En dépit des déclarations du wali de Biskra concernant la gestion des hôpitaux et l’amélioration de la prise en charge des malades, un sujet qui est « au centre des préoccupations actuelles des autorités locales de Biskra », selon ses termes, les personnels soignants de l’hôpital Bachir Bennacer de la Reine des Ziban poursuivent leur action de dénonciation des conditions de travail « déplorables et décourageantes », ont-ils souligné, hier matin, lors d’un énième sit-in organisé sur leur lieu d’exercice, a-t-on constaté.

Ces médecins et paramédicaux, qui sont soumis comme jamais à une grosse charge de travail induite par la pandémie de Covid-19, réclament, à juste titre, la séparation et le cloisonnement du service des urgences médico-chirurgicales de celui de la réception et du traitement des malades contaminés par le virus en question, le renforcement des équipes de thérapeutes et de paramédicaux, dont une cinquantaine ayant lutté contre la Covid-19 a été contaminée, l’affectation d’agents de nettoyage et de sécurité et, enfin, une intervention rapide et urgente du premier responsable de l’exécutif de la wilaya de Biskra, qui est invité à venir constater sur le terrain la véracité de leurs dires et prendre des mesures leur permettant de mener à bien leur mission dans les normes admises.

« Nous avons mal au cœur de ne pas pouvoir soigner nos patients et de les prendre en charge de la façon la plus correcte possible.
Il est aberrant de recevoir des malades atteints de toute sorte de maladies dans un espace dédié aussi aux personnes suspectées ou porteuses confirmées de la Covid-19. Il n’y a pas que le coronavirus qui touche, handicape, meurtrit et tue les gens. Nous appelons la population à prendre conscience de la dangerosité de cette maladie insidieuse et létale et à reporter les mariages, les fêtes et les célébrations.
Notre service médical est devenu un foyer de propagation et de circulation de ce virus. Le service des urgences doit être absolument séparé de celui de la Covid-19. Des malades atteints de troubles respiratoires, cardiaques, digestifs, musculaires ou nerveux ont été contaminés ici du fait de cette promiscuité », a expliqué un représentant du Snapap.
« Nous faisons juste notre travail. Notre souci n’est pas de recevoir des félicitations ou de revendiquer des augmentations salariales, nous voulons juste que nos conditions de travail soient normalisées. Tous les médecins, paramédicaux et travailleurs des corps communs de la santé sont unis pour demander des moyens supplémentaires et plus d’organisation pour mieux recevoir les malades et sauver des vies.
La zizanie entre les employés de tel ou tel hôpital ou de tel ou tel syndicat contre un autre n’est pas de mise actuellement. Nous devons rester unis pour sauver notre pays de cette calamité sanitaire à laquelle nous faisons face avec courage et abnégation », a ajouté un syndicaliste de l’UGTA.

A noter que ces travailleurs du secteur de la santé ne comprenant pas le sens du silence et de la nonchalance de leur tutelle directe envisagent de durcir leur mouvement en allant protester, la semaine prochaine, devant les portes de la wilaya de Biskra, « au cas où des solutions pérennes ne seraient pas prises pour répondre à nos doléances et préoccupations, toutes en faveur de la population de Biskra décimée par la maladie de la Covid-19 », relèvent-ils.

En réponse à l’aggravation de la situation pandémique à Biskra, le wali de Biskra, Abdallah Abinouar, a décidé de modifier les heures de confinement.

Désormais, il ne sera plus autorisé de circuler de 16h à 5h à partir d’aujourd’hui. Ce confinement partiel concerne les communes de Biskra, Sidi Okba, Ouled Djellal, Tolga, Zribet El Oued, Doucen, Sidi Khaled, Chetma et Aïn Naga.
Ces mesures interviennent conformément aux dispositions du décret exécutif 20-168 du 29 juin 2020 portant prorogation du confinement partiel à domicile et renforcement du dispositif de lutte contre l’expansion de la Covid-19, a indiqué le communiqué.

Hafedh Moussaoui