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El Moudjahid | Algérie | 16/07/2020
La situation épidémiologique dans le pays suscite l’inquiétude. Ces dernières semaines, l’Algérie enregistre une augmentation des cas de contamination à la Covid-19.
Pour le professeur Bengounia, épidémiologiste et chercheur en sciences médicales, la situation est particulièrement préoccupante et grave. « Nous constatons une augmentation sensible des cas de contamination dans plusieurs wilayas », note-t-il, affirmant, cependant, que l’on ne peut parler de seconde vague. « Cette expression n’est pas en phase avec la réalité de l’évolution des virus et des pandémies », précise-t-il, relevant qu’en l’absence d’immunité collective le virus continuera à circuler activement et à contaminer.
Le Pr Bengounia interprète l’augmentation des cas par un relâchement au niveau du respect des mesures barrières. Dans ce contexte, l’épidémiologiste lance un appel aux médias pour maximiser les campagnes de sensibilisation à l’attention des citoyens. « Ce n’est qu’avec la conjugaison de tous les efforts que l’on pourra combattre le virus. La prévention ne doit pas être une opération ponctuelle mais constante », souligne-t-il. Dans ce sens, il appelle au civisme et au respect scrupuleux des mesures barrières : port du masque, distanciation sociale en évitant tout rassemblement, affirmant que « la majorité des infections se passent en milieu intrafamilial ». Abordant la problématique de la saturation des services hospitaliers, le spécialiste suggère la mise en place de centres d’isolement en dehors des hôpitaux afin de pouvoir séparer les malades de la Covid-19 des autres malades. « Ces centres d’isolement permettront le respect strict du confinement, car des malades continuent à sortir en étant infectés malgré les recommandations du personnel de santé ». Pour lui, l’installation de ce type de centres aura un impact sur la situation épidémiologique et contribuera grandement à freiner la propagation du virus. Le Pr Bengounia a, d’autre part, indiqué que le coronavirus n’est pas encore bien connu. « Nous n’avons pas assez de recul et de données sur l’évolution de l’état de santé des patients à long terme. Certains peuvent, peut-être, développer des complications plusieurs années après. Il faut du recul pour mieux connaître les retombées de l’épidémie sur la santé publique », insiste-t-il, soulignant que la mise au point d’un vaccin peut mettre des mois, des années voire des dizaines d’années. Il a enfin mis en exergue le fait qu’un patient qui a un système immunitaire performant doit bien résister à la maladie et à ses conséquences. Cependant, nos concitoyens doivent éviter les risques d’infections en restant chez eux et en ne sortant qu’en cas de nécessité. « Si on se confine chez soi, on brisera la chaîne de transmission. Le virus ne pourra plus circuler et finira par disparaître », a-t-il conclu.
Sami Kaidi
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