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El Watan | Algérie | 21/11/2020
Les ruptures de stocks et la tension d’approvisionnement en médicaments que connaît le pays depuis plusieurs années se sont fortement accentuées depuis le début de l’épidémie de Covid-19.
Une situation des plus alarmantes, puisqu’il s’agit de médicaments essentiels et d’intérêt thérapeutique majeur. Le retard dans la mise sous traitement ou l’interruption du traitement peuvent mettre en jeu le pronostic vital des patients.
Lovenox de la famille des héparines, un anticoagulant introduit dans le protocole thérapeutique de la Covid-19, constitue l’une des molécules les plus recherchées ces derniers jours, suivie de la vitamine D3 également prescrite dans ce contexte épidémiologique.
Le Levothyrox, indiqué dans les troubles de la thyroïde, est également la molécule qui connaît une forte tension pour ses différents dosages depuis quelques mois.
A ceux-là s’ajoutent de nombreux médicaments, tels que la progestérone injectable, les anti-inflammatoires, des antibiotiques, la Ventoline et certains produits indiqués pour des affections dermatologiques, qui sont introuvables au niveau des pharmacies.
A cet effet, les patients et leurs proches recourent aux réseaux sociaux pour tenter de trouver une issue, soit pour être orienté vers une pharmacie ou se faire dépanner.
Les pharmaciens affirment qu’il y a effectivement une demande importante sur certains produits, notamment les antibiotiques, les anticoagulants, et autres essentiels dans le traitement des maladies chroniques.
Ils signalent que les quantités de médicaments, notamment ces produits précis, sont très insuffisantes dans les pharmacies, alors que la demande augmente chaque jour. «Une tension qui risque de s’aggraver avec l’arrivée de l’hiver en plus de l’épidémie de la Covid-19», signale un pharmacien, qui explique que cette situation ouvre la voie à toutes les dérives.
Il fait référence justement au surstockage des médicaments en tension par les grossistes, les malades et les pharmaciens eux-mêmes. « Ce qui complique un peu plus la situation, d’où la vente concomitante devenue de nos jours monnaie courante. D’ailleurs, les pharmaciens au faible chiffre d’affaires sont les plus pénalisés », a-t-il déploré.
Ainsi la liste des médicaments sous tension s’allonge de jour en jour. Pour Abdelkrim Touahria, président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, la situation est effectivement préoccupante. « Les quantités sont effectivement très réduites, alors que la demande est très importante en ce moment.
En plus, le problème se pose pour les trois dosages du Lovenox, alors qu’il est prescrit pour éviter les complications de la Covid-19, en l’occurrence les thromboses veineuses », a-t-il indiqué tout en précisant qu’il y a deux fournisseurs pour ce médicament, un importateur et un fabricant local.
« Une rupture qui s’explique peut-être par un manque d’intrants pour le fabricant », a-t-il souligné. Le président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens évoque, ainsi, les pratiques déloyales sur le marché du médicament qui aboutissent à des tensions sur certains produits.
« Les gens, pris de panique, commencent alors à stocker des médicaments. C’est le cas des patients qui appréhendent la fin du traitement et certains grossistes pour marchander avec, et tout cela au détriment du malade », a-t-il déploré.
Il a rendu hommage, au passage, aux pharmaciens et aux personnels soignants qui sont en première ligne, dont plusieurs d’entre eux sont contaminés et d’autres décédés, et de recommander aux pharmaciens, aux laboratoires d’analyses médicales de faire preuve de la plus grande prudence et de vigilance en renforçant les protocoles sanitaires.
Du côté du ministère de l’Industrie pharmaceutique, la tension sur certains produits est réelle, vu que leur consommation a nettement augmenté depuis quelques mois. Comme c’est le cas pour le Lovenox, dont la consommation a été multipliée par 10, voire par 100.
« Nous avons deux millions de boîtes de plus de consommation avec la Covid-19. Ce produit était indiqué pour quelques pathologies, mais depuis son introduction dans le protocole thérapeutique contre la Covid, la demande a explosé.
Des avenants pour l’importation ont été signés et un fabricant local s’est engagé à fabriquer 200 000 boîtes par semaine.
Ce qui pourra désormais atténuer cette tension », nous apprend-on. Notre source explique qu’une nouvelle organisation est mise en place au niveau du ministère de l’Industrie pharmaceutique pour justement mettre fin à toutes ces perturbations pour les prochains programmes, notamment pour l’importation.
« Il sera question de définir, dès le départ, les volumes avec des échéanciers fixant les dates des livraisons », précise notre source qui révèle que « certains médicaments ont été importés en quantités suffisantes, mais la tension persiste. C’est le cas du Levothyrox.
Des avenants ont été signés au cours de l’année, mais il demeure sous tension. Des enquêtes ont dévoilé que ce produit est souvent surstocké et est réexporté sous forme de colis et en quantité ».
Notre source signale qu’une nouvelle directive est adoptée et elle est présentée aux opérateurs de la pharmacie pour justement arriver à une meilleure régulation du marché et surtout faire en sorte qu’il y ait une coordination entre importateurs, producteurs et distributeurs afin d’assurer une meilleure disponibilité des médicaments.
D’autant que, précise notre source, de nombreuses molécules seront intégrées à la fabrication locale dans les prochains mois. « La liste des médicaments essentiels est en cours d’élaboration au niveau de la direction chargée de la pharmaco-économie au sein du ministère de l’Industrie pharmaceutique », précise notre source.
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