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Le soir d'Algérie | Algérie | 30/11/2020
Dans la course à l’acquisition du vaccin contre le Covid-19, la disponibilité et les prix pratiqués risquent de ne pas être aussi déterminants que les paramètres liés à la capacité du système de vaccination national à assimiler une telle campagne de vaccination. Les vaccins exigeant des températures de conservation peu conventionnelles risquent de poser un sérieux problème au niveau de la logistique, notamment le transport et la conservation. Le choix se tournera fatalement vers des vaccins plus conventionnels auxquels le système de santé est plus adapté.
Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Le ministre de la Santé l’a assez répété : l’Algérie mettra les moyens qu’il faudra pour acquérir le vaccin contre le Covid-19. La mobilisation des ressources financières, dit-il, est loin de poser problème. Les soucis risquent néanmoins de se manifester sur un tout autre registre : celui de la logistique. Le comité chargé d’étudier les différentes possibilités qui s’offrent actuellement étudie certes les critères d’efficacité mais également d’innocuité mais ne néglige pas un aspect très important : celui de l’adaptation du vaccin choisi avec le système de vaccination déjà existant, notamment en termes de logistique, notamment le transport et le stockage dans des conditions bien précises.
Le directeur de l’Institut Pasteur estime, en effet, qu’« il y a des moyens logistiques propres à la technologie du vaccin nouvelle génération et qui nécessite un petit remodelage de notre système de vaccination. En fait, les moyens logistiques peuvent être déterminants sur le choix du vaccin à acquérir ». Et en la matière, le dilemme est encore entier en raison de la nature même de certains vaccins proposés. Celui développé par Pfizer et BioNTech mais également par Moderna exigeront des températures de conservation très basses, allant jusqu'à -80°C. Pour pouvoir les transporter et les stocker, c’est une grosse logistique qui doit être mobilisée avec un strict respect de la chaîne de froid. Avec des vaccins conservés à des températures plus conventionnelles de +2 à +8°, il n’est pas rare que la chaîne de froid ne soit pas totalement respectée, très souvent en raison de pannes de matériel roulant frigorifique servant à transporter les vaccins.
Évoquant une rencontre avec des représentants du laboratoire Pfizer, le directeur général de l’Institut Pasteur affirme que « nous avons abordé tous les aspects inhérents à ce nouveau vaccin, notamment l’aspect technique et l’aspect logistique de ce nouveau produit d’immunisation. C’est dire qu’il faudra bien négocier l’aspect logistique qui a toute son importance et peut même avoir un impact dans la campagne de vaccination. Par conséquent, il faudra trouver et acquérir des solutions par rapport à notre système de vaccination existant déjà. À ce niveau de négociation, il faudra prendre en compte certains aspects logistiques, puisqu’il s’agit d’un vaccin d’une nouvelle génération », ajoutant que « je pense qu’il ne faudrait pas chambouler tout le système de vaccination. Il faudra penser à préserver le système actuel puisqu’on aura à réaliser une vaccination de masse. Il s’agit aujourd’hui de discuter et d’étudier de près quel vaccin pourrait être plus facilement assimilé et absorbé par notre système de vaccination ».
Interrogée au sujet de la logistique à mobiliser, la directrice des approvisionnements au sein de l’Institut Pasteur assure que l’institut en question était habitué à conserver des vaccins à des températures négatives. L’acheminement et le stockage au niveau des wilayas ne poseront-ils pas problème ? Pas de réponse à ce sujet. Elle dit préférer laisser le soin d’y apporter des précisons aux personnes habituellement chargées de superviser les campagnes de vaccination. Autre paramètre à prendre en compte, la nature même de la campagne de vaccination. Elle ne se fera certainement pas en une seule vague en raison de l’impossibilité d’acquérir toutes les doses en même temps. La vaccination s’étalera donc sur plusieurs périodes, nécessitant la mise en place d’un calendrier fixant les catégories prioritaires et les modalités pratiques dans lesquelles s’effectuera la vaccination.
La démarche de l’Algérie qualifiée de « prudentielle » par le ministre de la Santé consiste actuellement à multiplier les contacts avec les représentants des laboratoires mais également les représentations diplomatiques dans l’espoir de trouver un juste équilibre entre efficacité et capacité d’adaptation du système de santé.
N. I.
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