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El Moudjahid | Algérie | 29/11/2020
Spécialiste en épidémiologie et médecine préventive au CHU Mustapha-Pacha (Alger) et expert en vaccinologie, le professeur Abdelouahab Bengounia estime, dans cet entretien, que la fermeture des écoles et la création de centres d’isolement des malades en dehors des hôpitaux pour contrecarrer la propagation de l’épidémie dans le pays sont nécessaires.
El Moudjahid : Comment qualifiez-vous la situation épidémiologique actuelle ?
Le Pr Bengounia : La situation est malheureusement plus qu’inquiétante, aussi bien en Algérie qu’ailleurs dans le monde. Cependant, une lueur d’espoir est accordée à l’humanité par la récente mise au point de plusieurs vaccins contre ce virus mortel et sera, Incha Allah, salvatrice.
Quelles sont les raisons de l’augmentation du nombre de contaminations ?
Elles sont certainement multiples. Outre le peu, voire parfois le manque de moyens de protection individuelle et collective (tenues, bavettes, antiseptiques…) et le relâchement de la vigilance, le corps médical est fatigué. Stressé par un ennemi mortel invisible, il est aujourd’hui à la limite de ses capacités, soumis depuis maintenant plus de neuf mois à une surcharge physique et psychique considérable, c’est le stress qui s’installe insidieusement avec son lot de conséquences. Il déprime l’immunité, rend l’organisme moins résistant et plus vulnérable à l’agression extérieure. Mais c’est la mutation du virus qui reste à craindre le plus.
Dans le cas où la situation épidémiologique s’aggrave, quelles seront les mesures qui devront être envisagées ?
Il faut, entre autres mesures, songer à fermer les écoles et à créer des centres d’isolement en dehors des hôpitaux afin d’éviter l’effondrement du système national de santé, car les mesures barrières sont endurcies ainsi que l’hygiène publique d’une manière générale.
L’Etat s’est engagé à acquérir le vaccin anti-covid dès sa mise sur le marché. Sur quelles bases doit-on procéder au choix du vaccin ?
Depuis la découverte par Louis Pasteur du vaccin antirabique en 1885 et l’éradication de la variole en 1980, les vaccins sont devenus parmi les plus importantes découvertes médicales de l’histoire de l’humanité. Leur fabrication doit obéir à des règles rigoureuses très strictes, car ils sont destinés à être administrés à des personnes non malades et aucun droit à l’erreur n’est toléré. Le meilleur critère de choix d’un vaccin est le facteur temps et l’expérience du terrain pour vérifier l’innocuité et l’efficacité à moyen et long terme, et pour cela, il faut vacciner à grande échelle. A ce titre, je pense qu’il serait beaucoup plus sage d’attendre que tous les vaccins actuellement plébiscités fassent leurs preuves. Il faut méditer, à la veille du 1er décembre (journée mondiale du SIDA), sur le fait que le problème de santé le plus préoccupant pour l’humanité et pour l’OMS, apparu depuis 40 ans (1981), qui a infecté à ce jour 75,7 millions de personnes et en a tué 32,7 millions, n’a toujours pas de vaccin.
En attendant l’arrivée du vaccin, quel est l’appel que vous lancez à la population ?
En attendant l’arrivée du bon vaccin, il faut se concentrer sur la disponibilité de l’oxygène, les mesures barrières et la prévention.
Propos recueillis par Kamélia Hadjib
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