Avec l’annonce d’un deuxième vaccin chinois puis un autre britannique qui viennent en complément au vaccin russe, le département de Abderrahmane Benbouzid a essuyé de vives critiques quant à sa prudence jugée « exagérée » et sa « lenteur » pour choisir le vaccin anti-Covid. Il a fallu, d’ailleurs, l’intervention du président de la République pour booster les choses en fixant un délai pour le début de la campagne de vaccination.

Le directeur de la prévention au ministère de la Santé, le Dr Djamel Fourar, a répondu hier aux nombreux détracteurs en précisant qu’« aucun pays ne peut mener sa campagne de vaccination avec un seul vaccin ». Il poursuivra : « L’Algérie a opté pour des vaccins sûrs, avec une bonne innocuité et le moins d’effets secondaires possibles », ceci pour justifier le temps passé en négociations avec de nombreux laboratoires avant d’insister, encore une fois, sur les critères de « sécurité, d’efficacité et de chaîne de froid » sur lesquels s’est basée l’Algérie dans ses choix de vaccins, à savoir, outre le Spoutnik V et le vaccin chinois.

Pour ce dernier, il fera savoir que « les négociations se poursuivent s’agissant de la quantité à importer », a-t-il relevé, faisant savoir que le pays « pourra recourir à d’autres vaccins si nécessaire, eu égard à la tension à l’échelle mondiale sur ce produit ». Dans ses explications, le représentant du ministère de la Santé fera savoir que « la campagne de vaccination durera un an ou plus» avant d’ajouter : « En ce qui nous concerne, à chaque fois qu’il y a arrivage du vaccin, nous poursuivrons la campagne de vaccination » qui sera «entamée avant la fin janvier en cours ».

Le porte-parole du Comité scientifique chargé du suivi de l’évolution du coronavirus a dévoilé que notre pays réceptionnera incessamment le premier lot du vaccin russe Spoutnik V (500 000 doses), « lequel sera administré obligatoirement en 2 doses, pour la même personne avec un intervalle de 21 jours ».

Par ailleurs et en prévision à cette campagne de vaccination contre la Covid-19, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a initié une formation pour les encadreurs de cette campagne et qui débutera cette semaine, selon le Dr Djamel Fourar.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de vaccination arrêtée par les autorités sanitaires et qui prévoit, entre autres, la formation des encadreurs au niveau national appelés à former, à leur tour, d’autres personnes au niveau local, selon le directeur de la prévention.

L’invité notera que le personnel de la santé sera la première catégorie de la population à en bénéficier, suivie des différents corps de sécurité, des citoyens âgés de 65 ans et plus puis des malades chroniques. L’objectif étant d’atteindre « un taux minimum de 60 à 70% de couverture vaccinale pour réussir à stopper la circulation du virus » a-t-il souligné. Et d’ajouter : « Toute personne vaccinée se dotera d’un carnet de vaccination, qui pourrait, à l’avenir, être exigé par certains pays lors de déplacements à l’étranger .»

Revenant sur les préparatifs de cette campagne de vaccination, le Dr Fourar a rappelé les dispositifs mis en place en vue d’assurer le bon déroulement de l’opération sur les 8 000 centres habituels à une telle opération en disant : « Tout le monde est prêt pour mener à bien la campagne y afférente, d’autant plus que les vaccins choisis par l’Algérie sont traditionnels, avec le même fonctionnement que ceux auxquels elle s’est habituée car n’ayant pas subi de manipulation génétique .»

À noter que des équipes mobiles se déplaceront vers les zones d’ombre et enclavées afin de faire bénéficier l’ensemble de la population du vaccin.

Ilhem Tir