La production en Algérie du vaccin russe contre la Covid-19, Spoutnik V, est une démarche possible.
C’est ce qu’a affirmé, mardi au Jeune Indépendant le premier secrétaire à l’ambassade de Russie à Alger, Samsonov Mikhail, précisant que cette démarche est envisagée sur proposition de la Russie, laquelle attend l’accord des autorités publiques algériennes.
« La fabrication du vaccin russe anti-Covid-19, Spoutnik V, en Algérie est dans nos cordes.

Nous avons d’ailleurs engagé, dans ce sens, des discussions avec les autorités sanitaires algériennes desquelles dépendra la concrétisation de ce projet. Pour le moment, les choses en sont à la phase d’étude par le pouvoir algérien qui, logiquement, prend son temps pour examiner la proposition russe », a déclaré au Jeune Indépendant M. Samsonov. Les intentions de la Russie quant à la production de son vaccin contre le nouveau coronavirus chez son partenaire historique et stratégique de la Méditerranée ont été dévoilées lors d’une rencontre, au mois d’août dernier, qui a réuni l’ambassadeur russe en Algérie, Igor Beliaev, et les ministres de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, et de l’Industrie pharmaceutique, Lotfi Benbahmed. Dans une déclaration accordée mardi à l’agence russe Spoutnik, l’ambassadeur russe a assuré que son pays est prêt à coopérer avec son partenaire (Algérie) en vue de mettre en place ce projet. Il a précisé que «le Fonds russe pour les investissements directs propose plusieurs formules de coopération, mentionnant, à titre d’exemple, l’acquisition directe, le transfert de technologie et la fabrication conjointe ainsi que la participation aux tests de la troisième phase». Toutes ces formules ont été évoquées, a poursuivi le même responsable lors des discussions algéro-russes sur ce sujet, soulignant que les résultats de l’efficacité du vaccin ont atteint 95%, faisant de Spoutnik V « l’un des meilleurs vaccins proposés sur le marché mondial ».

Pas plus tard que la semaine passée, la Russie a présenté au siège de l’ONU son vaccin contre la Covid-19, lors d’une réunion tenue en visioconférence, à laquelle pas moins de cinquante pays ont pris part, dont l’Algérie. Ainsi, le ministre russe de la Santé, Mikail Mourachko, avait indiqué que son pays « allait le produire en Russie, mais aussi partout dans le monde », laissant entendre que son pays est disponible à s’engager avec ses partenaires étrangers dans les démarches de fabrication dudit vaccin. Selon toute vraisemblance, les Russes semblent remuer ciel et terre en vue de placer leur vaccin sur le marché mondial en proposant son acquisition à un prix « beaucoup moins cher » que celui d’autres producteurs mondiaux (moins de 10 dollars selon les indications des autorités russes).

L’écart est visiblement flagrant si l’on compare ce prix à ceux des deux vaccins déjà commandés pour les premières opérations de vaccination, à savoir Pfizer-Biontech et Moderna, proposés respectivement à 19,5 et 39 dollars. En tout cas, si la pandémie de la Covid-19 continue à faire des ravages parmi la population mondiale, la course vers la fabrication de « l’antidote », elle, semble avancer aussi à pas de géant. Depuis des mois, des laboratoires pharmaceutiques à travers le monde se sont lancés dans une rude concurrence, laissant l’opinion publique mondiale concentrée sur les dernières inventions en la matière, annoncées en fonction des résultats des tests d’efficacité obtenus.

Quant à la mise sur le marché du fameux vaccin contre le nouveau virus mortel, rien n’est sûr jusqu’à présent, juste des demandes d’autorisation que prévoient introduire certains producteurs en vue d’une commercialisation, à l’image de Pfizer et Moderna, qui doivent faire leurs demandes, ces jours-ci, auprès de l’Agence américaine des médicaments (FDA).

A. Mehdid