En milieu hospitalier, les délais du rendu des résultats des tests PCR s’allongent de jour en jour. Un facteur de blocage dans la gestion du flux des lits d’hospitalisation.
Les retards dans le diagnostic de la Covid-19 sont un sérieux problème dans la lutte contre la pandémie qui avance à grands pas, notamment la deuxième vague qui s’annonce déjà très violente.

Le nombre de PCR réalisé à ce jour au niveau national ne représente qu’une partie infime de la réalité. Aucun chiffre exact n’est communiqué à ce jour.

Malgré la multiplication des centres de diagnostic, dont 45 au niveau du secteur public et 20 laboratoires dans le privé, et à défaut de PCR suite à la pénurie des réactifs, les cas suspects de Covid-19 se rabattent, comme au début de l’épidémie, sur le scanner thoracique.

Un examen complémentaire pour décider de la conduite thérapeutique à tenir qui n’est pas toujours à la portée de tout le monde, en l’occurrence dans le privé.

Le manque de réactifs pour les tests PCR et les kits de prélèvement au niveau des hôpitaux, des universités et les laboratoires privés détenteurs de certificat de conformité délivré par l’Institut pasteur d’Algérie se trouvent actuellement bloqués. Le recours aux tests sérologiques est devenu une pratique courante.

Les laboratoires privés sont pris d’assaut pour cet examen qui montre seulement si le cas suspect a été en contact avec la Covid ou non. De nombreuses entreprises nationale publiques et privées, où des foyers épidémiques ont été déclarés font tester leurs employés, mais sans plus.

Aucune suite n’est donnée à ces résultats en l’absence d’une stratégie de prévention, notamment le déclenchement des enquêtes épidémiologiques autour des cas positifs qui n’est pas systématique. D’ailleurs, tous les cas diagnostiqués dans le secteur privé sont rarement comptabilisés dans les statistiques officielles déclarées quotidiennement par le ministère de la Santé.

En milieu hospitalier, les délais du rendu des résultats des tests PCR s’allongent de jour en jour. « Les délais atteignent actuellement huit à dix jours. C’est un des facteurs qui bloquent le flux des patients que nous gardons plusieurs jours sans résultats », nous signale-t-on en évoquant la pénurie des réactifs nécessaires pour à l’analyse des tests PCR.
« Certains fournisseurs de réactifs n’arrivent pas à dédouaner leurs produits importés et de nombreux laboratoires sont en pénurie de réactifs et donc l’activité PCR Covid est très réduite », a-t-on expliqué.
« Une situation induite par la mise en place de l’attestation de régulation exigée par les banques pour une domiciliation. Nous sommes en attente de cette attestation qui est délivrée par le ministère de l’Industrie pharmaceutique. Tous les documents exigés ont été remis au niveau du ministère, mais l’autorisation n’a pas encore été délivrée.

Les programmes d’importation ont été signés par le ministère de la Santé et les premières quantités ont été réceptionnées, mais elles sont bloquées en attente de dédouanement au niveau de l’aéroport, avec le risque de les perdre, vu la tension mondiale sur ces produits, pour éviter ces blocage, voire leur dégradation, car ce sont de produits qui nécessitent des conditions de stockage particulières et une conservation à moins 20 degrés C», nous apprend une source proche des cinq grands principaux distributeurs de ces réactifs en Algérie, tout en signalant que «ce retard pris pour la délivrance de l’attestation de régulation a des répercussions sur les montants des factures établies au départ, parce qu’il y aura des réductions sur les quantités, vu la tension mondiale sur ces produits.

Ce qui va obliger l’opérateur à refaire toute la procédure pour avoir cette attestation de régulation ». Au ministère de l’Industrie pharmaceutique, on affirme que tous les dossiers des produits importés liés à la Covid-19 sont traités en priorité.
« Les demandes des attestations de régulation pour des réactifs pour les tests PCR dont les marchandises sont en attente de dédouanement ont été toutes signées sous présentation de l’avis d’arrivée », nous a-t-on affirmé, tout en précisant que « l’ensemble des demandes soumises pour l’attestation de régulation avec dossiers complets sont en cours de traitement et les délais de signature seront de plus en plus réduits ».
Notre source signale que le département de Lotfi Benbahmed procède également à « la signature de tous les programmes d’importation pour l’apprivoisement des produits liés à la Covid-19 dans le cadre de la lutte contre la pandémie » avant de préciser que la production nationale est engagée dans la fabrication de certains produits nécessaires pour la lutte contre la Covid-19, tels que les masques de protection et les réactifs pour les tests PCR.

Le laboratoire production IMD, ajoute notre source, s’est lancé dans la fabrication des kit PCR pour une capacité de 50 000 tests par deux semaines après la production des kits de prélèvement. « Ce qui permettra de réduire l’importation et assurer surtout la disponibilité de ces produits », a indiqué notre source.

Djamila Kourta