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Le jeune indépendant | Algérie | 09/12/2020
Face à la rupture de stock de plusieurs médicaments, comme signalé par le Syndicat national algérien des pharmaciens d’officine (SNAPO), qui liste au moins 300 médicaments introuvables, on envisage d’optimiser la gestion du marché du médicament grâce à la mise en place d’une plate-forme numérique. Celle-ci va permettre d’informatiser les données à l’échelle nationale afin de régulariser le marché du médicament, en plus de l’observatoire qui sera mis en place en janvier 2021.
C’est ce qu’a indiqué, ce mercredi, le directeur de l’Agence nationale du médicament (ANAM), Kamel Mansouri, lequel impute cette rupture à plusieurs facteurs, réfutant toutefois le nombre de médicaments en rupture annoncé. « C’est vrai qu’il y a rupture, mais les chiffres avancés ici et là ne reposent pas sur des études », a-t-il indiqué, affirmant que cette situation n’est pas propre à l’Algérie. Il conteste la liste des produits en rupture élaborée par le SNAPO, qui a tiré la sonnette d’alarme sur l’indisponibilité de 300 médicaments.
Ce sont moins de 100 médicaments qui sont en rupture de stock, selon le directeur de l’ANAM, qui se fie au chiffre du ministère de l’Industrie pharmaceutique. Selon lui, on ne peut pas parler de rupture en l’absence de princeps, alors que le médicament générique est disponible et « mis de côté ». « C’est là un dysfonctionnement au niveau de la prescription et c’est là qu’il faut intervenir », a souligné M. Mansouri lors de son passage sur les ondes de la Chaîne 3. Il a évoqué d’autres facteurs ayant conduit à ces ruptures, comme les programmes d’importation qui n’ont pas été signés et d’autres qui n’ont pas bien été exécutés, outre la crise sanitaire qui a perturbé l’importation des matières premières. Il a aussi pointé du doigt la spéculation à laquelle se livrent certains opérateurs en faisant de la vente concomitante. « Il faudrait rompre avec ces pratiques pour pouvoir expliquer ces ruptures », a-t-il dit.
Pour faire face à cette situation, l’intervenant a évoqué des mesures prises par le ministère de l’Industrie pharmaceutique mais aussi par l’Agence du médicament. « Il y a eu un signalement pour quelques produits en rupture qui ont été réalisés en priorité », a-t-il précisé, affirmant que «la situation s’est nettement améliorée au mois de novembre ».
Cependant, l’important est de remédier définitivement à cette situation qui se répète, pénalisant les malades dont la vie dépend d’un médicament précis. C’est pourquoi l’on envisage la mise en place d’une plate-forme numérique qui va permettre d’informatiser les données à l’échelle nationale. « C’est de cette manière qu’on pourra identifier les insuffisances et intervenir afin de régulariser le marché », a-t-il noté. Selon lui, il n’y a aucune visibilité sur le marché du médicament actuellement à cause du manque d’informations qui ne parviennent pas à la centrale. L’informatisation, a-t-il dit, nous permettra donc d’avoir une idée globale sur les médicaments existants sur le marché et cela permettra également d’éviter les médicaments périmés. « Il convient de signaler qu’il y a beaucoup de médicaments périmés à cause de cette gestion qui date de plus de 40 ans et qui montre des insuffisances.
C’est là où on doit optimiser afin d’éviter les ruptures et les médicaments périmés », a-t-il expliqué. Cela devrait s’ajouter à l’observatoire qui sera mis en place en janvier 2021 au niveau du ministère de l’Industrie pharmaceutique. Il réunira tous les acteurs du médicament, à savoir les fabricants, les distributeurs et les pharmaciens et permettra d’avoir une meilleure visibilité sur le marché du médicament, a-t-il conclu.
Lilia Aït Akli
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