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El Moudjahid | Algérie | 03/12/2020
Le professeur en immunologie, Sofiane Samir Salah, chef de service d'immunologie au CHU Mustapha-Pacha, souligne l’importance d’effectuer des études de séroprévalences. «Les études séroprévalences sont très importantes sur des échantillons de population soit dans les hôpitaux, dans les prisons ou les grandes entreprises mais aussi dans des zones épidémiques ou des clusters où il faut faire ce genre d’étude pour avoir une idée sur taux de pénétrance du virus», a indiqué, à El Moudjahid, le Pr Salah.
Le spécialiste en immunologie a fait savoir que le résultat d’une étude de séroprévalence effectuée au niveau du CHU Mustapha entre mai et juillet a révélé que 5% du personnel était immunisés contre le coronavirus.
« Ce qui veut dire qu’ils ont été contaminés et ils ont développé une réponse immunitaire contre le virus », a-t-il expliqué, ajoutant que le taux a dû augmenter pendant les mois qui ont suivi l’étude.
Selon le Pr Salah, les études de séroprévalences permettent de se situer dans un organisme donné ou une population pour dire à quel niveau d’infection et donc d’immunisation nous sommes.
Cela permettra de rejoindre les chiffres de la fameuse immunité collective que « nous avons toujours espéré et qui prend du temps et qu’entre-temps elle fait des dégâts ».
Concernant la durée de l’immunité acquise après une contamination par le virus, le spécialiste a indiqué que le débat était très large et très contradictoire. « Depuis le début de l’épidémie tout le monde a dit que le virus ne durera pas plus de trois mois », a-t-il expliqué, précisant que les immunologistes ne voient pas les choses de cette façon.
Il dira que « toute infection qui donne une bonne réponse immunitaire théoriquement donne une immunité de plusieurs mois voire de plusieurs années ». « C’est le dogme de l’unité », a-t-il noté.
Le spécialiste a indiqué que de nouvelles études ont confirmé « ce qu’on pensait au début ». Selon lui le coronavirus donne une symptomatologie assez large et une réponse assez importante. « Ce qui permet au système immunitaire de réagir en développant des anticorps et une réponse immunitaire et de réagir face à un deuxième contact avec le virus », a expliqué le chef de service d’immunologie.
Il fera part de l’existence dans cas d’une réelle ré-infection bien que le sujet a eu déjà un premier contact avec le virus où le système immunitaire ne réagit pas bien ou mal. «Dans ce cas, il s’agit probablement d’une nouvelle souche», précise le praticien qui souligne l’intérêt de la séroprévalence ou le titrage des anticorps après la vaccination contre la Covid-19 pour voir si les sujets qui n’ont jamais été infectés développent des anticorps après la vaccination.
S’exprimant sur le nombre de contamination enregistré quotidiennement, le Pr Salah dira que «nous sommes en face d’une réelle augmentation», ajoutant que les chiffres annoncés ces derniers jours montrent une légère diminution. Pour lui, la situation épidémiologique dépend de plusieurs facteurs précisant que l’élément le plus important est le respect des gestes barrières. Il a indiqué que pendant l’hiver il y a une résurgence des virus qui sont plus actifs.
Le spécialiste a souligné l’importance d’une application rigoureuse des mesures de protection et de prévention contre le coronavirus pour endiguer la propagation et faire baisser le nombre de cas.
«Il faut respecter les gestes barrière, notamment le port de masque parce que beaucoup de maladies sont induites par les petites gouttelettes transmises par l’air», a indiqué le Pr Salah.
Kamelia Hadjib
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