Après quelques semaines de baisse de cas d’infection, l’épidémie semble repartir de nouveau dans certaines wilayas du pays de manière générale et à Blida en particulier ? Quelle est la situation ?

Effectivement, durant les deux dernières semaines, on a constaté une hausse des cas Covid-19 déclarés, du nombre de cas hospitalisés et surtout du nombre d’hospitalisations en réanimation.
Ce dernier maillon de la chaîne de soins auquel arrivent les malades est considéré comme un bon indicateur de suivi de l’évolution de la pandémie, sachant que parmi ces malades admis en réanimation, ce sont les formes sévères ayant développé des complications.

Le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, a déclaré, hier, que de nouvelles mesures sanitaires seront prises en cas d’augmentation des infections Covid-19. Quelles seraient, d’après vous, les mesures adéquates dans ce cas-là ?

Nous sommes dans une situation qui impose la cohabitation avec le virus Sars-Cov-2 tout en maintenant les mesures barrières jusque-là adoptées. L’intensité de l’application des mesures barrières dépend de l’évolution des données et de la situation épidémiologique.
Cela veut dire que lorsque la tendance des données était vers la baisse, des mesures d’allégement ont été appliquées et dans le cas contraire le retour vers l’application rigoureuse des mesures initiales de façon progressive est la règle.
Cela pourrait concerner les zones les plus touchées par des foyers d’infection. La décision de prise de nouvelles mesures sanitaires suit le raisonnement épidémiologique en tenant compte des données enregistrées sur le terrain et le taux d’immunité de la population qui reste très faible dans notre pays.

Le monde entier se prépare à une 2e vague de l’épidémie Covid-19. Pourra-t-elle atteindre l’Algérie ?

A ce jour, aucun pays n’a reconnu atteindre la deuxième vague, même avec un nombre important des cas enregistrés. Cependant, l’évolution en vague de l’épidémie de Sars-Cov-2 est un sujet controversé.
Car on ne sait pas si ce virus évolue en vague ou non. C’est pourquoi la surveillance épidémiologique et virologique de ce virus ainsi que le recueil des données réelles sont primordiaux.
La notion de la deuxième vague n’est pas encore avérée et non approuvée par les scientifiques, puisque même dans des pays ayant enregistré un nombre de cas très important avec une contamination très avérée dans une population toujours aussi suspicieuse.

En outre, les meilleurs indicateurs pouvant qualifier cette hausse de cas infectés comme une deuxième vague à travers l’augmentation du nombre de cas d’hospitalisation en réanimation et le nombre de décès restent en dessous de ceux qui ont été enregistrés durant la première vague. Mais la vigilance reste de mise avec le maintien et le renforcement des mesures barrières.

Djamila Kourta