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El Watan | Algérie | 15/11/2020
Les cas de Covid-19 présentent des complications parfois graves dès le début de leur hospitalisation. Est-ce le cas dans votre unité ?
Effectivement, les patients Covid-19 arrivent aux urgences, ces derniers jours, en détresse respiratoire aiguë nécessitant de l’oxygénothérapie avec des signes de complications cardiaques précoces. Chez ceux qui présentent des formes sévères, ces complications s’accentuent.
Nous avons constaté que les patients Covid-19 présentant des formes modérées à sévères développent des complications cardiovasculaires sévères, même chez les jeunes adultes.
Ainsi, parmi les patients hospitalisés à notre niveau, trois malades sur six présentent des troubles du rythme. Ce qui constitue la première complication, et elle est la cause du décès dans quelques cas. Ce qui explique la mort subite de certains patients.
L’Algérie enregistre, au cours ce mois de novembre, une recrudescence du nombre de cas de Covid-19. Cela est-il lié au relâchement, ou y a-t-il d’autres facteurs ?
La situation épidémiologique actuelle est mondiale et ne concerne pas uniquement l’Algérie. L’ensemble des pays souffrent d’un problème crucial de recrudescence de l’épidémie. Nous voyons bien que le profil de l’épidémie a évolué et notre interrogation est de savoir si le virus a bien changé de comportement ?
Expliquer cela par une diminution de la vigilance de la population n’est peut-être pas faux, mais il existe d’autres facteurs, dont celui lié au virus, qui peuvent expliquer aussi cette situation, bien que n’ayant pas pour le moment de preuve génétique en Algérie d’une mutation virale. Lors de sa réplication, un virus peut muter et devenir plus ou moins virulent pour l’homme.
Ces changements sont aléatoires et imprévisibles. Une mutation génétique du Sars-CoV-2 se propage rapidement dans le monde depuis cet été.
C’est la souche dominante dans la plupart des pays qui enregistrent une forte deuxième vague. Les mutations sont très fréquentes chez tous les virus, mais la plupart d’entre elles disparaissent rapidement ou restent peu courantes. Seules quelques variantes, comme c’est le cas probablement actuellement, réussissent à émerger.
Cette modification rend le virus plus infectieux mais moins dangereux, ce qui expliquerait en partie la baisse de mortalité observée au début de la deuxième vague dans beaucoup de pays. Les mutations génétiques du coronavirus sont traquées dans le monde entier par les chercheurs. Ils séquencent le génome de chaque isolat viral et le partagent sur une base de données internationale.
Le respect des gestes barrières et le confinement ne suffisent-ils pas, selon vous, pour freiner la propagation de ce virus et limiter les contaminations ?
La maîtrise du cluster original lors de la recrudescence d’une épidémie revêt une importance considérable pour enrayer la propagation du virus. Il faut aussi savoir que c’est au moment d’une accalmie qu’il faut redoubler de vigilance en incitant les populations à respecter strictement les mesures barrières et toutes les autres précautions nécessaires.
Nous commençons à mieux comprendre le profil épidémiologique de l’épidémie de Covid-19, qui évolue par phases successives entrecoupées d’accalmies.
Nous voyons bien qu’il s’agit d’une épidémie très complexe, difficile à prendre en charge, où chacun d’entre nous à n’importe quel niveau est interpellé pour respecter les directives préconisées par les autorités afin d’enrayer cette maladie qui, malheureusement, ne disparaîtra pas pour le moment. Notre seul espoir reste le vaccin. Nous espérons qu’il sera efficace et disponible très rapidement.
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