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Le soir d'Algérie | Algérie | 25/11/2020
Comment se décline la stratégie algérienne pour le développement de l’industrie pharmaceutique ? Un secteur hautement stratégique retenu lors de la loi de finances complémentaire au même titre que les hydrocarbures nécessitant le maintien de la règle 51/49 et qui relève de la sécurité sanitaire avec environ deux milliards de dollars consacrés à l’importation des médicaments et deux autres à la production.
Le Dr Lotfi Benbahmed, invité de la rédaction de la Chaîne 3 de la Radio nationale, a précisé que des mesures ont été prises pour dynamiser la filière pharmaceutique en commençant par une série de lois et de décrets détaillant l’organigramme du ministère et portant, notamment, création d’une direction en charge de la régulation du médicament, une seconde dont les activités seront consacrées à la veille stratégique et la pharmaco-économie, une direction du développement industriel et une direction de la numérisation pour lever toutes les contraintes bureaucratiques et arriver à zéro papier avant une année, selon les explications du ministre.
« Depuis le début octobre, soit plus d’un mois et demi, nous avons déjà proposé et fait adopter 4 décrets exécutifs essentiels attendus depuis 8 ans et qui pourront mettre en place justement un véritable cadre réglementaire pour le fonctionnement de l’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP) », a indiqué le Dr Benbahmed. Il s’agit d’une batterie de mesures qui tendent, entre autres, à créer, sous la direction de l’ANPP, un cadre réglementaire d’homologation des produits pharmaceutiques et à mettre en place un comité intersectoriel des prix et mieux organiser les programmes d’importation des produits pharmaceutiques, afin de parer aux ruptures, d’éviter les actes de surfacturation. « Il ne fallait pas continuer à importer des produits qui sont produits localement, il ne fallait pas également continuer à importer des produits surfacturés et orienter l’importation vers des produits qui étaient en rupture », a souligné l’invité de la radio.
Abordant la pandémie de Covid-19, le premier responsable du secteur signale qu’outre la fabrication de produits de protection et de traitement tels que les gels, les masques, l’hydroxy-chloroquine, « cette industrie a commencé à démontrer ses capacités d’innovation en se lançant dans la fabrication de réactifs, jusque-là totalement importés ». Et d’ajouter : « Les tests de dépistage PCR vont commencer à être produits localement dans les semaines à venir par la société IMD.» « Les tests antigènes, ces nouveaux tests seront importés puis conditionnés localement par la société Salem », a encore renseigné le ministre.
Pour ce qui est des vaccins anti-Covid-19, dont la mise au point a été successivement annoncée par des laboratoires de divers pays, le Dr Benbahmed a indiqué que la plupart des grandes multinationales ont des représentations en l’Algérie avec lesquelles le ministère est actuellement en contact, à travers les canaux diplomatiques. Il affirmera que « l’acquisition du vaccin est une priorité pour le monde entier car la pandémie fait perdre 350 milliards de dollars par mois au monde, il est évident de passer à l’après-Covid ». Ce qu’il faut faire, car il y a une sur-médiatisation par rapport aux vaccins qui est parfois orientée, « l’Algérie adopte une attitude raisonnée qui est celle de choisir un vaccin de qualité », a affirmé l’invité de la Chaîne 3, relevant, cependant, qu’à ce jour, aucun des vaccins annoncés n’a encore fait l’objet d’une certification par une agence quelconque.
Selon lui, dans les semaines à venir, il y aura des avancées notables relevant, au passage, l’existence d’opérateurs pharmaceutiques possédant des installations pour pouvoir conditionner le vaccin localement, donc, « c’est toute cette approche logistique et industrielle que nous essayons de mettre en place une fois que la décision sur le choix du vaccin sera faite », a indiqué le Dr Benbahmed.
Moyens de protection : une autonomie totale
En matière de lutte contre le virus, le ministre notera qu’il y a 1 300 fabricants pour les masques à grand public, « le problème de moyens de protection, l’Algérie est totalement autonome ».
En ce qui concerne la disponibilité de l’oxygène médical, élément indispensable dans le traitement des personnes contaminées au coronavirus (Covid-19), il a tenu à expliquer que « la quantité produite cumulée des trois opérateurs en la matière offre une quantité jusque-là satisfaisante ». Il s’agit de 3 producteurs : Linde Gaz, Air Liquide et Calgaz Algérie qui produisent 320 000 litres d’oxygène chaque jour. Selon lui, « la problématique n’est pas dans la disponibilité de l’oxygène mais dans les moyens de stockage de ce gaz ».
Ilhem Tir
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