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El Watan | Algérie | 29/08/2020
L’acquisition du vaccin antigrippal la prochaine saison 2020-2021 risque d’être compromise. Le retard pris dans la mise en route des démarches réglementaires nécessaires pour l’approvisionnement de ce vaccin par le ministère de la Santé, en cette période de pandémie mondiale, pourrait perturber sérieusement le processus de son acquisition.
Habituellement, les prévisions sont faites auprès des fournisseurs au courant du premier semestre de l’année, dès que l’OMS communique les nouvelles souches, généralement à la fin février, que doit contenir le vaccin antigrippal.
Exceptionnellement, cette année, avec la pandémie de Covid-19, la demande mondiale a explosé et les fournisseurs ont dû augmenter leurs capacités de production selon les commandes faites par l’ensemble des pays, qui ont déjà fixé leurs stratégies de vaccination en priorisant les personnes à risque et le personnel de santé. Les quantités ont donc été revues à la hausse pour pouvoir assurer une couverture vaccinale maximale et protéger les populations des complications de la grippe saisonnière, qui pourrait se conjuguer avec la Covid-19.
Ces deux épidémies réunies pourraient provoquer, ainsi, une saturation des urgences et des services de réanimation et enregistrer une surmortalité. De nombreux pays ont, dès maintenant, mis en place des plans pour faire face à une telle éventualité. En Algérie, le ministère de la Santé est encore au stade des appels d’offres lancés par l’Institut Pasteur d’Algérie sans qu’« aucune prévision ni précommande n’ait été faite à ce jour, alors que les discussions sont axées sur le vaccin contre la Covid-19», nous confie une source sûre.
Un premier appel d’offres lancé le 2 juillet dernier par l’Institut Pasteur d’Algérie pour l’approvisionnement d’une quantité minimale de 1 800 000 doses et une quantité maximale de 2 500 000 de doses de vaccin antigrippal trivalent (trois souches) a été déclaré infructueux le 17 août, et publié dans le journal Echaab le 23 août au motif suivant : «Non-conformité aux exigences du cahier des charges», lit-on sur l’avis publié, après avoir procédé à deux prorogations de délais, au 3 puis au 10 août, pour le dépôt des offres, qui était fixé au 21 juillet 2020. Une forme de vaccin qui serait fabriqué en faible quantité et que le fabriquant compte abandonner.
Devant l’infructuosité de ce premier appel d’offres international, l’Institut Pasteur d’Algérie en a lancé un second portant approvisionnement de la nouvelle forme de vaccin antigrippal quadrivalent (quatre souches) saison 2020-2021, pour une quantité de 1 400 000 doses et une quantité maximale de 1 800 000 doses.
Il est précisé dans le document que «la durée de préparation des offres est fixée à dix jours à compter de la première publication du présent avis d’appel d’offres dans les quotidiens nationaux jusqu’à la date de dépôt citée », qui est fixée au vendredi au 4 septembre prochain. La date à laquelle aura lieu également l’ouverture des plis, selon l’appel d’offres, alors que ce sera un week-end. Ce qui pourrait mener vers une prorogation du délai avec un retard supplémentaire sur cet appel ou simplement le déclarer infructueux et passer au gré à gré.
Avec tous ces délais qui se prolongent, est-il possible pour l’Algérie d’avoir les quantités souhaitées de vaccins. Selon des spécialistes, « arriver à avoir la moitié des quantités de doses prévues par le ministère de la Santé relèvera du miracle. Les laboratoires ont pris les commandes des pays depuis plusieurs mois. L’engagement est pris pour leur fabriquer les quantités demandées et la commande de l’Algérie n’est pas prévue, les discussions ne portent plus sur d’éventuelles commandes.
En ce moment d’épidémie, l’été aidant, il est très difficile d’engager des négociations. Maintenant, c’est le moment de la répartition et le contrôle du vaccin par les pays qui vont en disposer, pour certains la campagne de vaccination débutera à la mi-septembre. Ce n’est plus le moment des commandes ». Notre source s’interroge sur le choix de l’Algérie pour le trivalent dans un premier temps au lieu du quadrivalent. « On aurait pu gagner un mois », regrette notre source qui souligne qu’«au vu de la situation, l’Algérie ne peut compter que sur ses relations avec ses partenaires de longues dates pour pouvoir s’approvisionner. Lesquels seraient contraints d’utiliser leurs réseaux pour tenter de glaner quelques doses auprès des pays acquéreurs ».
Du côté de l’Institut Pasteur, on évoque à ce propos l’absence de soumissionnaires, mais « après cette dernière relance, nous avons eu des offres qui seront soumises à étude », nous a-t-on expliqué. Au ministère de la Santé, c’est le silence radio.
A noter que le vaccin en question, préqualifié par l’OMS, comporte les quatre souches du virus grippal deux de type A (H1N1 et H3N2) et deux de type B (appartenant aux lignées Yamagata et Victoria). Depuis septembre 2019, l’épidémiologie grippale saisonnière a été marquée par la cocirculation, active et variable selon les pays et régions, de virus grippaux des deux sous-types A, A(H3N2), A(H1N1) pdm09, et des deux lignages B, rappelle l’OMS. C’est ainsi que les spécialistes ont appelé à renforcer la stratégie de vaccination contre la grippe saisonnière, surtout avec la conjonction des deux épidémies (Covid-19) qui pourraient entraîner une surcharge dans les services hospitaliers.
D’ailleurs, dans une lettre ouverte signée en juillet dernier par sept sociétés savantes françaises de pédiatrie, les pédiatres appellent à généraliser la vaccination en période de pandémie de Covid-19 qui « permettrait d’une part d’alléger la charge de soins des structures sanitaires en diminuant de façon drastique les épisodes de gastro-entérites chez les petits nourrissons, et d’autre part de réduire la fréquence chez l’enfant des opportunités de suspecter une Covid-19 et ses conséquences ».
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