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Revue de presse

Pr Malika Benhalima. Professeur en immunologie, ancienne chef du service d’immunologie au CHU Mustapha Bacha : « L’utilisation des tests antigéniques doit être bien encadrée »

El Watan | Algérie | 29/11/2020

Malika Benhalima, professeur en immunologie, revient dans cet entretien sur la place des tests antigéniques dans le diagnostic de la Covid-19. Un moyen de diagnostic qui nécessite, selon elle, un encadrement spécifique avec des indications bien précises. Ils ne peuvent pas se substituer à la technique de référence utilisée actuellement, notamment la RT/PCR, a-t-elle insisté.

Dans le cadre de la lutte contre la pandémie de Covid-19, le diagnostic est un axe stratégique pour réduire la transmission virale. De nouveaux tests font leur apparition, tels que les tests antigéniques de diagnostic rapide (TDR Ag). Quelle évaluation faites-vous de tous ces moyens de diagnostic ?

Devant une telle situation de pandémie, le diagnostic et le dépistage restent les moyens essentiels pour justement identifier les cas de contamination, les isoler et les traiter pour casser la chaîne de transmission.

Face à cela, deux questions cruciales sont habituellement posées, à savoir : suis-je porteur du virus ? et Ai-je été exposé au virus ?

Concernant la première question, deux tests recommandés par l’OMS permettent de poser un diagnostic d’infection par le virus «Severe Acute Respiratory Coronavirus 2» (SARS-CoV-2), responsable de la Covid-19.
La RT- PCR (réaction de transcription inverse suivie d’une réaction de polymérisation en chaîne) sur prélèvement nasopharyngé est un test virologique moléculaire qui permet la détection directe du matériel génétique (ARN viral) du SARS-CoV-2 chez les personnes infectées symptomatiques et asymptomatiques.
Du fait de sa très bonne sensibilité et spécificité, elle reste à ce jour la méthode de diagnostic de référence de la Covid-19.

Les tests antigéniques de diagnostic rapide (TDR Ag) sont basés sur le principe de l’immunochromatographie à flux latéral, disponibles sous forme de cassette, qui permettent sur un prélèvement nasopharyngé ou nasal la détection qualitative de l’une des protéines de structure (antigènes) du virus Sars-CoV-2, dont la plus utilisée est la nucléoprotéine N, en raison de son abondance relative.

Majoritairement présents sous forme de tests unitaires rapides, ils sont destinés à être utilisés sous forme de tests rapides d’orientation diagnostique (TROD), réalisés au plus près du patient par des professionnels de santé ou sous forme de tests de diagnostic rapides (TDR), effectués en laboratoire de biologie médicale.

Quant à la question de savoir si j’ai été exposé au virus, dans ce cas, les tests sérologiques (automatisés et rapides) à partir d’un échantillon de sang sont préconisés.
Commercialisés en avril 2020, ces tests détectent des anticorps produits suite à une infection par le Sars-CoV-2, témoins d’une réponse immunitaire spécifique des protéines antigéniques du virus (protéine de structure S ou la nucléoprotéine N).
Un résultat positif atteste d’une exposition antérieure au virus, mais ne permet pas d’affirmer si ces anticorps ont la capacité de neutraliser le virus en cas de réinfection.
Ils ne fournissent pas d’informations sur le statut infectieux d’un individu. Selon l’avis de la haute autorité de santé (HAS), les indications retenues concernent principalement les enquêtes séro-épidémiologiques.

Quels sont les avantages de ces tests ?

En septembre 2020, les TDR Ag sont venus pour renforcer l’arsenal du diagnostic existant de la Covid-19. L’objectif de ces tests est d’accélérer et de faciliter la réalisation du test et son rendu de résultats afin d’isoler les porteurs du virus et de réduire les risques de propagation virale.
Ces tests simples permettent d’obtenir un résultat entre 15 et 30 minutes suivant le prélèvement, tout en offrant une facilité d’interprétation et une plus grande souplesse d’utilisation.

La manipulation ne nécessite pas de formation spécifique ou le recours à des laboratoires, permettant ainsi de décentraliser le dépistage.

Par contre, les tests RT-PCR, dont le résultat n’est disponible dans le meilleur des cas qu’après 4 à 6 heures, doivent être réalisés au sein de laboratoires de biologie médicale et nécessitent un matériel adapté et coûteux ainsi qu’un personnel formé.

Qu’en est-il de la fiabilité des TDR Ag ?

Les tests utilisés doivent répondre aux critères de qualité et fiabilité retenus par la HAS et l’OMS, soit une sensibilité ≥ 80% (pour limiter le nombre de faux négatifs) et une spécificité ≥ 99% (pour s’assurer que les cas positifs sont bien des cas de Covid-19 et non des cas liés à d’autres virus saisonniers) par rapport au test RT-PCR de référence.
Du fait d’une sensibilité inférieure à celle des tests RT-PCR, les risques de ne pas détecter les personnes infectées par le Sars-CoV-2 sont plus grands.

Dans le but de s’assurer de leurs performances, un délai maximal de 4 jours est fixé pour la réalisation de ces tests après le début des symptômes (la charge virale étant maximale sur cette période) et dans le strict respect des instructions fournies par le fabricant.
La sensibilité de la RT-PCR est telle qu’elle a la capacité de détecter le virus même en très petite quantité. Cependant, la RT-PCR peut être faussement négative en raison d’un prélèvement non conforme, du milieu de transport, de la qualité du test et du délai de prélèvement par rapport au début des symptômes.
La charge virale peut s’avérer indétectable si le prélèvement est réalisé trop tôt ou au-delà d’une semaine de symptômes. En Algérie, les tests antigéniques requièrent une évaluation de leurs performances par l’Institut Pasteur d’Algérie par rapport à la RT-PCR.

Ces tests doivent obéir aux mêmes critères de sensibilité et spécificité recommandés par l’OMS pour qu’ils puissent être commercialisés.

Ces tests peuvent-ils remplacer la RT-PCR dans le diagnostic de la Covid-19 ?

L’OMS et la HAS ont proposé d’intégrer les TDR Ag dans la stratégie de diagnostic de la Covid-19, en partant du principe que ces tests répondent aux performances requises.
Cependant, ces deux organismes considèrent que la RT-PCR à partir d’un prélèvement nasopharyngé reste l’examen de référence (gold standard) pour le diagnostic de la Covid-19, car les TDR Ag sont moins performants.
De ce fait, leur utilisation doit être encadrée. Ils ne peuvent pas se substituer au dépistage de référence du virus SARS-CoV-2 par RT-PCR. Cependant, ils constituent une bonne alternative pour le diagnostic de la Covid-19. Ils sont préconisés par la HAS chez les patients symptomatiques si le résultat du test RT-PCR ne peut être obtenu dans un délai de 48 heures.

Le test antigénique doit être réalisé dans les 4 premiers jours après l’apparition des symptômes. Au-delà du délai de 4 jours, le test indiqué est le RT-PCR, qui doit être réalisé au plus tard au 7e jour des symptômes. Si le résultat obtenu est positif, une confirmation par RT-PCR n’est pas nécessaire.

En cas de résultat négatif ou ininterprétable, il doit être confirmé par RT-PCR pour les patients à risque de développer une forme grave de la maladie.
Ces tests sont également préconisés pour les personnes non symptomatiques, non contacts, mais appartenant à une population exposée au risque de transmission virale, afin de débusquer les clusters. Il s’agit donc des populations qui vivent, étudient ou travaillent dans des lieux confinés, qui favorisent la transmission du virus à un grand nombre de personnes (universités, casernes…).

Au vu des critères de validation préconisés par OMS, les TDR Ag sous forme de TDR ou de TROD doivent être strictement réservés aux professionnels de la santé afin d’obéir à la stratégie d’isolement et de traçage des patients positifs. Ces tests pourraient être envisagés dans le cadre d’un dépistage ciblé, par exemple dans un établissement ou une collectivité.

Le recours aux TDR Ag, vu que les capacités des tests PCR actuellement limitées à cause de la crise sanitaire actuelle, peuvent être un excellent complément de la RT-PCR pour le diagnostic de la Covid-19 d’autant qu’ils sont moins coûteux, plus rapides mais à condition d’évaluer leurs fiabilités. Pour l’OMS, le lancement des tests rapides antigènes de haute qualité de la Covid-19 va doper les capacités de dépistage et changer la donne dans la lutte contre la pandémie en Afrique.

Djamila Kourta

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