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El Watan | Algérie | 09/07/2020
La situation est des plus inquiétantes dans certaines wilayas du pays, à l’image de Sétif ou Biskra, pour ne citer que celles-là.
La progression de la propagation du coronavirus devient inquiétante. Depuis la fin du mois de juin, c’est-à-dire depuis le début du « déconfinement progressif », le nombre des contaminations ne cesse d’augmenter de jour en jour. 475 nouveaux cas ont été enregistrés avant-hier et il semblerait que cette courbe ascendante se poursuivra dans les jours à venir.
La situation est encore plus inquiétante dans certaines wilayas du pays, à l’image de Sétif ou Biskra, pour ne citer que celles-là. Avec un système de santé déjà chancelant, qu’en sera-t-il dans les prochains jours ou semaines, si jamais le nombre des contaminations continue à progresser ?
Des vidéos montrant l’état de délabrement dans lequel se trouvent certains hôpitaux du pays, comme celui de Biskra, notamment les services dédiés au coronavirus, ont circulé ces derniers jours sur les réseaux sociaux. De plus en plus de médecins, interpellant les citoyens, s’expriment pour alerter sur la gravité de la situation.
Des informations font état du manque d’oxygène dans certains hôpitaux, ce qui avait même poussé le ministre de la Santé à évoquer le sujet en affirmant diligenter des enquêtes là où le manque est signalé. Le personnel soignant, mobilisé depuis le mois de mars, est au bout du rouleau.
Il est vrai que le pays n’a pas encore atteint les chiffres qu’a connus au plus haut de la crise l’Italie, par exemple, ce qui avait poussé son personnel médical à choisir qui sauver et qui laisser mourir, tellement il était complètement dépassé, mais cette hausse, conjuguée à l’état du système de santé national et au non-respect des règles de distanciation, fait craindre le pire.
Une réaction urgente est clairement nécessaire aujourd’hui pour éviter la catastrophe, même si, faut-il le souligner, jusque-là, selon les données fournies quotidiennement par les autorités sanitaires, le nombre de décès n’a pas pris, fort heureusement, la même courbe ascendante, comme ce fut le cas ailleurs.
Lors du Conseil des ministres du 29 juin dernier, alors que le nombre des contaminations tournait autour de 300 (298 ce jour-là), le Premier ministre avait été instruit de « durcir les sanctions à l’encontre de tous les contrevenants, individuellement ou collectivement ». Il a été également décidé d’interdire tout « regroupement familial », comme les fêtes de mariage, circoncision…
Par ailleurs, le soin a été laissé aux walis de décider d’« un confinement partiel ciblé ou total d’une ou de plusieurs localités, communes ou de quartiers connaissant des foyers ou des clusters de contamination ».
Est-ce une réponse suffisante, sachant que les mesures prises depuis le mois de mars, hormis les quelques premières semaines, ne sont pas totalement respectées ? Avant-hier, le wali de Sétif a décidé de l’établissement d’un confinement partiel dans 18 communes, de 13h à 5h, avec fermeture des lieux de regroupement, tels que les marchés.
Des mesures similaires vont probablement être prises dans les jours à venir dans d’autres wilayas. Or, le problème jusque-là réside dans le respect de ces consignes de distanciation et du port du masque. L’instauration d’une amende de 10 000 DA, pourtant très importante puisqu’elle représente 50% du SNMG, n’a rien réglé. Lorsque même des agents des services de sécurité, censés faire appliquer cette mesure, portent leurs masques sous le menton, il y a un sérieux problème.
Il aurait certainement été nécessaire de commencer par de larges campagnes de sensibilisation, comme il fallait éviter les discours trop rassurants à un moment où les pays disposant de meilleurs systèmes de santé se disaient être en état de guerre. Et c’est par la suite que devrait intervenir la sanction à l’endroit des plus récalcitrants.
Avec le manque de moyens et de faibles capacités d’accueil dans les hôpitaux, surtout pour ce qui est de la réanimation, du moins par rapport à celles de pays plus avancés sur ce plan, il ne faut pas attendre que les chiffres atteignent ceux de certaines nations européennes durant les mois de mars et avril, pour que les hôpitaux algériens soient complètement dépassés.
Aujourd’hui, il est clair qu’une réaction urgente s’impose, tant sur le plan des équipements et moyens mis à la disposition des personnels soignants (le problème du manque d’oxygène ne devrait pas se poser) que sur celui des mesures visant à freiner la propagation du virus.
Les citoyens devraient aussi, ceux qui ne le font pas jusque-là du moins, respecter les consignes de distanciation et porter le masque. Sinon, il y a un risque pour que les médecins, si jamais la situation se complique, se mettent à choisir qui aura un lit en réanimation ou non.
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