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El Watan | Algérie | 07/01/2021
De nombreux patients se plaignent du manque de certains médicaments dans les pharmacies de la wilaya de Boumerdès.
Constat vérifié à travers plusieurs pharmacies. Le vaccin antigrippal est totalement absent des rayons des officines et au niveau des structures de santé publique. Une pharmacienne avoue ne pas comprendre : « Nous avions reçu un lot de 15 vaccins en octobre lors du lancement officiel de la campagne de vaccination puis plus rien à ce jour. »
A quelques exceptions près, la plupart des structures de santé de proximité n’en ont jamais reçu. Un autre médicament, le Levothyrox, est servi au compte-gouttes quand il est disponible. « Certes, un générique, le 50 mg, est proposé mais il est boudé par les clients qui lui préfèrent le 25 mg d’origine dont ils prennent une double dose », nous explique un pharmacien à Boumerdès. Toutefois, tous les professionnels du médicament reconnaissent « l’augmentation de la demande au moment où l’offre mondiale est en crise en raison de la pandémie.»
Le Dr Yahi, du syndicat national des pharmaciens d’officines (SNAPO), cite des médicaments plus sensibles : « le Lynox nécessaire à l’hypertension de l’œil, l’Aldomet pour les femmes enceintes, le Loxen ou le Proval pour les maladies cardio-vasculaires sont peu disponibles en ce moment.
Le manque de matière première pour cause de la Covid19 serait en cause. Mais il y a également le Lovenox qui fait l’objet de spéculation due à une concurrence déloyale entre certains distributeurs dont le nombre dépasse les 40 en Algérie.
Le marché du médicament gagnerait beaucoup dans la réduction de ce nombre.» Au-delà de la toile de fond sanitaire, économique, financière et politique qui détermine le marché du médicament à l’échelle planétaire, il y a lieu de s’intéresser aux dysfonctionnements internes qui affectent la commercialisation de ce produit vital dans bien des cas. Il est clair que « des officines souffrent énormément dans leur gestion quotidienne à cause de ces difficultés d’approvisionnement qui peuvent aller jusqu’à faire les frais d’une vente concomitante.
En fait, nous subissons un diktat de certains fournisseurs qui définissent les ventes en fonction du chiffre d’affaires des officines », comme tient à le dénoncer le représentant syndical des pharmaciens de Boumerdès. Le paradoxe est que certains de ces médicaments non disponibles sont proposés sur les réseaux sociaux.
La pénurie a engendré la spéculation qui a suscité la surenchère. Les prix sont prohibitifs. Il y a même des compléments alimentaires ou des produits phytosanitaires dont les prix donnent le vertige. La psychose de faire face au coronavirus ou à la grippe par les tisanes et autres anti-inflammatoires associés à la vitamine C a poussé des citoyens à des achats irraisonnés à n’importe quel prix.
Des observateurs voient l’issue de la crise dans «le développement de notre industrie pharmaceutique conjugué à l’assainissement du circuit commercial pas seulement au niveau de la distribution mais aussi dès l’importation, voire les contrats d’approvisionnement en matière première à travers une refonte du système économique et commercial national».
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