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Le jeune indépendant | Algérie | 02/12/2020
L’Algérie fait face à une pénurie de médicaments sans précédent. L’indisponibilité d’un nombre important de médicaments, constatée aussi bien que par les pharmaciens que par les patients, a été, une fois de plus, confirmée par le président du Syndicat national des pharmaciens d’officines (SNAPO), Messaoud Belambri, qui a souligné l’ampleur de cette pénurie, laquelle touche également des médicaments produits localement.
C’est une pénurie de médicaments inédite qui menace l’Algérie. D’ailleurs, on peut déjà constater cet état de fait dans plusieurs pharmacies. On parle de près de 300 médicaments manquants, pour une grande partie essentiels et indispensables au traitement de maladies chroniques. Le président du SNAPO, qui s’est exprimé hier sur les ondes de la Chaîne 1, n’a pas manqué d’afficher son étonnement quant à l’ampleur de la rareté de plus de 300 médicaments, y compris ceux produits localement, à l’image du paracétamol. « Sans exagérer, nous n’avons jamais atteint une telle pénurie de médicaments », a déclaré M. Belambri, estimant que cette situation « ne peut être prise à la légère» et qu’«une réponse forte doit être apportée à ce problème ».
« Il y a 302 médicaments manquants, tous nécessaires et répartis entre la production locale et celle de l’importation », a-t-il ajouté. Selon M. Belambri, toutes les maladies sont concernées par la rareté, notamment les maladies chroniques, comme le diabète et l’asthme, ainsi que les maladies mentales. Il a relevé que même le paracétamol, pourtant produit localement, est rare même s’il contient 15 produits locaux. M. Belambri a évoqué plusieurs raisons ayant conduit à cette situation. Il s’agit, selon lui, de la question du retard « de signature des programmes d’importation ».
Plusieurs raisons sont à l’origine de la pénurie de médicaments. Ce problème se pose notamment « depuis le transfert des prérogatives du ministère de la Santé au nouveau ministère des Pharmacies. Le programme a été annulé et nous ignorons encore son sort », a-t-il ajouté.
L’invité de le radio a évoqué également « le manque de transparence et de contrôle, d’où les défaillances enregistrées dans la numérisation de secteur ». Messaoud Belambri a, en outre, critiqué ce qu’il a qualifié de « précipitation dans la réduction de la facture des importations à un taux avoisinant le quart, soit 500 millions de dollars par an », reprochant à cette démarche d’avoir été entamée sans avoir anticipé les garanties à même d’éviter les pénuries et les perturbations sur le marché du médicament ».
Lynda Louifi
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