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Le soir d'Algérie | Algérie | 19/01/2021
Adoptée en 2018, la loi sanitaire peine à être appliquée. Et pour cause, les textes d’application n’ont toujours pas vu le jour, empêchant l’application de pas moins de 105 articles de ladite loi. « Inacceptable », commente le Dr Yousfi, président du SNPSSP. Pour le Dr Merabet, président du SNPSP, cela prouve que les priorités des pouvoirs publics sont ailleurs.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Après plus de vingt ans d’attente, la loi sanitaire était abrogée en 2018. La nouvelle mouture était alors jugée perfectible par les partenaires sociaux qui saluaient néanmoins certaines avancées. Ils ont vite déchanté puisque près de trois années plus tard, la loi ne peut être appliquée faute de textes d’application.
« Inadmissible » et « inacceptable », commente le Dr Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP).
Il affirme que « nous avons attendu près de 20 ans pour que la loi de 1985 soit revue. Nous avons fait beaucoup de travail, beaucoup de sacrifices pour qu’ensuite, la loi reste dans les tiroirs alors que, normalement, elle aurait dû être la priorité des priorités puisque c’est la base. Tout est basé sur cette loi fondamentale », ajoutant que « déjà le processus d’élaboration de la loi a été laborieux et on a traîné de 2014 jusqu’à 2018 et là il y avait eu l’accouchement dystocique. En dépit des réserves que nous avions émises, notamment sur le service civil, l’activité complémentaire, mais malgré cela on avait dit qu’il y avait tout de même des choses positives qu’il fallait mettre en application. Pratiquement, trois ans après, il n’y a rien ».
Le président du SNPSSP ajoute : « On s’occupe de gérer les urgences mais ce n’est pas normal qu’elle ne soit pas la priorité après tout le travail engagé » et rappelle qu’« à chaque fois que l’occasion se présente, on en parle avec les représentants du ministère de la Santé » et qu’« à l’époque du ministre Boudiaf déjà, on nous disait que parallèlement à l’envoi de la loi à l’APN, les textes d’application seraient prêts ».
Le Dr Yousfi cite la réorganisation du Conseil de l’Ordre, la contractualisation, le médicament, la pharmacie, la santé mentale qui sont en suspens faute de textes d’application. Même constat établi par le
Dr Lyès Merabet, président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP). Il affirme que cette situation « renforce notre compréhension, que derrière la loi sanitaire, il y a des lobbys qui veulent investir de l’argent dans le secteur de la santé pour le réinvestir ailleurs et faire du profit », ajoutant que « cette loi est passée à une époque où les Algériens étaient dans la rue. Il fallait installer un peu plus le privé, cela a été exagéré, on a ouvert la voie au financement privé et à l’activité complémentaire qui était au départ carrément abrogée avant que l’article ne disparaisse. C’est dire l’influence de ces lobbys et leur capacité d’agir y compris lorsqu’il s’agit de cadre réglementaire ». Comment explique-t-il le retard accusé ? « Je ne peux l’expliquer que par le fait que les responsables ne voient pas l’urgence. Ils ont tout juste renforcé la prédominance du privé, le reste pouvait attendre. Nous constatons que 105 articles dépendent jusqu’à présent de textes réglementaires qui n’ont pas vu le jour, ni même d’ébauche.»
Le Dr Merabet affirme qu’« en tant que partenaire social, cela fait des mois que nous avons exposé cette situation lors de réunions officielles, cela est transcrit dans des procès-verbaux mais, malheureusement, la réflexion n’a même pas encore démarré pour permettre à cette loi de fonctionner. Parmi tant d’autres exemples, je cite celui des ordres qui fonctionnent de manière pathologique. Dans les textes, les ordres des pharmaciens, médecins et dentistes sont séparés mais pas dans les faits».
N. I.
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