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Revue de presse

Pr Kamel Djenouhat. Président de la Société algérienne d’immunologie : « L’Algérie n’a pas les moyens d’acquérir certains vaccins contre la Covid-19 »

El Watan | Algérie | 13/12/2020

Le Pr Kamel Djenouhat , chef de service à l’EPH de Rouiba et président de la Société algérienne d’immunologie, estime que l’arrivée du vaccin contre la Covid-19 n’empêchera pas de maintenir les mesures barrières après le début de la campagne de vaccination. Ces dernières « restent le meilleur garant contre la transmission, en attendant de nouvelles recommandations ».

Les résultats du vaccin à ARN messager de Pfizer/BioNTech sur l’efficacité et les effets secondaires ont été rendus publics par la FDA et une autorisation d’utilisation d’urgence a été approuvée hier. Est-ce que ces données sont-elles aujourd’hui suffisantes pour les scientifiques ou faudrait-il rester prudent ?

Durant cette période de préparation des vaccins anti-Covid-19, qui est caractérisée par une grande crise sanitaire et économique à la fois, nous sommes en train de voir des protocoles d’étude très raccourcis dans lesquels il y a eu fusion de phases d’essais cliniques, soit phases 1/2 ou le plus souvent les phases 2/3, pour gagner du temps afin de faire accélérer la procédure d’acquisition des vaccins. Nous n’avons jamais vécu pareille situation.
La FDA se base sur l’étude du dossier fourni par la firme pharmaceutique qui produit le vaccin et, par conséquent, elle analyse les résultats de l’étude réalisée par la firme elle-même.

Pour ce qui est du vaccin à ARN messager de Pfizer-BioNTech, et vu la conjoncture actuelle aux Etats-Unis, qui vivent un état catastrophique qu’aucun pays n’a vécu depuis le début de la pandémie, situation similaire au Royaume-Uni, pays qui a enregistré le nombre de décès le plus élevé en Europe, la phase 3 des essais cliniques, qui est censée durer plus d’une année, a été court-circuitée à 60 jours à compter de la date de la dernière injection de la deuxième dose.
Ceci dit, seuls les effets secondaires constatés durant cette période sont déclarés, cela sous-entend une grande transparence et honnêteté de la part de la firme. Je pense que d’autres effets indésirables non mentionnés vont apparaître durant la campagne de vaccination ou la phase 4.

Comme déjà constaté et rapporté le 9 décembre, c’est-à-dire à 24 heures après avoir commencé sa campagne de vaccination contre la Covid-19, le Royaume-Uni a enregistré deux cas d’allergie sévère et vient de déconseiller (contre-indiquer ?) le vaccin Pfizer chez les sujets qui ont déjà fait des réactions allergiques sévères ou qui présentent des allergies médicamenteuses ou alimentaires. Ce type de réaction peut être constatée avec des vaccins non Covid-19 ou n’importe quel médicament.
Donc, on voit très bien que les effets secondaires non constatés durant les phases des essais cliniques commencent à être déclarés sans remettre en cause son efficacité du fait que la grande majorité de la communauté scientifique britannique a salué et applaudi l’arrivée du vaccin anti-Covid-19 au Royaume-Uni.

Le rapport de la FDA confirme l’efficacité à 95% dans la prévention de la maladie Covid-19 comme annoncée par le laboratoire. L’Algérie peut-elle prétendre à ce type de vaccin ?

Effectivement, c’est un vaccin qui a montré une grande efficacité, beaucoup plus élevée par rapport à ce qu’on s’attendait et aussi par rapport au seuil d’efficacité exigé par l’OMS.
Les effets secondaires ou indésirables rapportés dans le document d’étude de la firme et le rapport de la FDA sont relativement acceptables. Pour ce qui est du prix, qui reste à mon avis très élevé, cela relève des prérogatives des moyens et des décisions de chaque pays.
Par contre, en tant que biologiste et professeur en immunologie, j’ai une idée générale sur les moyens de conservation dont on dispose, l’état des lieux des structures hospitalières concernant le volet relatif aux moyens logistiques de conservation disponibles, il est très difficile pour nous d’acquérir un tel vaccin sachant qu’un congélateur -80°C coûte aux alentours de trois millions de dinars et la grande majorité de nos hôpitaux sont, malheureusement, dépourvus de ce type d’équipement.

Ces résultats ont également montré que cette efficacité est obtenue bien avant l’injection de la seconde dose. Comment expliquez-vous cela ?

C’est l’évolution normale et naturelle de la réponse immunitaire. En effet, la première dose du vaccin anti-Covid-19 simule en partie la primo-infection par le SARS-CoV-2 et induit, de ce fait, une réponse immunitaire de type cellules T et anticorps dirigés contre le virus.
Comme témoins de cette réaction, ce sont les sérologies Covid-19 positives chez les patients ayant déjà contracté le virus quelques jours ou quelques semaines auparavant. Donc, on est bien protégés après l’injection de la première dose.
Néanmoins, et suite à la publication de plusieurs travaux scientifiques montrant que cette immunité ne dure que quelques semaines, voire quelques mois, les firmes pharmaceutiques ne veulent pas prendre de risque par rapport à la durabilité de la protection et ont opté pour une dose de rappel 3 à 4 semaines après la première injection.
L’objectif principal de cette deuxième dose, appelée aussi dose de rappel, est de stimuler ou booster une réponse immunitaire beaucoup plus intense, plus d’efficacité, plus durable et prête à intervenir rapidement dès l’entrée du virus SARS-CoV-2 dans l’organisme.

Le vaccin du laboratoire britannique AstraZeneca est jugé sûr par la revue The Lancet et la FDA évalue favorablement le vaccin de Pfizer. Pensez-vous que ces vaccins vont protéger de la contagion et de la transmission asymptomatique ?

Malgré le cas ayant développé une myélite transverse 14 jours après avoir reçu la deuxième dose, le vaccin du laboratoire britannique AstraZeneca basé sur une technologie différente de celle de Pfizer en utilisant un adénovirus de chimpanzé comme vecteur, les responsables de ce géant pharmaceutique ont déclaré que leur objectif n’était pas lucratif et qu’ils ciblaient beaucoup plus l’accès de leur produit aux pays à faible et à moyen revenus vu le prix qu’ils proposent ainsi que la logistique de base relative au transport et à la conservation du produit.
Pour ce qui est de l’efficacité des deux vaccins dans la protection de la contagion, aucune étude n’a pu encore aboutir à ce type de conclusions, d’où la nécessité de maintenir les mesures barrières pendant quelques mois après le début de la campagne de vaccination qui restent le meilleur garant contre la transmission en attendant de nouvelles recommandations.
Les résultats du vaccin britannique publiés par la revue The Lancet laissent espérer que le vaccin serait capable d’interrompre certaines transmissions des sujets asymptomatiques et proposent d’augmenter l’effectif des participants pour confirmer ces résultats.
A son tour, la FDA a conclu que des évaluations supplémentaires seront nécessaires pour déterminer l’effet du vaccin sur la prévention de développer des infections asymptomatiques.

D’autres vaccins sont en course. Avez-vous plus de détails au plan scientifique sur les vaccins chinois et russe ?

Le Centre national de recherche en épidémiologie et microbiologie russe, nommé Centre Gamaleya, a beaucoup de recul par rapport à la production de vaccins utilisant l’adénovirus humain comme vecteur. Ce sont des vaccins bien connus sur le plan efficacité et sécurité depuis les années 80’ du siècle dernier.
Il faut rappeler que ce laboratoire russe a récemment reçu un brevet international pour le vaccin Ebola utilisant l’adénovirus comme vecteur. Pour ce qui est du vaccin Sputnik V, il est bien toléré avec une efficacité avoisinant les 92%, mais ce que la communauté scientifique reproche à la Russie et à la Chine est le fait de ne pas avoir encore publié leurs études, surtout celles relatives aux résultats de la troisième phase d’essai clinique.
On note aussi que le prix du vaccin russe est deux fois plus cher que celui d’AstraZeneca. Le vaccin chinois de la firme Sinopharm a une efficacité de 86%, et qui s’élève à 100% dans la prévention des formes sévères de la Covid-19, on n’a déclaré aucun effet indésirable sérieux et il est un peu moins cher que celui d’AstraZeneca.
A ce jour, la Chine possède cinq vaccins candidats qui sont actuellement dans la phase 3 des essais cliniques, ce sont les seuls vaccins dont les essais cliniques ont été réalisés dans 16 pays différents. Un million de Chinois ont déjà été vaccinés.

Ne pensez-vous pas que le seul choix qui reste à l’Algérie est le vaccin chinois, vu les conditions posées par le ministère de la Santé ?

Vous savez que les Russes ont déclaré qu’ils ne sont pas habitués et ne possèdent pas les capacités de production à grande échelle, et proposent de ce fait, d’après les déclarations de leur ambassadeur, d’établir des accords de partenariat de production ou de conditionnement du vaccin pour d’éventuels approvisionnements plus significatifs avec certainement beaucoup d’avantages pour les pays partenaires.
Pour ce qui est de la Chine, qui a cinq potentiels vaccins, qui ne sont pas chers et ne nécessitent pas une réfrigiration à -70°C, ils sont produits par des géants pharmaceutiques chinois expérimentés dans la production massive et c’est l’occasion à ne pas rater pour venir au secours des pays qui n’arrivent pas à arracher leurs quotas ou qui trouvent le marché occidental trop cher, et on parle d’ailleurs de «la diplomatie vaccinale de la Chine», phénomène redouté par l’Occident, comme en témoigne la déclaration de Huang Yanzhong, chercheur principal pour la santé mondiale au Council on Foreign Relations : «Il ne fait aucun doute que la Chine pratique la diplomatie des vaccins dans un effort pour réparer son image ternie.»
Donc, on est vraiment en face d’une situation soumise à la loi de l’offre et de la demande, où les plus forts vont l’emporter.

Quels sont les critères pour l’élaboration d’une stratégie de vaccination ?

Les stratégies de vaccination, qui sont souvent dictées par les autorités sanitaires après consultation des experts dans le domaine, diffèrent d’un pays à l’autre en fonction de plusieurs données, dont les plus importantes sont celles liées à la démographie de la population du pays concerné.
A titre d’exemple, le Royaume-Uni a fixé l’âge des « sujets âgés » à 80 ans, tandis que dans le reste du monde il est de 65 ans.
Cependant, la stratégie de vaccination, dont l’objectif est de prévenir l’infection par le SARS-CoV-2 et non pas de guérir la maladie Covid-19, obéit à quelques règles générales communes, c’est-à-dire protéger les sujets les plus exposés au virus ainsi que les plus vulnérables.
Dans la première catégorie, on trouve le personnel hospitalier et toutes les personnes travaillant en contact du public, comme les fonctionnaires des APC, les agents de l’ordre, caissiers, vendeurs, réceptionnistes ainsi que ceux exerçant dans les espaces restreints, alors que dans la deuxième catégorie on a les sujets âgés.
Je rappelle que nous avons enregistré, chez nous, un taux de mortalité élevé, même chez les sujets dont l’âge varie entre 55 et 65 ans, et les personnes atteintes de pathologies chroniques sans oublier les obèses qui se sont montrés très vulnérables à cette infection.

Concernant la catégorie des personnes déjà infectées, je pense qu’il doit y avoir un délai pour se faire vacciner, lequel délai n’a pas encore été précisé ou fixé par les firmes de production de vaccins. Enfin, je suppose que la population pédiatrique qui a moins de 16 ans sera exclue, au moins au début de la campagne vaccinale, en attendant d’autres recommandations.

Djamila Kourta

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