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Le soir d'Algérie | Algérie | 29/11/2020
L’Algérie est-elle en train d’abandonner progressivement le traitement à base de l’hydroxychloroquine ? Officiellement non, mais l’augmentation spectaculaire du nombre de malades et de ceux hospitalisés ou en salles de réanimation et les études contradictoires sur l’efficacité clinique sèment le doute sur l’efficacité du traitement défendu et adopté depuis le mois de mars par les autorités sanitaires dans le protocole thérapeutique pour traiter les malades atteints du virus.
Malgré la réticence des médecins qui le prescrivent de moins en moins, l’on attend toujours une décision du ministère de la Santé pour déclarer au grand jour l’abandon de cette option de traitement pour les malades atteints par le coronavirus.
Le professeur Mohamed Belhocine, membre du Comité scientifique et président de la cellule d’investigation de suivi des enquêtes épidémiologiques du coronavirus sur le terrain, a déclaré mercredi dernier sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio algérienne qu’officiellement, « la chloroquine est toujours utilisée pour traiter les malades atteints de la Covid-19, tant qu’il n’y a pas de changement officiel ». Car le protocole officiel est mis en place par le ministère de la Santé ? « Il n’a pas été changé et devrait rester toujours en vigueur tout au moins dans les hôpitaux », a-t-il fait savoir.
Sur le terrain, la tendance générale est de moins en moins à l’usage du fameux médicament, selon beaucoup de médecins à travers différentes structures sanitaires du pays. Selon un médecin à l’hôpital El-Bir de Constantine, «l’hydroxychloroquine ne peut pas empêcher la détresse respiratoire et cela, nous l’avons signalé à plusieurs reprises déjà ». Un avis partagé par un autre médecin pneumologue privé exerçant au niveau de la région de Mila, le Dr Boukhaldoum qui affirme ne plus prescrire à ses malades la chloroquine car « au bout de 5 jours, je ne constate aucun changement ». Et d’ajouter : « La majorité des médecins prescrivent le même traitement standard, à savoir l’Augmentin et l’Azithromycine comme antibiotiques avec la vitamine C, le zinc et les anticoagulants comme Lovenox ». Tous les médecins contactés affirment la même chose et insistent pour dire que l’hydroxychloroquine est de moins en moins prescrite. Il est à rappeler que le médicament, après avoir été retiré du circuit de la vente pour n’être dispensé qu’en milieu hospitalier, a été à nouveau autorisé à la vente au niveau des pharmacies depuis le mois de juillet.
Le Pr Didier Raoult en personne avait avoué que « le médicament n’est efficace que s’il est donné précocement » et que de moins en moins d’études scientifiques recommandent sa prescription.
Qu’attendent les autorités sanitaires ou le ministre de la Santé pour le déclarer officiellement ? Surtout que de nouvelles orientations pour le traitement recourent à un traitement à base de corticoïdes. C’est ce qu’on appelle une corticothérapie dont l’efficacité a été signalée en raison notamment des effets anti-inflammatoires et immunosuppresseurs. Depuis le mois d’août, le ministre de la Santé, le Pr Benbouzid, aurait demandé à tous les responsables des structures publiques de la santé et aux directeurs des établissements sanitaires impliqués dans la lutte contre le coronavirus de prescrire la corticothérapie pour prévenir les complications inflammatoires tardives provoquées par le virus de Covid-19.
Ilhem Tir
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