont souvent à usage unique et conditionnés par des matières issues de ressources naturelles, comme les plastiques, le coton, les métaux, etc. Nous ne manquerons pas de communiquer au ministère de l’Environnement les éléments d’appréciation nécessaires à même de leur permettre la révision et la mise en place d’une politique qui puisse permettre de disposer d’une base juridique et institutionnelle stable pour mieux répondre à une future situation de crise dans la gestion des déchets. Ce n’est qu’ainsi que nous parviendrons à clarifier les mesures à prendre.
Y a-t-il augmentation des déchets hospitaliers à cause de la Covid-19 ? Qu’en est-il du plastique aussi ?
La quantité des déchets d’activité de soins a connu des perturbations, des hausses et des baisses, pour arriver en 2020 à une moyenne annuelle en légère hausse. Cet indicateur sera repris dans le cadre du rapport sur l’état de la gestion des déchets en cours d’élaboration. Il faut dire que la part du plastique seule ne peut y être définie du fait du non-achèvement de l’opération de quantification qualitative des déchets de soins pour cause de la Covid-19. D’ailleurs, ces travaux de quantification reprendront dès que les conditions sanitaires le permettront.
Nous ne disposons toujours pas de poubelles spéciales dédiées au matériel utilisé pour la lutte contre la Covid-19 (bavettes, lingettes…), comme cela se fait ailleurs…
Qu’est-ce que vous préconisez en tant qu’expert ?
Les produits que vous mentionnez dans votre question font partie intégrante des déchets dangereux. Il s’agit là d’un flux de déchets exceptionnel qu’on génère dans le cadre des déchets ménagers. Il serait donc difficile de provoquer une collecte différenciée pour ce flux, alors qu’on n’est pas une société habituée au tri à la source. C’est à ce titre que nous n’avions pas arrêté de recommander à tout le monde de garder ces éléments de protection individuelle usagés au moins 24 heures dans des sacs hermétiques avant de les mettre avec les déchets ménagers classiques.
Bavettes, kits de prélèvement, gants, blouses et surblouses et autres équipements de protection sont exceptionnellement « sur-utilisés » depuis le début de la pandémie.
Avez-vous une estimation globale sur la quantité jetée par les établissements de santé, les administrations, entreprises, particuliers ?
Les déchets d’activité de soins sont ventilés en trois catégories, anatomiques, infectieux et toxiques. Selon les derniers travaux de l’AND, les indicateurs sont en légère hausse, notamment pour les déchets infectieux dont les outils de protection individuelle font partie. Tous ces chiffres seront repris dans le rapport sur l’état de la gestion des déchets en Algérie en cours de finalisation.
Propos recueillis par Mohamed Benzerga
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