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Revue de presse

Les « cas contacts » non dépistés : Covid-19 : Des failles dans la stratégie de lutte

El Watan | Algérie | 28/10/2020

Une dizaine de wilayas identifiées comptabilisent, à elles seules, le plus grand nombre d’infections, dont les incidences dépassent actuellement les 50 cas pour 100 000 habitants, soit la norme, selon l’OMS.

La proportion des personnes positives sur l’ensemble des personnes testées avec la PCR est en nette augmentation dans plusieurs wilayas du pays. Le taux de positivité avoisine les 32%, selon certains épidémiologistes, et les incidences affichent trois chiffres.

Le taux de positivité est un indicateur majeur quant à l’évolution de la situation, qui inquiète sérieusement les spécialistes. Ce qui explique la tendance du nombre de malades hospitalisés ainsi que les évacuations en réanimation qui risquent de connaître un accroissement dans les prochains jours.

Une dizaine de wilayas identifiées comptabilisent, à elles seules, le plus grand nombre d’infections, dont les incidences dépassent actuellement les 50 cas pour 100 000 habitants, soit la norme, selon l’OMS.

Un état de fait qui fait appel au redéploiement en termes de mesures de prévention et le renforcement des moyens et mécanismes des équipes d’enquêtes épidémiologiques afin de s’assurer que ces enquêtes soient minutieusement menées pour chaque cas et sujet contact, dans chaque région, pour enrayer l’épidémie.

Il s’agit donc du dépistage, le traçing et le confinement des cas positifs et des cas contacts, tel qu’édicté dès le début de l’épidémie dans une déclaration signée par un groupe d’experts en épidémiologie et santé publique et publiée dans la presse nationale.

Signataire de cette déclaration et expert en maladies respiratoires, le Pr Messaoud Zidouni explique ce nouveau rebond de cas de Covid-19 par le fait du relâchement des mesures de prévention, que ce soit les gestes barrières par la population et le non-confinement des cas contacts. « L’environnement du cas positif n’est pas toujours pris en considération. Ce principe n’est pas appliqué, notamment par les cas contacts, pour la simple raison qu’ils ne sont pas symptomatiques.

C’est ainsi que les cas contacts, qui représentent des milliers de personnes, ne sont pas confinés, comme cela est indiqué par les directives nationales alors qu’ils peuvent être contaminants. Il faut un mécanisme faisant obligation au confinement des cas contact », a souligné le Pr Zidouni, qui plaide pour la prescription par les médecins du secteur privé de l’hydroxychloroquine, selon le protocole thérapeutique du ministère de la Santé.

« Durant ces derniers mois, plusieurs patients testés positifs à la Covid-19 non notifiés n’ont pas été traités sous le protocole du ministère de la Santé, en l’occurrence l’hydroxychloroquine et l’azythromycine, par les médecins privés. L’antibiotique seul n’est pas suffisant pour faire baisser la charge virale.
Ce qui donne une fausse idée de la charge de morbidité réelle »
, a-t-il souligné. Et d’insister sur la corrélation entre les cas positifs soignés et l’isolement des cas contacts pour arriver à casser la chaîne de contamination.

Pour le Pr Zidouni, il est important de prendre sérieusement en compte les indicateurs épidémiologiques, notamment « l’incidence de la maladie, qui doit être significative au terme mensuel, le taux de positivité et surtout s’éloigner des discours rassurants qui risquent de compliquer davantage la situation ».

Il explique que le renforcement des mesures sanitaires se base justement sur l’étendue de ces indicateurs pour dicter les actions à mettre en place. « Actuellement, ce sont quelques wilayas qui enregistrent une hausse de cas, il est aisé d’agir rapidement à ce niveau pour freiner la propagation du virus et casser la chaîne de contamination. On peut agir de manière spécifique en fonction de la morbidité et prendre des mesures à chaque situation.

Ce qui semble être le maillon faible de la stratégie de lutte contre la Covid-19 », a-t-il souligné, tout en appelant les pouvoir publics à faire respecter les mesures barrières, notamment celles qui ont montré leur efficacité, à savoir le port du masque, la distanciation physique et le non-regroupement, surtout en cette période de multiplication des virus respiratoires.

Ce qui pourrait, selon lui, stopper la diffusion de l’épidémie et éviter une propagation au niveau national, d’où l’importance du travail de la cellule d’investigation et de suivi des enquêtes épidémiologiques, dont on ne connaît pas encore les conclusions au regard de son rôle dans la consolidation, l’évaluation et le développement de stratégies de lutte contre la propagation d’épidémies en Algérie.

« La cellule opérationnelle d’investigation et de suivi des enquêtes épidémiologiques contribuera à l’avenir à consolider, évaluer et développer des stratégies de lutte contre la propagation d’épidémies dans notre pays », a indiqué M. Djerad dans son allocution à l’occasion de l’installation du Pr Mohamed Belhocine à la tête de cette cellule en juin dernier. Et de déclarer : « Le renforcement du système de recherche et d’investigation des épidémies est le fer de lance de notre bataille contre la Covid-19. »

L’Institut national de santé publique (INSP) fait état, dans son dernier bulletin épidémiologique, d’une hausse des hospitalisations, l’épuisement du personnel soignant e´prouve´ par les six premiers mois de l’e´pide´mie. « Les mesures de confinement ont montre´ leurs limites lorsqu’elles sont trop e´tale´es dans le temps.
Cela sous-entend que des efforts de communication s’imposent pour expliquer l’importance de chaque mesure prise, mais qu’il est e´galement impe´ratif de revenir aux essentiels de la lutte contre cette affection, c’est-à-dire : trouver, isoler, tester et prendre en charge chaque cas et chercher sans rela^che chaque contact »
, a recommandé l’équipe de l’INSP.

Djamila Kourta

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